Article fait par :Claude Balmefrezol
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Ligne de Front N° 74 Juillet Aout 2018
L’historien et colonel allemand Karl-Heinz Frieser écrit dans l’introduction de son livre bien connu, Le Mythe de la guerre éclair, que « le succès des Allemands n’avait absolument rien de prémédité, au contraire… ». Or, si ses explications au sujet des combats qui se déroulèrent du 10 au 25 mai 1940 sont particulièrement convaincantes, son assertion initiale l’est moins.
Dès janvier 1943, alors que la campagne en Afrique du Nord se poursuit, les Anglo-Américains préparent le prochain coup à porter contre l’Axe lors de la conférence de Casablanca. L’idée soutenue principalement par Churchill d’attaquer l’Italie, le « ventre mou » de l’Europe, fait son chemin et le projet d’une opération de débarquement en Sicile finit par être retenue. Elle reçoit pour nom de code « Husky ». C’est dans ce cadre que va opérer une unité qui gagnera ses lettres de noblesse en Normandie au milieu de l’année 1944 : la 82nd Airborne Division, surnommée « All American ».
Les premières avancées scientifiques se rapportant à la détection d’objets grâce à l’emploi d’ondes électromagnétiques, de type radio, datent du début du XXe siècle (Tesla, Hülsmeyer), mais leur expérimentation pratique ne débutera qu’après la Première Guerre mondiale et leur utilisation dans un cadre militaire qu’au cours des années 1930. Le développement du radar – abréviation de RAdio Detection And Ranging » – progressera en ordre dispersé, les futurs belligérants protégeant jalousement les résultats de leurs travaux.
À l’instar de la Flakartillerie, sous-entendu de l’artillerie antiaérienne conventionnelle, deux types de cible sont clairement identifiés pour les batteries de roquettes et de missiles sol-air à la fin de la guerre : les quadrimoteurs de l’USAAF, de jour, et ceux de la RAF, la nuit, qui matraquent les sites stratégiques du III. Reich (usines, centrales électriques, ports, etc.), et le tandem bimoteurs/chasseurs-bombardiers opérant dans la profondeur immédiate du champ de bataille et perturbant à la fois unités de combat et logistique, tant à l’échelon tactique (raids contre des convois motorisés, voire des colonnes blindées) qu’opératif (attaques contre les aérodromes, gares et convois ferroviaires). C’est dans ce sens que les constructeurs de missiles allemands orientent leurs recherches.
18 novembre 1941, quelques minutes après minuit. Le petit village libyen de Beda Littoria est réveillé brusquement par des tirs d’armes automatiques. Les échanges de coups de feu ne durent que quelques minutes et proviennent d’une villa cossue en bordure de ville, QG du chef de l’Afrikakorps Erwin Rommel. Des commandos britanniques viennent en effet de la prendre d’assaut pour le neutraliser…
Lors du second conflit mondial, l’Italie se distingue par la création de forces spéciales qui se fendent de succès retentissants. Rien d’étonnant à cela, étant donné que le pays, nain industriel, ne peut espérer remporter la décision par la supériorité matérielle. Ces unités privilégient la qualité à la quantité, tant sur le plan de l’instruction que de l’armement, tandis que les modalités d’emploi versent dans l’insidieux et la recherche de l’effet de surprise. Parmi elles, les Battaglioni « N », « P » et « G »du régiment d’infanterie de marine San Marco.
En Normandie, en juin 1944, les équipages de M4 Sherman voient leurs obus ricocher sur les cuirasses allemandes, tandis que leurs propres machines servent de cibles aux nombreux Panther en dotation dans les Panzer-Divisionen. Malheureusement pour les Tankers, le Service de l’Armement a surestimé les capacités de perforation des projectiles « Made in USA » de 75 et 76 mm et le Medium Tank américain s’avère, tactiquement parlant, très inférieur à son adversaire. Devant une situation qui se dégrade dès le débarquement, les Américains cherchent à déployer un blindé mieux protégé et armé.