Article fait par :Claude Balmefrezol
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Batailles et Blindés n° 84 Avril Mai 2018
Début juin 1944, le Field Marshal Montgomery a les yeux rivés sur la « ville aux cent clochers ». Il est en effet impératif que Caen tombe dans les plus brefs délais car l’aérodrome de Carpiquet, situé à l’ouest, peut servir pour le ravitaillement de la tête de pont, et sa capture ouvre la voie vers Paris ! Un objectif stratégique donc mais le vainqueur de Rommel est trop sur de lui et il ne tient pas compte de la résistance de la 12. SS-Panzer-Division « Hitlerjugend » qui va bloquer l’avancée des troupes anglaises et canadiennes en direction de la « capitale normande ». Menés par l’expérimenté SS-Brigadeführer Kurt « Panzer » Meyer, les jeunes SS vont combattre, les ordres sont de défendre Caen jusqu’au dernier homme, fanatiquement. Alors que la prise de la ville est prévue pour le 6 juin au soir, elle ne sera libérée que le 13 août 1944 après de furieux et sanglants combats qui verront les Anglais utiliser massivement les engins les plus redoutables de la 79th Armoured Division comme les chars lance-flammes Crocodile. Des noms comme Carpiquet ou Verrières resteront gravés à jamais dans la mémoire des Canadiens. Caen, détruite à plus de la moitié, ne se relèvera véritablement qu’en 1967.
Dans la foulée de leur gigantesque offensive « Bagration », les Soviétiques déclenchent l’opération « Lvov-Sandomir » et franchissent le fleuve Vistule à Sandomierz en août 1944, y établissant une solide tête de pont. Les tentatives des chars lourds Tiger II de la schwere Panzer-Abteilung 501 de les en déloger vont tourner court : le baptême du feu à l’Est du tout nouveau « fauve » de la Panzerwaffe virera à l’hécatombe !
Après la destruction de la 1re division cuirassée française en Belgique, les équipages encore valides du 37e BCC servent à mettre sur pied la compagnie de marche du 37e BCC confiée au lieutenant Gaudet. Cette petite unité équipée de chars lourds B1 et B1bis gagne le secteur de Rethel, sur les rives de l’Aisne, où elle doit renforcer le dispositif de la 14e division d’infanterie commandée par un général promis à un grand avenir : Jean de Lattre de Tassigny !