Article fait par :Claude Balmefrezol
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TNT 72 Mars Avril 2019
10 mai 1940, la Bataille de France débute. Les Panzer-Divisionen se ruent à l’assaut de ce qui est généralement considéré comme la meilleure armée d’Europe. Un choc terrible qui voit des milliers de blindés s’affronter avec, au final, une victoire allemande en quelques semaines. La « Blitzkrieg » vient de mettre au tapis les puissantes divisions cuirassées françaises trop peu mobiles. Si un temps les chars déployés par ces dernières ont été considérés comme inférieurs aux Panzer, cette vision, quelque peu tronquée, a depuis été réévaluée tout comme la qualité des matériels français… si bien que certaines émissions récentes sur les « chars d’assaut » n’hésitent pas à qualifier le B1bis de « meilleur char du monde » ! Une affirmation sans ambages que ce dossier va éclairer avec des données techniques. Et pour que la comparaison soit valable, il est nécessaire d’élargir le nombre de protagoniste car, en 1940, la France et l’Allemagne ne sont pas les seules nations à développer de telles machines de guerre. En analysant des éléments factuels, nous allons tenter de répondre à cette question : « Quel est le meilleur char en 1940 ? ».
Aux commandes de son canon d’assaut, le Leutnant Johannes Kochanowski se fait remarquer par son sens tactique, qui lui vaut l’obtention de la Croix de chevalier. Mais c’est lors d’engagements à l'extérieur de son blindé, pratique qu'il utilise souvent au point qu'il recevra la barrette des combats rapprochés - un fait rare pour un chef de Sturmgeschütz III - qu’il se distingue en capturant un général soviétique.
À la veille du Second Conflit mondial, la reconnaissance divisionnaire s’effectue à cheval, à bicyclette, ou éventuellement par motocyclette. Toutefois, la plupart des armées ont tôt fait de déterminer la nécessité de disposer d’un engin blindé rapide, protégeant son équipage, capable de se porter au front tout en étant en mesure de répondre à des tirs d’infanterie. Forte de cette analyse, l’Armée polonaise se tourne assez rapidement vers des concepts occidentaux et, après s'être initialement intéressée aux automitrailleuses, dotées de pneus ou semi-chenillées, elle explore les possibilités offertes par de petits « touts chenillés ».
L’efficience des avions antichars de 1940-1945 est considérée comme allant de soi par la plupart des auteurs. Ainsi, le thème de l’aviation d’attaque au sol s’offre une orthodoxie technophile qui s’appuie sur de nombreux récits, depuis la campagne de Pologne jusqu’aux deux guerres du Golfe1 (1991 et 2003). Par exemple, le pilote de Stuka Hans-Ulrich Rudel, le seul soldat allemand à avoir reçu la croix de chevalier de la croix de fer avec feuilles de chêne et glaives en or et brillants et qui a prétendu avoir détruit 519 chars soviétiques, a fait l'objet de plusieurs ouvrages en Allemagne2. Du côté russe, Aleksandr Nikolayevich Yefimov, qui a revendiqué la destruction de 126 Panzer alors qu'il pilotait un Ilyushin Il-2, a été deux fois décoré de la médaille de héros de l'Union soviétique3. À ces témoignages s’ajoutent des photographies spectaculaires comme celles de Ju-87G équipés de canons de 3,7cm dépassant de nacelles fixées sous chaque aile ou encore celles de Hs-129B-3 dotés d’une pièce de 7,5cm montée dans le nez. Et le champ lexical est tout aussi impressionnant avec le terme argotique utilisé par la Wehrmacht : « Panzerknacker », qui est encore plus saisissant que son homologue anglais : « Tank-Buster ». Cependant, il faut bien dire que l'image que l'on a généralement de l'aviation antichar durant la Seconde Guerre mondiale n'a que peu de rapport avec ce qui s'est réellement passé sur le terrain.
Tout au long de la guerre, Adolf Hitler reste un fervent partisan des Flammpanzer (charslance-flammes) au point de demander l’élaboration de plusieurs modèles comme le Flammpanzer B2(f), le Flammpanzer 38(t) ou encore le moins connu, mais très impressionnant, Jagdtiger « Aprilscherz Flamm ».
Mis en service au printemps 1936, les premiers exemplaires du char léger Panzer II donnent globalement satisfaction, néanmoins, ce blindé s’avère un peu trop lent pour assumer des missions de reconnaissance. Des versions plus véloces sont alors développées, comme l’Ausf. D, mais le résultat est peu probant. Le Heereswaffenamt (HWA) cherche alors à les remplacer par un chenillé de reconnaissance plus performant et endurant. Commence alors un laborieux travail de mise au point qui n’en finit pas de tester des solutions techniques différentes et qui accouche, après une bien trop longue gestation, d’une proposition qui ne répond plus aux besoins du front. Le développement du Panzer II Ausf. G, et de ses successeurs et variantes, a d’ailleurs été si complexe qu’étudier sa genèse s’apparente à un parcours du combattant semé d’embuches et de zones d’ombre.
À la sortie de la Seconde Guerre mondiale, l’Armée française aligne l’inusable et légendaire Jeep. Robuste et performante, ce 4x4 est difficile à remplacer, d’autant que les besoins des militaires, quantitativement parlant, n’intéressent pas les grands constructeurs du fait du faible nombre de véhicules devant être commandés. La solution à cet épineux problème viendra finalement de l’autre côté du Rhin, Paris étant séduit par la qualité des produits germaniques.
À partir de 1943, Škoda et Krupp planchent conjointement sur un nouveau modèle d’obusier léger de campagne de 10,5 cm. À l’évidence, l’Artillerie allemande cherchait à tirer profit de son expérience sur le front de l’Est, comme le confirment certaines spécifications introduites dans son cahier des charges.
Durant la Seconde Guerre mondiale, le vaste Truppenübungsplatz (Zone d'entraînement)de Grafenwöhr,situé dans le nord de la Bavière,sert de terrain d’essais aux engins militaires de l’Armée allemande et aux véhicules de prise utilisés par les adversaires du III. Reich. Ce terrain militaire a été créé en 1907, il servait alors de camp d’entraînement au III. Korps de la Bayerische Armee (Armée bavaroise) avant de passer sous le contrôle de la Deutsches Heer du Kaiser Guillaume II et de devenir, de 1914 à 1918, un Kriegsgefangenenlager (camp de prisonniers). Il connaît ensuite un regain d’activité avec la création de la Wehrmacht. De 1936 à 1938, le site est considérablement agrandi afin de permettre d’importantes manœuvres blindées. Après la défaite allemande, l’US Army y cantonne une partie de sa force d’occupation. Actuellement, il sert aux entraînements des armées de l’OTAN. Il s’y déroule notamment la compétition du Strong Europe Tank Challenge.