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Italie Aviation Fiat G-50 « Freccia »

Article fait par :Serge Millot

Mis en ligne le 27/01/2019 à 08:48:48



Le Fiat G-50 « Freccia », la flèche qui n’en était pas une !

 

Par Serge Millot

 

Article maquette ICI

Première partie

 

La naissance :

Le Fiat G-50 « Freccia » (flèche) est issu du concours lancé en 1936 par le ministère de l’air italien afin de moderniser sa flotte de chasseurs qui devenait obsolète. Le cahier des charges préconisait un appareil monoplan à structure métallique, cockpit fermé, muni de volets de courbure et d’un train d’atterrissage rétractable. Bien que le vainqueur du concours soit le Macchi 200 “Saetta”, une commande est actée pour la construction du prototype du “Freccia” dont le premier exemplaire prend son envol en février 1937. Les premiers exemplaires “bons de guerre” sont envoyés aux unités opérationnelles fin 1938.C’est à l’équipe de l’ingénieur Giuseppe Gabrielli que l’on doit la naissance de cet avion. Les premières séries possédent un fuselage court un empenage haut, un carénage de protection de la roulette de queue et une verrière coulissante.
 

Les prises de vue des G-50 des premières versions sont rares. Ces avions ont été photographiés à Rome en 1939. On remarque bien l’importante verrière à “vision totale” qui sera curieusement refusée par les pilotes et l’absence des casseroles d’hélice.


 

Notez la forme haute des surfaces verticales qui va évoluer avec les versions suivantes.

 

 


 

Belles vues d’artiste d’un G-50 de première série. Les détails sont bien rendus et le camo particulier est celui prévu à l origine. Ne manquent que les rivets!

Profil droit avec l’un des camouflages adoptés au début du conflit, constitué de jaune sable et de mouchetages verts.

 

 

 

 

 

La Guerre d'espagne et l intervention de l' Aviazione legionaria au coté des troupes Nationalistes commandées par Franco:

Début 1939, ces avions sont utilisés comme banc d’essai au sein des forces aériennes italiennes fascistes lors de la guerre d’Espagne. Les pilotes des forces aériennes italiennes sont tellement habitués à voler “à l’air libre” qu’ils font déposer les verrières (ce qui sera aussi le cas sur d’autres théâtres d’opérations avec les Macchi MC-200 “Saetta” utilisés par les italiens). L’avion est stable, robuste, exempt de vices, posséde une bonne manoeuvrabilité, mais souffre cruellement du manque chronique de puissance de son moteur. On se plaint aussi de la faiblesse de son armement, ainsi malgré les faibles capacités de l’aviation républicaine qui lui est opposée, les Fiat G-50 n’obtiennent que des succès mitigés lors de leur engagement dans la péninsule ibérique. Il est vrai qu’ils étaient souvent cantonnés aux missions d’escorte des bombardiers.

photo de piètre qualité d’un G-50 utilisé par l'Aviazione Legionaria, en aide au dictateur Franco, lors de la fin de la guerre d’Espagne.

 

 

 

La verrière coulissante à “vision totale” est encore en place, mais ne trouvera pas grâce auprès des pilotes et sera déposée.

 

 

On distingue vaguement le gros carénage de protection de la roulette de queue.

 

A priori, au moment de quitter l’Espagne, l'aviation légionnaire italienne en cède une dizaine d’exemplaires à l'Ejercito de l'Aire (Armée de l’Air Espagnole) qui ne les utilise pas longtemps en opération car la guerre civile s’achève.

Les derniers exemplaires sont ferraillés en 1943.
 

Préparation à l’usine d’un des premiers G-50. Les pantalons de train d’atterrissage ne sont pas en place


 

Sur ces avions, on remarque la piètre qualité des peintures utilisées à cette période. Les pigments disparaissent par plaques entières. Avec la gravure des rivets, voilà un bon document visuel pour réaliser des “effets authentiques” sur nos maquettes!

 

Variante:

Le modèle suivant est appelé Fiat G-50 bis. Il présente quelques modifications, telles que l’augmentation du volume du réservoir de carburant, la forme du capot moteur, l’allongement du fuselage avec l’apparition d’une “pointe” à l’arrière de la carlingue et la réduction des surfaces verticales (plan fixe et gouvernail). Toutefois, ni la puissance du moteur, ni celle de l’armement ne sont augmentés et les carences demeurent.

Avec le G-50 bis apparaissent de nouveaux camouflages; le fond est toujours couleur sable mais les mouchetages prennent des formes variées, parfois en “spaghettis” et le brun vient compléter le vert.
Avec le G-50 bis apparaissent de nouveaux camouflages; le fond est toujours couleur sable mais les mouchetages prennent des formes variées, parfois en “spaghettis” et le brun vient compléter le vert.
Notez la modification de la cellule à l’arrière du poste de pilotage.

 

 

 

Dessins des dérives, détails de variation des formes des surfaces verticales

 

 

 

 

Conflits:

Le 10 juin 1940, à l’entrée en guerre de l’Italie fasciste, une centaine de G-50 sont engagés dans le Sud de la France et en Corse, mais les rencontres avec les aviateurs français sont rares.
Mussolini tient absolument à ce que l’Italie soit présente aux côtés de l’Allemagne pour attaquer la Grande Bretagne et malgré les réticences et les tentatives de dissuasion de Hitler, il engage (brièvement) son armée de l’air contre la RAF avec des Fiat CR-42 et des Fiat G-50 bis qui sont systématiquement surclassés par les chasseurs britanniques.

 

Préparation pour une mission sur la Grande Bretagne. Les mécaniciens chargent les circuits du train d’atterrissage et des volets à l’air comprimé. Remarquez le détail du panneau d’accès à l’habitacle en position ouverte.


 

Vraisemblablement sur un aérodrome de Belgique, préparation des appareils pour une mission contre la Grande Bretagne. Certains avions sont encore dépourvus de la casserole d’hélice qui sera généralisée sous différentes formes, avec les versions suivantes.

 

On retrouve l’avion aux côtés des appareils alliés allemands, dans les Balkans, en Grèce et en Crète lors du conflit avec le Royaume de Grèce, qui a lieu du 28 octobre 1940 au 6 avril 1941, conflit qui va avoir certainement des répercussions imprévues sur le cours de la seconde guerre mondiale !

Très beau cliché bucolique du I-162 à l’ombre des oliviers lors de la campagne de Grèce en 1941

 

 

En Cyrénaïque, les G-50 bis escortent souvent les avions de la Luftwaffe.  Ici, des Messerschmit Bf 110 “long range”.

 

Autre vue d’escorte, cette fois ce sont des Junkers Ju-87 qu’on tente de protéger au retour de mission dans les Balkans en 1941

 

 

Sur les théâtres d’opérations d’Afrique du Nord, de Cyrénaïque et de Tripolitaine, les Fiat G-50 (et les autres types de chasseurs engagés) sont munis de filtres à sable.

 

Où l’on comprend pourquoi les filtres sont indispensables. Le sable est un trés mauvais lubrifiant!


 

 

En plein “cagnard et torse poil”... les italiens ne semblent pas craindre le soleil de plomb du désert Lybien.

 

 

Pourtant, ça finit par cuire! Un repos à l’ombre des ailes, quand même...

 

S’ils obtiennent quelques succès lors des attaques au sol et des missions de bombardement ciblé avec leurs charges offensives alaires de 75 ou 100 kg, ils se font étriller par les Hurricane et les P-40 de la Désert Air Force ! L’apparition de nouveaux modèles de chasseurs modernes tels que le Fiat G-55 “Centauro” ou le Macchi MC 202 “Folgore”, vont reléguer les G-50 à la défense de “la mère patrie”, contre les attaques aériennes.

 

Production:

La production cesse au printemps 1942, mais il est difficile d’obtenir les chiffres réels car les sources ne s’accordent pas sur les quantités produites et les écarts sont parfois forts importants. Ainsi certaines évoquent 800 appareils de tous types, dont 240 du premier modèle (plus ou moins modifiés sur les théâtres d’opération),
440 G-50 bis et une centaine de bi-place. D’autres dépassent le millier d’avions construits. Il semble que le dernier « Freccia » G-50 bis effectue son ultime vol en 1947.

 

Le rescapé:

A priori, un seul Fiat G-50 bis complet a été conservé de nos jours. Issu des avions livrés à la Croatie, il a fait l’objet d’une longue restauration et trône à présent au musée de l'aviation de Belgrade.

Photo tirée d'Internet

 

 

 

 

Sous d’autres couleurs :

 

 

La Croatie a touché 9 exemplaires dont un bi-place d’entrainement

Un profil gauche du 3502 par © Anatoli.F.Ignatiy

 

 

 

l’Espagne nationaliste en a reçu 11 (ou 12 ?) exemplaires, cédés par l'Aviazione Legionnaria  italienne

Vue d’artiste (inconnu) d’un G-50 de première série avec le camouflage italien 4 tons

 

 

La Luftwaffe l’a testé parcimonieusement sans grand d’enthousiasme !

Appareil utilisé par les allemands. C’est cette décoration qui a inspiré Special Hobby pour l’une de ses 4 productions de G-50 au 1/32

 

 

Belle étude d’artiste (inconnu) d’un G-50 bis de la JG27, dépourvu de casserole d’hélice et de pantalons de train, mais muni du filtre à sable.

 

Finlande : recherche avions désespérément !

Le dictateur Staline regarde un peu trop vers la Carélie et les frontières du Nord.
« La petite Finlande », inquiète de cette constatation mais aussi de l’invasion de la Norvège et de l’alliance germano-soviétique, est en quête systématique d’avions indispensables à la défense de son territoire et notamment d’intercepteurs. Elle « fait feu de tout bois » pour en acquérir et ratisse large. Son parc aérien va se doter d’un mélange très hétéroclite d’appareils de tous genres et malgré la vétusté de certains d’entre eux, les pilotes finlandais (qui passent déjà parmi les meilleurs du monde) sauront en faire bon usage.
Certains sont des reliquats Britanniques, tels le Gladiator, le Blenheim ou le Lyzander, d’autres sont acquis à prix d’or à l’Allemagne sur leurs prises de guerre en France, tels les Morane Saulnier 406 et 410 et les Curtiss H-75 et d’autres encore sont achetés aux pays qui le veulent bien (comme le Brewster B-239 « Etasunien » ou le Fokker D-21 Néerlandais qui sera aussi construit sous licence avec un nouveau modèle, le Twin Wasp). Etonnamment, les Italiens, alliés des allemands, eux-mêmes alliés aux soviétiques par leur pacte de non-agression, acceptent de leur vendre 35 Fiat G-50. Les verrières coulissantes des premiers modèles, qui auraient pourtant été les bienvenues lors des rudes conditions hivernales, ont été déposées.

Les récupérations systématiques de tous types d’avions ennemis, grossiront les escadrilles finlandaises.

 

 

Profil 6 © Alexander Kazakov A leur arrivée, tous les appareils arborent le camouflage italien d’origine.

Puis, au fur et à mesure des entretiens mécaniques, certains appareils sont barbouillés sur zone de noir et de vert.

Profil 8 © Jouni Ronkko 'Jones'

 

 

 

Enfin ils sont repeints au schéma finlandais : noir et vert olive, mais le gris/bleu italien est généralement conservé en intrados.
En outre, après l’opération Barbarossa (invasion allemande de l’URSS le 22 juin 1941), les allemands passent un accord de partenariat avec la Finlande, afin d’utiliser leurs bases pour attaquer la Russie. Afin d’éviter les dommages collatéraux, les allemands imposent à leurs « alliés » le jaune haute visibilité, sur les capots, le fuselage et en apex de l’intrados des ailes.

Avions maudits, je vous aime !
Il est intéressant de remarquer comment certains avions décriés ou mal aimés sous certaines cocardes ont inversement été très appréciés par d’autres.

C’est le cas pour les P-39 et P-400 qui, détestés par les américains et la RAF, ont trouvé grâce auprès des pilotes russes tel un avion exceptionnel.

Bell P-400 Airacobra - maquette Special Hobby 1/32 - réf. 32062  (Serge Millot)

 

Identiquement, le Brewster F2-A Buffalo, n’a pas trouvé grâce auprès des pilotes de l’USAF et de l’US Marine, mais a été adulé par les pilotes finlandais, qui sous sa variante export BW-239, en font un des fers de lance de leurs intercepteurs lors de la guerre dite de continuation.

Brewster BW-239 - maquette Special Hobby 1/32 - réf. 32004  (Serge Millot)

 

C’est aussi le cas de la version de base « Mercury » du Fokker D-21, dont le pilotage délicat et l’instabilité chronique aux basses vitesses vont être considérablement améliorés par les techniciens finlandais qui vont le modifier en version «Twin Wasp » dans le cadre de leur licence de construction.

Base maquette Silver Wings 1/32 - réf. 32017 du Fokker D-21 “Century, modifiée en version “Twin Wasp”  (Serge Millot)

 

 

Certains G-50 de première génération sont livrés avec la verrière rivetée en position ouverte et peinte. C’est le cas pour le FA-19 récemment reçu, qui arbore une casserole d’hélice pointue et un barbouillage foncé sur le « camo » italien d’origine.

 

 

Le revoilà, remis « à neuf » un peu plus tard avec sa nouvelle robe verte noire et bleue.

 

Le FA-32, colorisé en vert olive uni. On distingue bien la verrière fixée et peinte.

 

 

 

 

G-50 bis au roulage. On remarque le faible dièdre de l’avion et sur le Fiat au premier plan, les spots clairs qu’arbore la casserole d’hélice foncée

 

 

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Le FA-11, un G-50 bis révisé et entièrement repeint au standard finlandais avec les bandes jaunes imposées par les allemands qui « squattent » à présent leurs aérodromes contre l’ennemi commun soviétique.


 

 

 

 

 

Repos bien mérité d’un mécanicien en attente d’une nouvelle alerte. Le nouveau revêtement de peinture a déjà souffert de l’utilisation intensive de l’avion.

 

 

 

Aux mains des pilotes finlandais, les quelques G-50 et G-50 bis à croix gammées bleues, sont présents dans le ciel finlandais des combats, jusqu’à la fin du conflit.

 

 

Explication d’une technique de combat entre pilotes de Fiat G-50, avant leur départ en mission.

 

 

 

 

Caractéristiques techniques :

 

Constructeur : Fiat Aviazione - Italie

Nom : Fiat G.50 « Freccia »

Type : Intercepteur monoplace, monoplan, monomoteur, volets et train escamotable

Envergure : 10.97 m

Longueur : 7.79 m

Hauteur en ligne de vol : 2.95 m

Motorisation : 1 moteur Fiat A.74 RC.38 de 14 cylindres en double étoile

Puissance nominale : 840 ch.

Armement : 2 mitrailleuses Breda - SAFAT de 12.7 mm

Masse totale à charge : 2706 kg

Vitesse maximum : 475 km/h à 6.000 m

Plafond pratique : 10500 m

Distance franchissable : 675 Km