Article fait par :Claude Balmefrezol
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mais revenons à notre système de hypocauste
L’hypocauste est une installation de chauffage.dont la source de chaleur était assurée par un foyer ou praefurnium composé d'une chambre voûtée dépourvue de cheminée.
Ce praefurnium un peut comme le four du boulanger dispose d'une ouverture sur l'extérieur
afin de charger le four en combustible ( Bois ou charbon de Bois ) Il doit être bien ventilée pour assurer une bonne combustion. Il faut savoir que parfois on trouvait de veritables boulevards en sous sol comme à rome au thermes de Caracalla afin de permettre
d'alimenter en combustible via une noria de charette les foyers
Un foyer unique pouvait chauffer plusieurs pièces et bains. Ce feu unique demandait une maîtrise technique certaine pour diriger parfaitement la chaleur vers les pièces à chauffer. Un système de trappes métalliques installées plutôt près du foyer permettait, en réduisant ou en orientant la chaleur, de régler la température dans certains secteurs et de limiter la propagation de fumées toxiques.Un plancher avec des fuites était très dangereux et pouvait même causer la mort car le monoxyde de carbone est a la fois inodore et toxique.
Le plancher était supporté par des petits piliers, de petites piles de briques, genre de pilotis, nommés pilettes (pilae).
On pouvait aussi construire des murets en maçonnerie qui étaient plus simples et plus robustes que les pilettes mais aussi ils étaient moins efficaces
La hauteur des pilettes pilae était de 50 cm à 1 m. Elles étaient constituées de briques en terre cuite plates carrées, rondes ou en demi-lune. Ces briques étaient liées à l'argile crue, employée seule ou avec un faible ajout de chaux et de sable, parfois liées au mortier de chaux sableux (chaux + sable) ou liées au mortier de tuileau (chaux + tuile pilée). Différentes compositions de joints de pilettes sont identifiés (variations des dosages...) et correspondent à des évolutions des techniques artisanales.
Les pilettes avaient une dimensions plus important plus prêt des mur car les devaient en plus du plancher supporter les murs équipés de canalisations de chauffage (tubuli).
Aération d'un mur Cimiez Nice |
Ces murets pouvaient servir de support à des canalisations tels que les conduits-couloirs de chaleur rayonnants ou parallèles et comme les pilettes ils pouvaient supporter les sols des pièces à chauffer et laisser les gaz chauds s'évacuer.
Il fallait apporter un soin particulier à tout cela car le tout devait supporter le plancher et éventuellement une mosaïque
Le plancher, en suspension ou supensura constitué d'un lit de mortier ou de béton étanche recouvert d'un dallage.isolait des fumées du sous-sol et limitant les infiltrations éventuelles d'eau descendant vers le foyer. Car le danger pouvait venir des fumées s’échappant du foyer
En complément on pouvait aussi trouver des braseros utilisés en compléments mobiles dans différentes pièces. Mais ils étaient trop dangereux, et ils furent abandonnés avec l'apparition des parois chauffantes intégrées aux bâtiments au cours de l'époque
Flavienne cela dans la 2e moitié du 1er siècle Ap JC
En effet les fumées et l'air chaud pouvaient s'échapper par un réseau de canalisations-tubulures en terre cuite appelés les tubuli noyé dans la maçonnerie et installé sous les enduits des murs des pièces à chauffer. C ‘était une sorte de double cloison
Les canalisations de chauffage (tubuli) prenaient naissance dans la "chambre" de l'hypocauste. Un montage adéquat de ces tubuli dans les murs permettait, en plus d'évacuer les fumées, d'obtenir différentes températures adaptées à la destination des pièces à chauffer et des bains (salle à manger, thermes La chaleur est restituée doucement pendant des heures, par conduction et rayonnement.
Les briques plates carrées (les bessales) furent préconisées par Vitruve (architecte romain du 1er s. B.C.). Leurs dimensions standards étaient de 20 x 20 cm (bessales = 2/3 de pied romain).
La longueur d'un conduit d'évacuation (tubulus) était de 20 à 50 cm. Sa surface extérieure était souvent couverte de petites stries rectilignes ou ondées, quadrillées ou croisées, favorisant l'adhérence des mortiers de maçonnerie. L'assemblage vertical des tubuli était maintenu par des clous spéciaux et couvrait généralement les murs chauffant de façon discontinue.Ces bobines et les tétons des tegulae mammatae permettaient de conserver un écartement constant entre le mur et les tuiles. Le tout était fixé à l'aide de clous spéciaux ou de fiches métalliques de forme variable puis recouvert d'enduit pour l'étanchéité.
On trouvera aussi des briques réfractaires
L'évacuation des fumées du dispositif se faisait généralement au niveau des toitures.via des des canalisations aboutissant à des conduits percés en oblique au sommet des murs, sous le niveau des charpentes ou par l'intermédiaire d'une ouverture prévue dans la toiture (tegula à oculus - tuile plate percée d'un orifice d'évacuation - ou tegula à rebord à lucarne).
Afin de ne pas se bruler les pieds car la température maximale pour une pièce chauffée par le sol peut aller de 30° à 60°C dans les pièces très chaudes des thermes (laconica) l’utilisation de socques ou sandales à semelles de bois était recommandée
Les contraintes thermiques, la toxicité des gaz générés, l'humidité et la "fragilité" des matériaux utilisés imposaient un entretien attentif (fuite d'eau ou de gaz...) entraîne une reconstruction du dispositif de chauffage tous les 5 à 10 ans. Pour l'ensemble des parois des salles chaudes et humides, les dégradations subies imposaient une réfection tous les 20 à 25 ans..
De plus un hypocauste coûtait assez cher. Car il exige une grande quantité de bois et des esclaves pour maintenir et surveiller le feu. Seuls les Romains riches pouvaient se permettre d'avoir un tel système de chauffage dans leur maison! Car il fallait dès la construction d'un hypocauste la présence d’un ingénieur
il permettait aussi de chauffer l'eau des thermes mais les thermes feront partis d’un autre article