Article fait par :Claude Balmefrezol
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Le Latium avant Rome La Civilisation ou Culture Laziale
Ce type de société se se développe dans la région située entre le Tibre, le Garigliano, la mer Tyrrhénienne et la vallée du Sacco (en particulier dans le Latium Vetus, entre le Tibre et la plaine au pied des monts Alban) dans la période comprise entre la fin de l'âge du bronze et l'âge du fer du X°au VII° siècle avant JC.
Son développement correspond aux manifestations les plus anciennes des communautés latines, comme le montre clairement la continuité chronologique et culturelle entre les premières phases protohistoriques (X°/VIII° siècle) et les plus récentes (VIII°/VII °siècle), traditionnellement incluses dans la de l'histoire romaine.
Cette culture est étroitement liée à celles des communautés italiques environnantes (Sabins au Nord , Eques et Ernices à l ‘est, Volsques et Aurunces au Sud
Des relations très intenses la relient dès le début à l'Étrurie au Nord du Tibre et à la Campanie.
Sur la rive droite du Tibre, le territoire de Capenate Falisque constitue une sorte d’enclave latino-sabine, mis en lumière dans les fouilles archéologiques de la Sabina et, à partir de la seconde moitié du VIIe siècle,on trouve une parenté linguistique avec la Sabina (Capena). ) et le Latium (Falerii).
Dans la période correspondant aux premières phases de la culture 1 les auteurs anciens ont placé une séquence d'événements légendaires comme l’arrivée d’Énée dans le Latium et la fondation de Lavinio, dans la zone côtière au sud du Tibre au XIIe siècle suivi de la fondation d’Alba Longa (généralement identifiée avec Castelgandolfo, ) par Ascagne le fils d’Énée qui aura une série de rois albains et enfin la fondation de Rome, au milieu du VIII° siècle
À partir de cet événement (qui, sur le plan archéologique, correspond à un moment peu avancé de la phase III du Latium) commence l’histoire de Rome avec ses rois dont les premiers sont Romulus et Numa Pompilius
Ces deux premiers sont toujours des personnages légendaires, alors que les suivants acquièrent plus clairement des connotations historiques.
Certains aspects de la tradition légendaire de cette période semblent trouver une confirmation dans les données archéologiques: en particulier l’importance à la fin de l’âge du bronze des centres côtiers, et un accroissement des sites dans les collines autour d’Alba à peu près entre le X et le IX. Sec. Leur décadence, coïncide avec l’émergence du rôle central de Rome, à partir de la fin du IXe siècle.
Globalement, le développement culturel peut être reconstruit à travers les complexes archéologiques entre le Xe et le VII e siècle. Qui coïncide avec le processus de formation de cité-État.
Aux premiers stades, la société du Latium est subdivisée en communautés villageoises, avec une organisation interne "égalitaire" basée sur des structures de parenté et une organisation politique tribale intercommunautaire puis on trouve dans des phases plus récentes, des communautés divisées en systèmes de patronage noble et la colonie est concentrée et structurée hiérarchiquement entre grands centres proto-urbains puis urbains (Rome, Gabi, Lavinio, Ardea, Anzio, Satricum) et des centres plus petits.
Du point de vue géographique, morphologique et de la communication, la région n ‘est pas homogène
les monts Albains constituent le nœud morphologique central de la partie Nord vers l'est, la région est fermée par les Pré Apennins (Monts Sabins, Tiburtini, Prenestini et Ernices) et vers Sud par l'Anti Apennins (Monts Lépins, Ausones et Aurunces).
Les principales plaines sont situées dans la campagne romaine, entre les monts Albains et le Tibre, et le long de la côte tyrrhénienne, la plaine Pontine, malsaine à l’époque historique, mais abritant d’importantes colonies à l’âge du bronze et du fer.
Le système hydrographique, très riche en nombre de cours d’eau, mais fortement déséquilibré
Les fleuves les plus importants et les plus grands se situent aux limites de la région (Tibre et Aniene dans le Nord; Sacco-Liri- Garigliano en Est) S qui avec leurs vallées, constituent à la fois les voies de communication les plus importantes et les frontières naturelles entre le Latium et les régions voisines.
Le reste du territoire est traversé par de nombreux cours d ‘eau qui coulent pour la plupart des Monts Albains vers les plaines environnantes et par des rivières de taille moyenne, telles que l'Astura, le Sisto et l'Amaseno dans la plaine Pontine.
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Le réseau hydrographique comprenait également des lagunes côtières, à l'origine beaucoup plus étendues qu’actuellement, et de nombreux lacs essentiellement volcaniques, aujourd'hui presque tous asséchés.
La richesse en l'eau, des forêts avec sa faune, en font des régions adaptées à l'élevage ovin et la transhumance
Les sols de collines et de plaines d'origine principalement volcanique sont propices aux cultures arboricoles et céréalières et elle deviendront l’un des principales ressources de la région. A cela s’ajoutent les salines à l’embouchure du Tibre,
La présence de gisements d’argile de diverses origines géologiques, entraîne une exploitation pour la fabrication de céramique et, plus tard, de briques et la présence de gisement s de pierres apte à être exploités en particulier les tufs et les pépérins fera que ces gisements seront intensivement utilisés pour les constructions du VIIe siècle
Mais la région manque de ressources minérales substantielles sauf peut-être le fer des monts Meta, à la frontière avec la Campanie, dont l'exploitation n'est pas étudiée de nos jours
Aussi pour l'approvisionnement en métaux, cette civilisation dépend avant tout de l'Étrurie et peut-être, du moins en partie, du sud de l'Italie.
La protohistoire
Les recherches et fouilles entreprises au debout du XIX e en 1818 /17 nous donne une idée de cette civilisation
De cette époque date la nécropole de crémation de Castelgandolfo,
Au cours de la seconde moitié du XIXe et jusqu'aux premières décennies de celui-ci, la découverte et l'exploration de nombreux complexes de grande importance, tels que les très célèbres tombes princières Barberini et Bernardini di Palestrina, ont eu lieu par hasard et n'ont pas été suivies d'excavations programmées. .
Toutefois, des recherches systématiques ne manquent pas à Rome et dans le reste du Latium. Les plus importantes sont les fouilles de Giacomo Boni sur le Forum romain et sur la colline du Palatin entre 1899 et 1906. Parmi les découvertes les plus importantes, citons la nécropole proto-historique du temple d’Antonin et de Faustine, qui est encore actuellement l’un des complexes clés de la proto-histoire du Latium.
Depuis les années 1970, le nombre de recherches systématiques, dont beaucoup sont encore en cours, a augmenté de façon spectaculaire, notre connaissance de cette culture
Des grands chantiers de fouilles ont été explorés à Castel di Decima , Acqua Acetosa Laurentina ), Ficana La Rustica , Le district d'Osteria dell'Osa -Castiglione-Gabi Lavinio Ardea Satricum
Le territoire de Rome a fait l’objet d’une enquête systématique afin d’identifier les peuplements à l’époque préhistorique et protohistorique; à Rome, avec l'exploration de la région du Forum, de la colline du Palatinat et du Campidoglio
On a atteint les niveaux archaïques et protohistoriques et grâce à ces fouilles on commence à disposer de données fiables et on peut commencer à mettre en évidence la période qui a précédé l’apparition des vrais faciès du Latium.
Le point commun de ces faciès archéologiques, communs à l'ensemble du territoire de la péninsule, est une culture du type dit des Apennins (âge du bronze moyen), des sous-Apennins et des Proto Villanoviens (l'âge du bronze tardif).
À la fin de l'âge du bronze entre le XIIIe et XIe siècles av. J.-C., la côte tyrrhénienne joue un rôle important dans le développement culturel de la région . Elle joue le rôle nœud communication entre le sud de l'Étrurie, en particulier avec les centres Proto Villanoviens des monts Tolfa et de la région de Cerveteri.
Dans les phases suivantes au Xe siècle av. J.-C.) on voit apparaître un faciès typique du Latium, La phase I du Latium est connue presque exclusivement par les sépultures avec les nécropoles des collines des monts Albains avec les tombes du Forum Romain près de l'arc d'Auguste ,
Nous avons ici des tombes à incinération et des dépôts d’objets miniaturisées comme des bols, des tasses, des bols, des Askòs ,des bijoux des armes et des outils
Dans certaines tombes on trouve parfois des statuettes, qui représentent probablement le défunt incinéré.
Vers la fin de la phase I, l'urne cinéraire qui est en général une urne à couvercle conique commence à être modelée sous la forme d'une hutte et celle ci est placé dans un grand vase ovoïde ou dolium. Ce type de rituel, qui se poursuit dans la phase initiale de l’âge du fer, se présente comme un véritable "rite de passage",
A travers la destruction du corps, par incinération, le défunt passe à un type d'existence nouveau et différent, pour lequel il lui est fourni par les vivants tout le nécessaire: maison en passant par les vases, les ornements, les armes.
C ‘est grâce à ces témoignages que nous pouvons nous imaginer comment vivaient ces hommes car il ne reste que très peu de traces de ces zones habitées
Presque tous les centres connus dans la première phase continuent d'exister dans la suivante (la dite phase II A du Latium, datable environ des trois premiers quarts du IXe siècle av. J.-C.)
Les complexes archéologiques actuellement connus sont concentrés à Rome (nécropole du temple d'Antonin et de Faustine et du Forum d'Auguste, tombeau d'incinération de la maison de Livia sur la colline palatine, traces d'implantation dans la vallée de Foro et sur la colline palatine), et dans les Monts Albains dans les Colli Albani (nombreuses zones habitées et nécropoles, avec des concentrations à Grottaferrata et Castelgandolfo) et dans la région de Gabi (nécropole d’Osteria dell’Osa et de Castiglione et traces de nombreux petits centres habités).
Tous ces centres , indique une augmentation démographique importante.
A coté du rituel de l’incinération apparaît le rituel de l'inhumation dans la fosse, qui deviendra presque exclusif dans les étapes ultérieures. Ces tombes sont accompagnées de vases d’usage domestique normal, amphores et vases à deux anses horizontales, des pichets globulaires et biconiques, des bols à rebord encastré et des tasses à double anse.
Les motifs décoratifs sont gravés et plastiques. Les ornements personnels sont des fibules féminines à arcade élargie, des fibules masculines à arcade serpentine, des perles ambrées et de la pâte de verre; des rasoirs rectangulaires ou semi-lunaires apparaissent également dans les tombes des hommes.
Les caractéristiques typologiques et stylistiques des matériaux indiquent un lien systématique avec les tombes à ciel ouvert du sud de l'Italie tyrrhénienne (nécropole de Cuma en Campanie, Torre Galli et S. Onofrio di Roccella Ionica en Calabre) et dans une moindre mesure , notamment en ce qui concerne certaines classes d’objets en bronze, avec le Villanovien d’Étrurie.
La phase suivante est appelée Lazio II B, et elle court d’environ 830 à 770 av. J.-C.
On voit apparaître certains changements
Les Monts Albains perdent de leur importance, tandis que la zone de la région habitée à Rome s’étend à tout le Forum, Le Palatin et le Velia et la nécropole sont déplacés vers les collines environnantes (l'Esquilin, le Viminal et le Quirinal).
A côté des centres existants, des sites de taille modeste naissent ou sont réoccupés .ils sont placés sur des plateaux naturellement défendus et encore protégés par des aggers et des fossés
les exemples les plus connus sont La Rustica, entre Rome et Gabî, entre Castel di Decima et Acqua Acetosa Laurentina. Rome et Lavinio (Pratica di Mare), auxquels sont probablement ajoutés Antemnae, Fidene et Crustumerium (trois zones habitées du plateau, dans une position naturellement défendue et très proche du Tibre).
Les centres de Tivoli et Palestrina ( Praeneste ) commencent probablement à emerger à cette époque.
Les colonies sont composées exclusivement de huttes circulaires, ovales ou rectangulaires, soutenues par des poteaux en bois, des branches surélevées avec des murs en torchis
Sur site on ne trouve toutefois que comme sur le Palatin (fouilles Boni, Vaglieri et Puglisi),des trous pour les poteaux et les petits canaux autour de la construction, creusés dans le talus volcanique, tandis que les autres matériaux ont disparu.
A compter de cette époque on peut voir des lieux (huttes) réservées à une fonction cultuelle comme à Satricum, Ardea, peut-être Gabi,. Dans ces trois centres, une hutte référant à la phase II ou aux débuts de III est la première structure occupée comme un bâtiment sacré.
À Satricum, la première hutte sera suivie d’une série d’édifices religieux construits plus tard au même endroit, avec des structures de plus en plus complexes, jusqu’à l’actuel temple de maçonnerie du VIe - Ve siècle
En ce qui concerne les nécropoles, il n’y a pas eu de changement important dans le genre (inhumation ou crémation ) et dans le type de matériaux fournis;
Cependant, on assiste à une augmentation d’utilisation de la production métallurgique.
Vers la fin de cette phase le rituel de l'incinération disparaît presque complètement.
Les phases II A et II du Latium peuvent être considérées comme sensiblement homogènes en ce qui concerne la structure et l'organisation des communautés; et les rites funéraires présentent des caractéristiques correspondent à des groupes de parenté, probablement à des familles élargies.
Tout au long des phases II A et II , les rôles au sein de la communauté semblent liés au sexe et à l’âge, et il n’existe aucune indication archéologique de la présence d’une différenciation sociale permanente; Par contre le processus de formation de l'aristocratie commence vers la fin de la phase II B et se développe au cours de la III.
Les habitats dans les principaux centres, tels que Colli Albani, Roma et Gabi, ressemblent à des groupes de petits noyaux de zones habitées, voisins et certainement interdépendants au niveau "politique" et dans l’organisation de certains types d’activités, mais probablement autonomes. en ce qui concerne l'économie primaire et les activités artisanales.
La plupart des activités productives, de l'agriculture et l'élevage à la fabrication de la céramique, en passant par le travail du bois et d'autres travaux artisanaux, se déroulent au sein de groupes familiaux; L'activité métallurgique concerne le travail du bronze . Les centres mineurs qui se développent en phase II ont un caractère plus homogène, grâce aussi à leur extension limitée, Ces artisans ne font pas partie d’un groupe familial mais d’une communauté se consacrant à l'acquisition de matières premières provenant de régions approvisionnées en minéraux et ensuite la fabrication des objets
On assiste toutefois à une certaine standardisation limité du travail du métal dans la fabrication manuelle avec des phases successives de chauffage et de martelage, puis la décoration faite au ciseau et une pointe de stylet.
L'équilibre interne entre les centres de la région et les liens avec les régions environnantes subit un changement radical au cours de cette période
Dans les phases les plus anciennes, entre le Xe et le IXe siècle la région côtière avec les centres de Lavinio, Ardea, Anzio et Satricum, joue toujours le rôle principal dans les echanges avec l’Étrurie (Cerveteri et Tarquinia) et avec la Campanie. Les Monts Albains de par leur position centrale dans la région, représentent le lien naturel entre la côte et l’intérieur et jouent donc un rôle fondamental dans la diffusion des innovations culturelles, tandis que dans l’est le rôle du district de Gabi dans les connexions internes est développé avec la Campanie (à travers la vallée du Sacco) et avec les régions du centre de l’Italie (vallée de l’Amène).
À partir des dernières décennies du IXe siècle, le lien entre l’Étrurie et le Latium se déplace des centres côtiers du sud de l’Étrurie (Cerveteri et Tarquinia) vers l’intérieur (Veio). La proximité entre Veio et Rome accroît l'importance du rôle de Rome dans les échanges avec l'Étrurie. avec le développement des centres mineurs de Decima et Laurentino et du Rustica
Ce changement détermine la diminution progressive de l'importance des Monts Albains et le début du développement de Rome en tant que centre principal du Latium.
Phase III L’Orientalisation
Entre le deuxième quart du VIIIe et le VIIe siècle dans le Latium, le processus de transformation culturelle qui aboutit à la complète structuration de l'aristocratie et au développement de la cité est achevé.
Comme nous l'avons vu, le changement est enraciné dans les structures sociales et économiques locales, mais il est également accéléré et en partie influencé par les développements contemporains dans les régions voisines: en Campanie vers le milieu du VIIIe siècle.
la colonie d 'Eubia d'Eubo est fondée et, vers 730, on trouve la colonie de Cumes.
En Étrurie, le processus local de développement urbain, déjà très avancé, est également stimulé par le contact immédiat établi par les Grecs d’Ischia pour l’acquisition de métaux.
Le Latium, en raison de sa position géographique, est impliqué depuis le début dans le circuit des échanges entre ces deux pôles culturels et économiques du développement des régions tyrrhéniennes.
La phase III du Latium qui dure de vers 770 à 730/720 av. J.-C. voit une continuité générale de l'occupation des centres déjà connus dans la deuxième phase, avec d'importantes innovations dans tous les domaines de la vie et du développement communautaire.
Le processus de séparation entre les zones habitées et nécropole, déjà apparu à Rome en phase II B, et l’utilisation de la défense de la zone bâtie par des fossés mis à jour pour la première fois à Ficana à ce stade sont précisés.
À Rome, les fouilles récentes ont mis au jour une fortification de ce type datant probablement des dernières décennies du VIIIe siècle, entre le Velia et le Palatin. Les maisons sont toujours exclusivement des huttes, avec des zones de sépultures des enfants du groupe familial à proximité. Cette coutume, se poursuivra jusqu’à l’âge archaïque, à Rome (cabanes du Forum, sous la Regia; au moins une des cabanes du Velia), sur l’ Acropole de Lavinio et Ficana
Cela semble lié à la volonté de les groupes familiaux formant la communauté de définir clairement leur propre espace dans la zone bâtie, probablement en raison de la tendance généralisée à la concentration spatiale des agglomérations.
On assiste à ce moment à une occupation qui s’étend sur tout un territoire , probablement lié à de nouvelles formes de propriété et d'exploitation agricole du sol, qui se généraliseront dans les phases suivantes.
On peut dire cela en étudiant les zones de sépultures où des petits groupes de sépultures ont été découverts, indiquant la présence de colonies de petite taille, peut-être de fermes individuelles.
Dans les nécropoles, l'impact des changements de cette période peut être vu avec des preuves considérables.
Dans la nécropole d'Osteria dell'Osa, la répartition spatiale des sépultures change complètement: dans un secteur entouré d'espaces libres, une soixantaine de tombes sont regroupées dans un espace restreint, la plupart d'entre elles superposées les unes sur les autres ce qui a pour effet d’endommager le matériel et le dépôt de sépultures antérieures.
Cette situation, qui ne trouve aucune comparaison dans les phases les plus anciennes, semble indiquer que l'occupation par un groupe d'une zone définie et probablement exclusive de la nécropole est considérée comme plus importante que la préservation de l'intégrité des dépositions individuelles.
De plus, les tombes sont généralement rassemblées autour et au-dessus de deux sépultures, hommes et femmes. Dans les tombes simples il n’existe pas toujours des éléments distinctifs du sexe, tels que les fibules, systématiquement incluses dans les tombes féminines de la phase II; un pourcentage relativement élevé de tombes (environ 15%) est complètement dépourvu d'équipement. Ce groupe de sépultures documente probablement de manière concrète le processus de différenciation en cours dans la région, avec le passage de groupes de familles élargies, sensiblement égalitaires, qui constituaient les communautés du Latium dans les phases les plus anciennes, aux structures nobles typiques de la société latine de l’histoire.
Les phases du processus impliquent une compétition entre groupes de familles,et ainsi on assiste à l’émergence et la consolidation de certaines d’entre elles au détriment des autres, et à la formation progressive autour des familles de la clientèle émergente, probablement constituées de membres des groupes de «perdants».
Le répertoire de la poterie s’appauvrit par rapport à la phase précédente, avec une prédominance presque absolue poteries faites en colombin d composées de tasses et d'amphores, ainsi que de pots, de bols et de quelques autres formes, et de décorations se composant presque exclusivement de rainures parallèles verticales.
A côté de ceux-ci, cependant, on trouve des vases en argile fait sur un tour et peints,Si les décors sont clairement inspirés des céramiques de style géométrique moyen et tardif avec des lignes parallèles, panneaux et cercles concentriques avec vernis brun ,les formes sont locales avec des cruches, amphores On peut toutefois trouver des céramiques d'origine grecque comme les tasses "cycladiques"
Les ornements féminins, souvent très abondants, avec des fibules des anneaux de navicelle et de suspension, ainsi qu’une variété de perles et de pendentifs en pâte verre et en ambre
Les pièces en métal sont rares ceintures en bronze, kystes cylindriques avec couvercles, toujours en bronze. Si le bronze est fréquent on commence a trouver des objets en fer comme des couteaux et des brochettes.
Dans les tombes masculines on trouves des fibules des fers de lance et des épées de fer.
C’est seulement vers la fin de la phase III, vers 730-720 av. J.-C., que dans diverses nécropoles de la région, certaines tombes se distinguent nettement par la présence de signes exceptionnels de richesse et de prestige,
Ce sont des tombes de guerriers avec des armes et des équipements de défense, de la vaisselle en métal et un chariot ou Biga (tombe Esquilino 94; Dixième tombe 21; Velletri, Vallone Osteria dell'Osa. Et le grand tertre de Castel di Decima,
Dans les environs d’Ardea, un important depot de bronze de phase III a été découvert, composé de plusieurs centaines de haches et de fibules. Les haches appartiennent à des types provenant probablement de l ‘Étrurie Ce stock pouvait appartenir à un artisan qui répare et restaure des objets en bronze ou pouvait constituer la réserve métallique d'une petite communauté.
Coté agriculture il n’y a pas de nouveauté significative reconnaissable dans l’économie de subsistance contrairement aux productions artisanales qui elles témoignent de toute une série de changements et qu’elles suggèrent une plus grande articulation de la structure et de l’organisation économique de la région.
En céramique, il y a une transition rapide entre la production domestique et la production artisanale
le four à diaphragme est introduit, ce qui permet de séparer les récipients du contact direct avec la flamme et donc de faire varier la couleur des surfaces en contrôlant la température et le degré d'oxydation. . Outre le mélange aux parois relativement épaisses, caractéristique des céramiques de l’âge du fer précoce, commence la production de vases de pâte bruns à parois minces, éventuellement à l’aide de moisissures ou de matrices.
Le tour n’est pas adopté à grande échelle à ce stade et semble sensiblement limité à la production de vase d’inspiration grecque Ce fait semble indique la présence directe d'artisans grecs dans les communautés du Latium.
Dans la production métallurgique, outre les innovations représentées par l'introduction massive de métaux précieux et de fer utilisés avant tout pour les armes, couteaux et la fabrication de grands bronzes laminés, des techniques de fabrication en série de certains des ornements sont affirmées. Les techniques de fusion font leur apparition en effet les objets sont obtenus grace à des matrices bivalves puis finies à la main.
On assiste aussi en particulier au dernier moment de la phase III, à des processus de fabrication complexes qui voient l’utilisation de matériaux différents. Comme la fabrication de char, pour lesquels le bronze, le bois, le fer et le cuir sont utilisés ensemble. Des productions de ce type continuent et se développent dans la période suivante.
Après cette phase orientalisante (Ancienne et Moyenne, qui va de 720 à630 av. J.-C. ou phase IV A apparaît vers 630 -580 phase IV B du Latium
la structuration des classes avec les aristocrates a été achevée dans les communautés du Latium et aussi sur toute la côte tyrrhénienne d’Étrurie à la Campanie, grâce à la circulation de produits de luxe d'origine orientale, accompagnée de la propagation d'une idéologie et d'un "mode de vie" communs aux groupes aristocratiques On voit des tombeaux "princiers".
Ce genre de vie des riches voit une utilisation d’équipements en céramique et en métal et la circulation des cadeaux précieux et exotiques, ainsi que la consommation de vin et d’huiles parfumées.
À partir du milieu du VIIe siècle, le contrôle des ressources qui exprime concrètement la prédominance de l'aristocratie se répand,
Ce passage représente la conclusion tangible du processus de formation de la cité-État, qui a commencé et s'est consolidé au cours des phases précédentes. L'introduction de l'écriture, qui intervient probablement juste avant le milieu du VIIe siècle, est un autre indice du niveau d'articulation sociopolitique atteint par la région.
Dans la première moitié du 7ème siècle les villages du Latium sont encore constitués de huttes accompagnées de tombeaux enfantins comme par exemple dans le village de Velia, près du temple d'Antonin et de Faustine et dans celui de la petite acropole de Lavinio.
Dans les deux cas, il s'agit probablement d'habitations aristocratiques, comme l'indiquent à la fois la position éminente dans la zone habitée et la richesse des biens funéraires des tombeaux enfantins.
À Satricum, les huttes de cette période sont remarquables par la présence de matériaux d'usage domestique d'une grande richesse, parmi lesquels poterie proto-corinthienne, poterie en bronze, objets en ivoire sculpté.
Vers le milieu du VIIe siècle, à Ficana, apparaît la plus vieille maison avec une base en blocs de tuf et un toit de tuiles connu jusqu'à présent dans le Latium; Le plan est rectangulaire avec plusieurs pièces ouvertes sur un porche et une cour. Dans la cour, on a trouvé un puits de vidange contenant un service pour une table de pâte rouge, avec de grands supports perforés ( hòlmoi ), des chaudrons des cratères, des gobelets, des pixides , des assiettes,
Dans la seconde moitié du VII siècle de véritables constructions de maçonnerie peuvent être trouvées dans toutes les colonies connues. Ils se caractérisent par la présence d'une base de blocs de tuf et par le toit de tuiles; le plan peut être rectangulaire ou absidial avec plusieurs pièces (Ficana) ou avec des ailes opposées donnant sur une cour (Satricum).
En ce qui concerne les constructions publiques et religieuses, on trouve à Rome, le plus ancien pavage du Forum et du Comitium et les deux premières phases de la Regia qui appartiennent à cette période .Elle a une plan rectangulaire avec portique et cour clôturée, tandis que de l'ancienne version de la curia (la curia hostilia ), il ne reste que quelques pièces;
A Satricum, un sacellum rectangulaire est construit au-dessus de la plus ancienne et plus ancienne hutte culturelle, le temple de Mater Matuta, tandis qu'à Ardea, l'utilisation de huttes cultuelles se poursuit tout au long du VIIème siècle. BC
On voit aussi apparaître les premiers murs de défense à Satricum et Ardea, Lavinio et les murs de terrasse de la ville de Monte Carbolino remontent à la seconde moitié du VIIe siècle.
Les lieux de culte jouent un rôle important à la fois dans le processus interne de structuration des établissements et en tant que points de concentration des habitants
A Rome commence la formation des dépôts votifs du Foro Boario et du Campidoglio, dans lesquels les offrandes comprennent des poteries grecques et une inscription étrusque .A Satricum, le sanctuaire du sanctuaire de Mater Matuta comprend des poteries grecques probablement de la Campanie, des poteries des régions intérieures et adriatiques de la péninsule et un kylix dédié à un étrusque de Caere, Laris Velchaina.
L'organisation de la propriété agricole et le contrôle du territoire se développent avec la multiplication de petites agglomérations (probablement des fermes) accompagnées de leurs nécropoles respectives. Les nécropoles, et surtout certaines tombes, constituent l’aspect le plus connu de la documentation archéologique.
Les nécropoles orientalisantes les plus importantes sont celles de Decima et de Laurentino, découvertes ces dernières années, et la petite nécropole de Riserva del Truglio près de Marino;
les tombeaux princiers les plus importants sont ceux de Palestrina (tombeaux Galeassi, Castellani, Bernardini), Satricum, Tivoli à Rocca di Papa:
Dans l'architecture des tombes, une série d'innovations est introduite, en partie parallèle à celles documentées dans les bâtiments destinés aux vivants. Les tombes à fosse sont plus grandes que celles des phases précédentes, et sont équipées d'une niche latérale pour la disposition de la plupart des éléments en céramique;
Dans certains cas, en particulier pour les tombes les plus importantes (par exemple celle de Rocca di Papa), la fosse est remplacée par une grande plaque de dalles.
Un autre développement est l'apparition des soi-disant tombes dites à pseudo-chambres: de grandes fosses rectangulaires couvertes de planches de bois soutenues par deux piliers de bois ou de tuf. Dans ces structures, le défunt est placé sur un lit d'appoint
avec ses ornements personnels le tout placé sur le sol de la fosse et contre les murs. Les exemples les plus connus se trouvent dans la nécropole de Castel di Decima et Laurentino; la tombe de Palestrina par Bernardini était probablement une variante de ce type général.
Tous ces types de sépultures sont utilisés, à de rares exceptions près, pour des inhumations uniques.
Dans la nécropole de Laurentino apparaissent au cours du VIIe siècle. groupes de fosses funéraires regroupées en cercle avec une ou deux tombes importantes au centre, généralement une pseudo-chambre.
A partir du milieu du VIIe siècle de vraies tombes à chambre sont utilisées elles sont équipées d'une entrée Elle servent pour une famille .
Les exemples les plus anciens se trouvent à Satricum (pièces construites en élévation et recouvertes d'un tumulus) et à Rome (tombe 125, une chambre creusée dans le tuf). Les tombes creusées dans le tuf, avec couloir d'accès et plusieurs chambres, sont connues à 'Osteria dell'Osa (tombe 62) et de Torrino.
Dans les tombes princières, la richesses des offrandes atteint des niveaux exceptionnels.
Parmi les objets les plus significatifs figurent les meubles tels que un lit recouvert de feuille de bronze de la tombe de Barberini) et le mobilier pour le banquet (support conique et chaudron avec museau de bronze de la tombe de Bernardini), des chariots à deux roues , de grands boucliers en bronze, des armes précieuses comme
l’épée d’argent, d’or et d’ambre (Tomba Bernardini), de très riches parures de bijoux en or, en particulier l’or de production étrusque décoré avec une granulation (Tomba Bernardini), des
services de table en argent , des objets précieux d’importation orientale comme les tasses en argent phénico-chypriote, les vases en bronze décorés en relief et les ivoires de la production nord-syrienne. Une inscription latine ou étrusque (le nom féminin Vetusta ) apparaît sur une coupe en argent de la tombe de Bernardini.
Dour les tombeaux des classes moyenne on trouve des objets d'une richesse remarquable, mais pas comparable aux tombeaux princiers, en plus de nombreux vases des types les plus courants, tels que des amphores, des calices et des tasses à anses blanches, des meubles tabourets, trépieds et de la céramique importée des, amphores en vin d'origine phénicienne
Pour les tombes classiques abritant des adultes on trouve en général des vases en empâtement, d’argile peinte dépurée et, après le milieu du VIIe siècle, des bucchero accompagnée d’ amphores, des tasses bols et des gobelets,
A ceux-ci s’ajoutent, dans certains cas, des vases en bronze ( Situles). Les ornements personnels sont des fibules des anneaux de suspension, des pendentifs en ambre et en pâte de verre pour femmes, des fibules de dragon et des glands en bronze ou en fer pour hommes. Les armes de défense (épées et lances) sont en fer.
Pour l agriculture on assiste au développement de la culture de la vigne et de l’olivier ( production de pots pour huiles parfumées dans le Latium)
Se sont des cultures extensives qui nécessitent une utilisation prolongée de la même parcelle de terrain au fil du temps, et confirment ainsi la mise en place du régime de propriété privée.
Dans les productions artisanales, les tendances ont émergé dans la seconde moitié du VIIIe siècle: la céramique est entièrement travaillée au tour, avec un large éventail de productions (pâte rouge, pâte brune fine, argile purifiée et argile peinte, bucchero après demi du siècle) et probablement avec des spécialisations dans la production de formes et de types particuliers dans les divers centres.
La production métallurgique, techniquement identique à celle des dernières décennies du VIIIe siècle, voit dans la première moitié du VII le développement spectaculaire des orfèvres, clairement déterminé par les commandes aristocratiques.