Article fait par :Claude Balmefrezol
Mis en ligne le
Prétorien N° 46 2e Trimestre 2018
Le jeune Edouard de Woodstock, prince de Galles en sa qualité de premier fils du roi d'Angleterre, n'a encore que seize ans lorsqu'il se retrouve chef de guerre à la bataille de Crécy. Epaulé par l'expérimenté Thomas de Beauchamp, comte de Warwick, il révèle bien vite son courage et son charisme. On le retrouve dix ans plus tard à la tête des expéditions dont le but avoué est de dévaster les régions fidèles au roi de France et de ramasser un précieux butin. C'est en revenant d'une de ces chevauchées qu'il parvient à battre l'armée royale et à capturer Jean II le Bon. Ce succès permet la signature du traité de Brétigny qui étend les possessions du roi d%u2019Angleterre au Quercy, au Périgord, au Limousin, au Rouergue, à la Bigorre, à l'Armagnac, à l'Agenais et au Poitou. Celui que l'on ne nomme pas encore le Prince Noir devient prince d'Aquitaine et défend âprement ses terres face aux Français jusqu'à sa mort en 1376. Le long poème du héraut d'armes de Jean Chandos chante "le noble prince de valeur" qui deviendra bien vite un personnage de légende.
Il est plus connu pour son règne marqué par le respect des valeurs du christianisme mais il est aussi, à l'occasion, un chef de guerre soucieux de protéger son royaume. C'est le cas, en 1242, lorsque Hugues de Lusignan, attisé par son épouse, veuve de Jean sans Terre, veut rompre ses liens avec la couronne française. Après avoir repris ses possessions les unes après les autres, Louis IX se retourne contre l'armée anglaise qui vient au secours du félon. Se déroule alors un affrontement sur lequel les historiens sont en désaccord, la bataille de Taillebourg. Ce qui est sûr, c'est que la bataille décisive a lieu sous les murs de Saintes où l'armée de Louis IX met en déroute ses adversaires.
Plus loin dans le temps, le concile d'Acre, en 1148 à Palmarea, statue sur le sort du royaume franc de Terre sainte. Même si les choix tactiques qui y sont décidés n'obtiennent pas les résultats attendus, un tableau d'Alexandre Debacq nous donne l'occasion de raconter cet intéressant épisode de l'époque des croisades.
Dans la droite ligne des précédents numéros de Prétorien, nous poursuivons ces récits par une évocation passionnante de l'organisation des armées romaines avec, cette fois, le service de santé et les impedimenta du soldat romain. Riches en informations, ces études inédites permettent de mieux comprendre le fonctionnement des légions. Les reconstitueurs réunis au sein de la Xe Gemina Lorica Romana, fondée en 2007 à Comps, dans le Gard, mettent d'ailleurs en pratique les connaissances ainsi accumulées