Article fait par :Claude Balmefrezol
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Phénicie La marine Phénicienne
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La meilleure et même la plus parfaite manière d'ordonner des objets que j'aie jamais vue, je l'ai coûtée dans l'un des grands navires phéniciens ; que j'ai vu une énorme quantité de matériaux de navigation disposés de manière à prendre séparément le moins de place possible. Et j'ai aussi compris que l'assistant du capitaine, qu'ils appellent l'homme qu'il recherche, connaissait si bien l'emplacement de tout que même de loin, il était capable de dire où il se trouvait. »
Xénophon Oikonomikós
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In memoriam |
L'aventure maritime des Phéniciens tient à des besoins purement géographiques : selon la thèse la plus accréditée, ils seraient issus de l'union des habitants nomades des déserts du Moyen-Orient avec un peuple de la mer non identifié (les Mycéniens ?) et se seraient installés vers 2000 J.-C. dans une zone délimitée au nord par la ville moderne de Tell Suqas (Syrie), déjà connue dans l'Antiquité sous le nom de Shukshu, et au sud par le site d'Acre Acco (Israël), correspondant à peu près au Liban actuel.
La zone décrite, sera appelée "Phénicie",qui était et est encore aujourd'hui comme une terre coincée entre mer et montagne, mais des villes (Tyr, Byblos, Sidon)
Ce pays surpeuplé avec des richesses tirés du sol très limités"Un pays maigre et indépendant, enserré par les montagnes qui le cernent par des voisins puissants doivent se tourner vers la mer car ce n’est pas les ressources tirées de ce petit territoire, des quelques champs de maïs, des jardins bien entretenus, des forêts et quelques zones pastorales qui vont nourrir la population
Les ressources n'étant pas suffisantes pour nourrir toute la population, les Phéniciens durent se tourner vers la mer d'abord pour se nourrir, puis aussi pour commercer, acquérant au fil des ans une véritable suprématie maritime et entrant en contact avec des peuples jusqu'alors inconnus. aux autres habitants de la Méditerranée
La mer qui était devant eux était comme une autoroute moderne, la seule pour une expansion naturelle.
Les cèdres du Liban, qui ne manquaient pas sur les pentes de l Anti Liban qui bordaient la Phénicie, fournissaient un excellent matériau pour la construction de bateaux même si l'art de naviguer s'est développé bien avant l'art de construire des navires.
« Les Phéniciens ont inventé l'art de la navigation et ils selon Pline dans Histoires naturelle vont apprendre des Chaldéens les rudiments de l'astronomie qu'ils appliquèrent à la navigation » Des Égyptiens et des Babyloniens, ils vont appris en plus de l'astronomie l'art de dessiner des cartes non seulement des étendues côtières, mais aussi du ciel et ont été les premiers à appliquer le relief topographique à la navigation et à comprendre l'importance des calculs pour établir un itinéraire.
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Des techniques restées valables pendant de nombreux siècles, à tel point que la Mapa Mundi de Ptolémée est basée sur la cartographie phénicienne-punique.
Leur capacité et leur savoir nautique ont certainement été, au moins dans un premier temps, favorisée par la configuration géographique du bassin méditerranéen qui permet une navigation à vue du littoral
En effet, les seules étendues de mer où la navigation ne nécessite pas de références côtières sont essentiellement au nombre de deux, à savoir la traversée du canal de Sardaigne et celle de la mer des Baléares.
Initialement, la navigation, du fait du besoin de repères côtiers, s'effectuait essentiellement de jour, limitée à la navigation commerciale, dans la période comprise entre mars et octobre, tandis que la navigation militaire s'effectuait toute l'année pour des besoins que l'on peut bien comprendre.
La nécessité d'avoir des lieux d’accostage sûrs pour commercer, effectuer de petites réparations, ou même simplement attendre le nouveau jour, a conduit à la construction de petites colonies, bientôt utilisées comme marchés.
Le site où va s’établir le nouveau noyau a été choisi avec soin . il s'agissait généralement de promontoires, de criques très abritées et éventuellement flanquées de rivières comme à Palerme, ou d'îlots faisant face à la côte Mozia
Mais sur ces routes maritimes les navires voguent lentement .Hérodote et Thucydide conviennent que la vitesse moyenne d'un navire ancien était d'environ 6 milles à l'heure, et donc, compte tenu des arrêts pour mauvais temps, repos, il faut environ 15 jours pour naviguer de la Grèce à la Sicile. Ces longs voyages nécessitent des escales hivernales et se poursuivaient au cours de la saison de navigation suivante. Hérodote mentionne ce fait, décrivant même comment les navigateurs pouvaient cultiver leur propre blé pendant leur attente.
Ainsi, d'un bout à l'autre du monde phénicien - de Tyr à Gades soit plus de 1 600 milles) il fallait compter sur 90 jours ou une saison de navigation complète; le navire aurait déchargé et rechargé la cargaison et fait le voyage de retour l'année suivante.
Poussés par leur désir de commerce et d'acquisition de marchandises telles que l'argent d'Espagne, l'or d'Afrique et l'étain des îles Scilly, les Phéniciens naviguèrent de long en large, bien au-delà de la protection des limites traditionnelles de la Méditerranée qu'étaient les colonnes d’Hercule pour s'aventurer dans l'Atlantique. On leur attribue de nombreuses inventions nautiques
Lorsque les Grecs vont à leur tour emprunter la route maritime à la recherche de terres à coloniser et vont se diriger vers la Sicile ils vont constater, contrits que les Phéniciens les avaient précédés depuis de nombreuses années
Les découvertes archéologiques ont d’ailleurs montré que le premier noyau habité de la Syracuse qui fut pendant des années le principal rival des Carthaginois en Sicile, dans une tentative d'unification des peuples siciliens, a en fait été construit par les Phéniciens
Beaucoup de ces colonies sont aujourd'hui de véritables villes, certaines même considérables en termes de densité de population : oui pensez, mais seulement à titre d'exemple, de Beyrouth, Massalia (Marseille), le précité Panormus (Palerme), Drepanon (Trapani) et Caralis (Cagliari).
Plus tard, les Phéniciens apprirent à se servir des étoiles, en particulier l'Étoile polaire, étant les premiers à naviguer même de nuit :
Cette découverte fut utilisée par toutes les marines, au point que cet astre fut plus connu sous le nom d'« Étoile phénicienne ».
Bientôt cette capacité maritime, l'influence économique déterminée par la possession d'une flotte marchande et militaire enviable, voire les caractéristiques physiques des Phéniciens, suscitèrent envie et suspicion chez les autres peuples, notamment chez les Grecs et les Romains
Pour les premiers Ils ne leur faisaient pas confiance car ce peuple possédait toutes les qualités marines avec des corps petits et agiles, presque faits pour se déplacer sur des navires, alors que pour les Romains les assimilaient aux carthaginois ils n ‘étaient que de perfides puniques
Caton n’ avait-il pas l'habitude d'aller au sénat avec un panier de figues, ramassées près de Carthage, voulant ainsi souligner que les Carthaginois étaient très proches, voire trop proches
Aussi bien les Romains que les Grecs, ne toléraient pas que les Phéniciens, malgré l'absence d'un État réel et d'une organisation militaire digne de ce nom, aient créé et entretenu une sphère Les marchands phéniciens partaient avec un chargement approprié aux pays qu'ils allaient visiter
La marchandise embarquée était vendue dans un premier port ce qui permettait d’acheter ou d’échanger contre des produits de la région, qui étaient ensuite revendus plus loin et ainsi de suite Ces voyages étaient souvent très longs et bien des négociants ne revoyaient Tyr qu'au bout de plusieurs années.
Mais à coté de ce trafic commercial les phéniciens ne dédaignaient pas la piraterie en pillant les villages côtiers avec la traites d’êtres humains Dans certains textes il est question d'enlèvements qi cachent des actes de piraterie phénicienne.
De plus chaque patron avait ses itinéraires qui ne sont connu que de lui seul Jamais il ne divulguait les endroits où ils commerçaient. La crainte des concurrents allait chez eux jusqu'à échouait volontairement son bateau plutôt que de laisser voir où il allait.
Si les marchands étaient de entrepreneurs solitaires agissant pour son compte, il est arrivait que qu’ils puissent se regrouper en sociétés de construction navales ou compagnies de navigation.
Les Phéniciens ne se limitèrent pas à la Méditerranée et à l'Atlantique, ils naviguèrent également sur la mer Rouge et peut-être aussi l'océan Indien. Le livre des Rois I dans la Bible décrit une expédition phénicienne au cours du Xe siècle av. JC, vers une nouvelle terre appelée Ophir, afin d'acquérir de l'or, de l'argent, de l'ivoire et des pierres précieuses. L'emplacement d'Ophir n'est pas connu mais est considéré comme étant le Soudan, la Somalie, le Yémen ou même une île de l'océan Indien. Les navires de cette flotte avaient été construits sur la côte de la mer Rouge et financés par le roi Salomon. La grande distance parcourue est suggérée par la description que l'expédition n'était répétée que tous les trois ans.
L'ancien historien Diodore affirmait que les Phéniciens atteignirent les îles atlantiques de Madère, les îles Canaries et les Açores. Il n'y a cependant aucune preuve archéologique de contact phénicien direct, seulement la découverte en 1749 de huit pièces carthaginoises datant du IIIe siècle av. JC. On ne peut que spéculer sur la façon dont elles sont arrivées jusque-là.
Les autres grands explorateurs et sont réputés pour le périple circum Africa fait en 600 av. JC sous les ordres du pharaon Necao dura 3 ans
De leurs cotés les descendants de la Phénicie, les Carthaginois auraient navigué vers l'ancienne Grande-Bretagne lors d'une expédition dirigée par Himilcon vers 450 av. JC.
Il faut aussi parler d’ Hannon qui vers 425 avant notre ère, atteignit la côte atlantique de l'Afrique jusqu'au Cameroun moderne ou au Gabon.
Il en faut pas oublier aussi que Xerxès va recourir aux Phéniciens pour transporter ses troupes en Grèce.
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Ce dernier,avait compris que tout l intérêt d’avoir la maîtrisé de lamer. En effet les Grecs pouvaient couper ses communications avec l'Asie il va donc utiliser les phéniciens pour former l’ossature de sa marine de guerre avec une flotte de 1200 navires Ces navires vont avoir leur propres équipages nationaux mais avec un état major phénicien
Et c’est là ou l bat blesse car cette flotte, composée d'éléments disparates, n'avait pas été exercée aux évolutions en masse. Et si les Phéniciens étaient d'excellents marins de commerce ; ils n'étaient pas apte à commander une escadre militaire
Mais revenons à notre marine
Si du Liban d'aujourd'hui à La Cornouaille, de la Tunisie à l'Afrique centrale, qu’ils empruntent , les phéniciens ont tracées, des routes invisibles sur la mer, dialogue avec les astres Ils sont connus pour être des experts dans la construction navale en construisant des navires avec une technique futuriste pour l'époque.
Déjà dans la Bible, il y a une référence à la construction de navires : « Ô Tyr, qui t'appelais un navire d'une beauté parfaite, tes dominations sont au cœur des mers, tes constructeurs ont
On leur attribue l'invention de la quille, du rostre et du calfatage entre les planches rendu ta beauté parfaite ;
En effet avec les cyprès du Sanir ils construisirent une double coque ,. Avec les cèdres du Liban ils construisent les mats et pour les rames ils vont utiliser les chênes de Basan.
Pour l ‘équipement du bateau ils font appel aux exportations L’ivoire venant d’Afrique le buis des îles Chittim. le lin pour la voilure est importée d’Égypte
C ‘est grâce à l Archéologie et la découverte d'une épave coulée au IIIe siècle Av JC juste à côté de Punta Scario (Isola Lunga - Stagnone di Marsala) en Sicile que l’on en sait un peu plus.
Les navires commerciaux phéniciens étaient de forme ronde en raison du rapport longueur / largeur de quatre pour un.
Le navire phénicien est différent de celui gyptien l’un privilégiait la rame l’égyptien alors que le phéniciens se basait sur la voile
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Le navire phénicien est un véritable cargo à forte ossature ce qui le dispense du câble reliant la proue à la poupe des navires égyptiens câble qui rigidifie le bateau lui évitant de ce brise par mer forte
Cette forme déterminera leur nom car ils furent appelés le Gaulos (ou Gaoul) était le parfait compromis entre les influences Grecques et égyptiennes. ce qui veut dire rond en Grec, tandis que le terme phénicien correspondant était « Golah » dont dérivent probablement l'italien « schooner » et les anglais « galley » et « galleon ».
Le navire emblématique des phéniciens est sans aucun doute le Gaulos/Gaoul, navire symétrique possédant des caractéristiques propres et bien définies. Lorsque les phéniciens fondèrent Tyr, (Biblos, bien plus ancienne, remontait à 7000 ans av. JC.), ils eurent rapidement des contacts avec la Crète et la brillante civilisation Minoenne qui y résidait. Ces derniers construisaient alors des navires dépourvus de cordage de maintien entre la proue et la poupe, dénotant d'une construction bien plus rigide que les navires standard de l'époque, ceux des Égyptiens.
Ces derniers, les navires souples, étaient dépendants de bois de petite taille, et de planches cousues. Les Minoens semble t'il sont les premiers à avoir remplacé les renforts en cordage par une structure rigide par elle-même, avec une quille en bois sur laquelle on établissait des pièces intermédiaires sur lesquelles ont venait poser le bordé fait de grandes planches cintrées grâce à la chaleur ou à leur souplesse propre. Cette révolution, les Phéniciens l'accueillirent avec empressement, étant sous la coupe depuis longtemps des Égyptiens.
Le Gaoul, avait par certains aspects, encore une allure Égyptienne, avec sa coque ronde, sa proue et son étrave relevées, sa voile tressée maintenue entre deux vergues souples. Mais elle ne possédait aucun cordage de maintien, et pour cause: Les planches et la structure était faite en cèdre de Syrie, d'une massivité et d'une solidité qui n'avait aucun équivalent dans le Levant. Lorsque les Phéniciens sortirent de l'orbite Égyptienne, durant l'âge du Bronze moyen et ses contacts avec la cité-état d'Ougarit, lui permirent de bénéficier d'une technologie qui profita à son extension commerciale, depuis la côte de l'actuel Liban jusqu'aux colonnes d'Hercules et au-delà (traces de commerce avec les Celtes du sud-est de l'Angleterre, en Cornouailles), peut-être même un comptoir aux Açores et sur la côte américaine...
Généralement entre vingt et trente mètres de long et entre quatre et sept de large, ils avaient un tirant d'eau d'environ un mètre et demi, semblable à la hauteur du côté émergé. Son équipage était de 30 hommes
Ces mesures représentent la norme et il ne peut être exclu qu'elles aient été modifiées dans certains cas.
Leur capacité de chargement était quelque part dans la région de 450 tonnes.
Un troisième type de navire, également destiné au commerce, était beaucoup plus petit que les deux autres,
La poupe se terminait par un motif décoratif en spirale ou en queue de poisson, tandis qu'à l'avant la proue était ornée d'une tête de cheval qui avec le chien était 'un des animaux symboliques des Phéniciens et il ne possédait qu’une seule rangée de rames.
Les Grecs les appelaient aussi "hippoi" , chevaux précisément, ou avec une aile d'oiseau comme si le navire pouvait, métaphoriquement, survoler les vagues En raison de sa taille, ce navire n'était utilisé que pour la pêche côtière et pour de courts trajets.
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Aucun navire phénicien n'a été retrouvé intact par les archéologues maritimes, mais à en juger par les preuves picturales, les navires auraient été difficiles à manipuler. Il est également intéressant de noter que plus un navire avait de rameurs, moins il y avait de place pour la cargaison. Ils obtenaient donc une plus grande manœuvrabilité en ajustant la voile si nécessaire et en utilisant une voile double.
En dessous, au-dessus de la ligne de flottaison, comme pour dire que le navire était un être humain, il y avait deux grands yeux. Ces yeux avaient de multiples tâches : les Phéniciens étaient très superstitieux et ces yeux devaient protéger le navire et l'équipage du mauvais œil, garantir une navigation paisible, et effrayer les ennemis, mais ils devaient aussi voir la route, sans se perdre
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. La coque, fortement bombée, est blindée pour toute la partie immergée, par une couverture de feuilles de plomb, fixées au bordé avec des clous en cuivre, en bronze ou même en fer
Entre ce revêtement et le bordé était étalé une couche de bitume, grâce à laquelle le navire est rendu étanche.
Le seul moyen de propulsion des cargos était la voile, appelée "quadra" même si en réalité elle était plus large que haute.
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Pour la marine de guerre les Phéniciens ont construit, au cours de leur histoire, des types différents, même si, généralement, ils avaient tous le même rapport longueur/largeur de sept pour un.
La plus simple et la plus ancienne, en usage depuis l'aube de la civilisation phénicienne, était la "pentécontère" d'environ vingt-cinq mètres de long sur près de quatre de long.
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La propulsion, outre la voile, était assurée par cinquante rameurs (vingt-cinq de chaque côté) ; à ceux-ci s'ajoutent les hommes affectés à la voile (une dizaine), le capitaine, son adjoint, le pilote et un flûtiste qui, avec son instrument, assurait le rythme de la rame.
Ils possédaient 2 gouvernails de chaque coté de la cote à l arrière et un rostre à l avant pour éperonner l’ennemi
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L'évolution naturelle de la pentécontère fut la Dière et surtout la "trirème " ou trière , considérée comme la reine de la Méditerranée entre le VIIe et le IVe siècle av.
Elle possédait sur trois rang de rameurs décalés.
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La Trière constitue la dernière unité lourde classique des flottes Antiques. Invention grecque, mise à profit par l'amiral Thémistocle à la bataille de Salamine où elle défit la flotte Perse de Xerxès en 480 av. J.C., la trière consistait simplement à rajouter un rameur et un banc de nage à la Dière, atteignant 170 rameurs. A peine plus large et plus longue que la Dière, mais un peu plus lourde ( environ 80 à 85 tonnes), la Trière était nettement plus rapide et dévastatrice que les Dières et surtout les Pentécontores. Unité antique très célèbre, elle à posé une véritable énigme aux historiens qui se sont demandés comment gérer la nage avec une telle disposition des rameurs. Qu'il s'agisse de Napoléon III avec la reconstitution et l'essai sur la seine d'une trière athénienne, qui ne fit que renforcer le mystère, ou de reconstitutions plus récentes, l'archéologie moderne donne sa réponse, étayée par les indices laissés par les fresques, peintures, mosaïques, bas reliefs, sculptures ou textes, la trière démontre qu'elle était tout à fait gérable en jouant sur la longueur des avirons et la condition physiques des rameurs, et relativement efficace pour l'époque. |
Ces trois rangs de rameurs fut rendu obligatoire car la trirème ne dépassait pas trente-six mètres de long et qu'en plus des rameurs, elle embarquait également une petite escouade d'infanterie de débarquement, ainsi que le personnel de commandement et les marins.
L'évolution de la trirème était en partie due à la nécessité de réduire la hauteur du flanc des trirèmes, du fait des trois rangées de rameurs, afin d'assurer une plus grande stabilité au bateau
Dans la "tetrera" et la "pentera", en usage dès le IVe siècle av. J.-C., en effet, les rameurs - quatre au premier et cinq au second à chaque aviron étaient tous assis au même banc et en ligne.
Ces deux types de navires avaient une longueur d'environ quarante mètres et une largeur d'environ six, avec un tirant d'eau ne dépassant pas deux mètres
Ils utilisent les deux moyens de propulsion que sont la voile et les rameurs, au nombres de 240 dans la tetrera et 300 dans la pentera)
Grace ce type de propulsion ces navires pouvaient atteindre la vitesse de six nœuds mais avec un bémol :cette vitesse n'a été obtenue que pour de petites distances,
Polybe nous dit qu’un certain Hannibal de Rhodes à parcouru la distance entre Carthage et Lilybeus l'actuelle Marsala en Sicile) soit vingt-cinq milles nautiques en vingt-quatre heures, avec une moyenne de cinq nœuds ; mais c'était un exploit exceptionnel, ce qui explique qu’il soit connu pour cela.
Jusqu'à la découverte de l'épave de la Punta Scario, on en savait très peu sur les techniques de construction navale des navires de guerre phéniciens et puniques.
Le navire, récupéré il y a quelques années, gisait à environ deux mètres et demi de profondeur à côté d'un autre bateau (appelé navire jumeau) :
il a mis en lumière un fait inattendu : les deux ont été construits à partir de pièces de bois préfabriquées et assemblées plus tard.
Sur le bord de chaque pièce sont identifiables - et encore visibles dans celle exposée au musée Baglio Anselmi de Marsala - des lettres de l'alphabet punique, sensiblement différent de l'alphabet phénicien, et des lignes directrices qui avaient pour fonction de guider l'assemblage
Autrement dit,ces pièces ont été fabriquées séparément à l'aide de modèles, de formes préétablis, et peut-être transportées à d'autres endroits, selon les besoins, où elles ont été assemblées.
Sans entrer dans le fond sur la nationalité de ces épaves, on peut penser que nous avons devant nous deux navires faisant partie de la flotte carthaginoise attaqués et vaincus par les Romains de Caius Lutatius Catulus lors de la célèbre bataille des bataille des îles Égates en 241 av. C., qui mit substantiellement fin à la première guerre punique,
De plus ces navires semble être non pas de purs navires de guerre mais plutôt des navires de servitude et d'escorte, destinés davantage à des fonctions de liaison et ravitaillement plus connus sous le nom de liburnes.