Article fait par :Claude Balmefrezol
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Car depuis cette date le gouvernement russe face aux conséquences désastreuses pour l’économie russe du blocus continental,essaye de contourner celui i Les négociations de 1809 et 1801 ont échoué et se greffe dessus le problème du sort à réserver à la Pologne.
Si Napoléon, a remporté une victoire décisive à Friedland le 14 juin 1807, il est lassé par cet état de guerre interminable, etil cède aux sirènes de son imagination aux dépens du principe de réalité.En effet le traité signé le 7/007/1807 avec le tsarest une revolution et un renversement diplomatique car il détricote en un instant, les deux alliances anti-russes patiemment construites au cours des mois précédents, avec la Turquie et la Perse,
Il change aussi de tactique vis à vis de l ennemi vaincu car ce traité ne ressemble guère à ceux qu’il accordait d’ordinaire à ses ennemis vaincus. Aux frontières de l’empire russe face à une armée qui n’était plus en mesure de défendre son territoire il ne demande rien n’enlève au vaincu aucun territoire et n’exige même pas d’indemnité de guerre. Pire il agrandit la Russie en lui accordant aux dépens de la Prusse le district de Bialystok Pour les Russes à commencer par le tsar lui-même une phrase circule Dieu a veillé sur la Russie Et comble suprème Napoléon renonce, « par égard pour Sa Majesté l’empereur de toutes les Russies »à détrôner le roi de Prusse, lui laissant la riche province de Silésie.Par cntre il prend possession des terress situées à l’ouest de l’Elbe, ainsi que les territoires polonais que la Prusse avait obtenus entre l’Oder et la Vistule, lors des partages du siècle précédent. Avec ces terres il va créer, le duché de Varsovie, sous le sceptre du roi de Saxe Frédéric Auguste,
Alexandre adhère au blocus continental et devra déclarer la guerre à l’Angleterre si elle s’obstine à refuser tout compromis avec la France. ce qui'l fera conformément aux traités,en déclarant la guerre à l’Angleterre à la fin de l’année 1807 – pour une mise en oeuvre effective au printemps suivant Napoléon pense évidemment que l’alliance des deux géants continentaux aura tôt fait de mettre l’Angleterre à genoux
L'entrevue d'Erfurt ou congrès d'Erfurt qui a lieu en Saxe du 27 septembre au 14 octobre 1808, doit renforcer l'alliance franco-russe .Mais se sera un échec pour Napoléon, car le Tsar Alexandre 1er, aidé en sous-main parTayllerand ne cède en rien aux exigences de Napoléon
Il faut dire que l"affaire d'Espagne et la 5e coalition vont un peu contrecarrer les visées de Napoléon car si fin décembre 1808, Napoléon se trouve dans le nord-ouest de l’Espagne, il interrompre sa campagne et rentrer précipitamment à Paris, car l’Autriche s’apprête à passer à l’attaque, ce qui arrive 3 mois plus tard .Preuve de la duplicité Russe , Alexandre avait rassuré Vienne en secret sur ses intentions de pas remplirt ses obligations de l’alliance française en restant neutre Du coup, l’Autriche, qui n’avait plus à se garder sur sa frontière avec la Russie, put se renforcer sur les fronts allemand, italien et varsovie
A cet épisode va s'ajouter des problèmes de paiment d 'applications des diversses clauses de l'Accord de 1807
Napoléon qui avait oublié sa méfiance habituelle sant se garantir sur le reglement de la dette russe en se réservant pasla moindre zone d’occupation.
Aussi lorsque la Russie d'Alexandre se révèlera mauvaise payeuse, Napoléon, se sentant floué, se croira justifié à réclamer son dû par les armes.
Stendhal dira: « La guerre de 1812 était une conséquence naturelle du traité de Tilsit ;
Napoléon avait la justice de son côté. La Russie, qui avait promis d’exclure les marchandises anglaises, ne put pas remplir son engagement.
Si la question épineuse de la Pologne est remise de temps en temps sur le tapis c’est sur la question économique que tout va déraper
L’antagonisme ne cesse de grandir entre les deux puissances. Napoléon, excédé déclare à l ambassadeur russe, en juillet 1810,? Veut-elle la guerre ? Pourquoi ces soupçons injurieux ? La Russie veut-elle me préparer à sa défection ? Je serai en guerre avec elle le jour où elle fera la paix avec l’Angleterre
Car c’est toujours la lutte contre l’Angleterre qui est dans le viseur de Napoléon qui pense avoir payé un prix élevé en 1807, et il se sent trahi lorsqu’il s’avère que la Russie n’applique pas scrupuleusement le blocus.
Pour renforcer le blocus il annexe la Hollande en juin 1810, et ce faisant les douaniers français contrôlent en effet toutes les côtes de la mer du Nord, et même si la contrebande prospère à partir de l’île de Heligoland et de l’entrepôt suédois de Göteborg, Les marchandises anglaises s’entassent dans les entrepôts anglais car la contrebande ne suffit pas à écouler toute la marchandise en stock. Le trafic se reporte donc vers la Baltique,Alors que les ports de Dantzig sont aux mains des francais et que les Prussiens,sont étroitement surveillés,et respectent leurs obligations à Königsberg et Pillau la conduite de la Russie sera donc déterminante.
Mais son économie souffre de plus en plus des effets du blocus : faute d’exportations, sa balance commerciale s’est effondrée, et le cours du rouble a baissé de moitié
Alexandre, sans dénoncer les engagements pris, doit fermer les yeux lorsque des produits d’origine anglaise se présentent sous le couvert de pavillons neutres.
En octobre 1810,600 navires dits neutres se dirigeant vers les ports russes de la Baltique
La question du blocus s’envenime en cette fin de 1810
Afin de garantir son blocus, Napoléon décide d’annexer par sénatus-consulte du 13 décembre 1810, applicable au 22 janvier 1811 à l’Empire toute la région de l’Allemagne bordant la mer du Nord, pour en former quatre « départements hanséatiques » .
Bie qu’occupés depuis longtemps ils avaient une certaine indépendance politique qui pouvait entraver l’activité des douaniers.
Mais Brême et Hambourg, et le duché d’Oldenburg,appartenaient à une branche cadette de la maison impériale de Russie. Le tsar dénonça cette violation expresse de l’article 12 du traité de Tilsit et l’effet psychologique fut déplorable.
Aussi Alexandre riposte le 31 décembre, par un oukase taxant lourdement les importations des produits français en Russie, et ouvrant les ports russes à tous les navires neutres.
Pour Napoléon, cet oukase retentit comme une déclaration de rupture et représente un casus belli. De son côté, Alexandre admet que la guerre est désormais quasiment inévitable,
Napoléon arma pour la punir de la violation d’un traité auquel elle devait son existence, que Napoléon aurait pu détruire à Tilsit.
Désormais les souverains sauront qu’il ne faut jamais épargner un souverain vaincu
Aussi en 1811 Napoléon décidé d’imposer un règlement par voie militaire. Les Russes, de leur côté, s’y sont préparés dès 1810
Aussi Napoléon entend se faire payer en massant 400 000 hommes à la frontière russe en juin 1812 mais Napoleon, avant d'envahir la Russie, voulait impliquer le plus d'alliés possible, même s'il savait que parmi eux il y avait ceux qui ne voulaient rien de plus que la voir détruite avec l'Autriche et la Prusse, par exemple, n'ont rejoint la cause de Napoléon que parce qu'ils ont été obligés suite à des défaites humiliantes subies au cours des années précédentes.
Dès la fin du printemps 1812 , la Grande armée se trouve réunie à la frontière de l’empire russe. Napoleon la rejoint après un ultime séjour à Dresde.
L’heure est désormais aux manifestes et aux ultimatums. Napoléon avait fait rédiger un dernier mémorandum par Maret le 25 avril 1812, tandis qu’Alexandre le somme, le 30 avril, d’évacuer la Prusse
Le tsar rejoint alors son armée à Vilna. C’est là que l‘empereur lui envoie Narbonne pour d’ultimes conversations, qui n’aboutissent évidemment à rien. Plusieurs semaines se passent encore.
Pourquoi cet ultime suspens ? Napoléon, désormais à pied d’œuvre, escompte-t-il une capitulation sans combat d’Alexandre ? Espère-t-il une imprudente offensive russe, semblable à celles que Bennigsen avait déclenchées en 1807 ? Veut-il s’assurer que sa machine de guerre est parfaite ?
Le 22 juin, l’empereur publie enfin une proclamation à ses troupes pour leur annoncer que « la seconde guerre de Pologne est commencée »
Parmi les nombreux soldats qui composaient l'armée d'invasion française, il y avait aussi le corps d'armée commandé par le prince Eugène de Beauharnais, vice-roi du royaume d'Italie, qui avait mis à la disposition de son beau-père un contingent d'infanterie italien
Cesare De Laugier, est un le mémorialiste peut être le plus connu de la campagne de Russie, était avec la Garde Royale , le corps d'élite et la garde personnelle d'Eugène
il écrit A l'aube du 28 février 1812, 60 000 soldats italiens, suivis d'une artillerie et d'un attelage copieux, partent pour l'Allemagne, ignorant la raison. Jeunesse, légèreté, gaieté, excellente hospitalité de toutes sortes, dispersent en eux toute idée de l'avenir.
Habitués aux triomphes, ils croient que Napoléon les mènera vers de nouvelles gloires. Le 24 juin 1812, lorsqu'ils atteignirent la rive gauche du Niémen, ils trouvèrent encore 500 000 soldats et des nations différentes.
Napoléon leur explique les raisons qui les ont poussés à envahir l'Empire russe.
La marche vers Moscou
Lorsque l'armée de Napoléon traverse le Niémen pour envahir le territoire russe en juin 1812, tout le monde croit que l'armée du tsar s'est déployée près des frontières, prête à les défendre, mais ce n'est pas le cas. Napoléon et son armée, composée de soldats de plus de 20 nations, entament une marche épuisante à la recherche des généraux russes qui préfèrent battre en retraite, adoptant la fameuse tactique de la terre brûlée.
Comme toujours, Napoléon tenta d'attirer l'ennemi dans un piège, l'obligeant à livrer une bataille décisive sur le terrain de son choix ; les Russes, cependant, au prix de leur propre réputation, ont esquivé les Français en les forçant à de longues marches vers l’intérieur du territoire russe vers nulle part. Mais nombre d’officiers russes, acceptent mal le recul constant devant les Français et cette retraite fini par provoquer une grave crise au sein de l’état major de l’armée
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Maisl'armée française qui marchait depuis des semaines était fatiguée et aussi réduite presque de moitié, par les maladies les escarmouches et aussi les troupes de garnisons laissées en arrière pour sécuriser les lignes de ravitaillement et communication
Les régiments étaient épuisés et impatients d'affronter les Russes dans une bataille classique en rase campagne.
Néanmoins Napoléon confiant que avec ce qui lui restait de disponible sous la mains pouvait encore décider du sort de la guerre.
De fait, l'optimisme de l'empereur a trouvé diverses confirmations. Quelque temps avant Borodino, Napoléon remporta la bataille tant désirée devant Smolensk
San nouvelles de certains commandants de Napoléon estt particulièrement inquiet pour le flanc droit de la Grande Armée, où la 3e armée russe de Tormasov pourrait faire sa jonction avec l'armée danubienne de Chichagov. Napoléon espérait que le corps russe du sud serait envoyé à Moscou, ce qui permettrait la libération du 7e corps saxon par Rainier et renforcerait leur groupement central.
Ayant reçu la nouvelle que tout était calme sur les flancs, que les armées russes étaient immobiles et que son corps tenait ses positions, Napoléon fi venir sa réserve composée des corps du maréchal Victor Pirren, situé en Prusse. Victor devait arriver à Smolensk et devenir une réserve pour les forces principales et les flanquements. Napoléon ordonna également au corps du maréchal Augereau (en garnison en Prusse) de s'approcher de la frontière ouest de la Russie.
Le 11 août les Français commencent à bombarder la position de notre arrière-garde. et dans la nuit du 13 au 14 août 1812, le général de génie Eblé jeta ses ponts flottants sur le Dniepr, laissant passer environ 175 000 hommes. des corps d' Armées de Ney et Davout
Entretemps laa cavalerie d'Emmanuel de Grouchy, de Nansouty et de Montbrun a servi de bouclier protecteur à ce que tout le monde se souvient comme le chef-d'œuvre de Napoléon, la « manœuvre de Smolensk »Le 4e corps de Beauharnais et le 3e corps de cavalerie de poires avancent de Dukhovshchina à Dorogobuzh. Le 5e corps de Poniatowski et la cavalerie de Latour-Maubourg entament une manœuvre de rond-point depuis Yelnya. La Garde française partit de Smolensk. Environ 160000 soldats participent à cette marches sous le commandement de Napoléon. Le restant reste à Smolensk pour garder les routes.
Le général Barclay de Tolly et Peter Ivanovic Bagration ont combattu pied à pied et la manœuvre de Napoléon avait réussi mais en raison d'une série d'événements malheureux, l'empereur n'a pas pu porter l estocade finale qui aurait vaincu les Russes.
Ayant reçu un rapport sur la tentative française de contourner l’armée, Bagration suggéra à Barclay que les troupes soient retirées au-delà de Dorogobuzh.
Le commandant en chef a accepté et a chargé Tolya de trouver un nouvel endroit. Le 12 août 1812, les troupes russes occupent la position de Dorogobuzh. A cette époque, les troupes d'Uvarov et de Vasilchikov ont contenu la cavalerie de Murat sur la rivière Uzh.
Barclay a trouvé la nouvelle position inadaptée à une bataille majeure.
De plus, l'ennemi pourrait contourner nos flancs. Le 13 , les 1ère et 2ème armées poursuivent leur retraite. tranquillement, mais les détachements d’arrière garde devaient contenir les forces française
L'arrière-garde droite sous le commandement de Kreutz opérait au nord de Dorogobuzh, celle du milieu sous la direction de Platov - à l'ouest de lui, la gauche Vasilchikov - à Brazhin. Sous une forte pression les arrière-gardes russes se replient derrière Dorogobuzh, occupée par les Français.
Le commandant cherche une position près de Vyazma, le 14 août nos troupes se sont installées près de Semlevo et Nivka.
Barclay de Tolly espérait que les renforts de Miloradovich arriveraient. Le corps de Platov a à grande peine contenu l'assaut de l'ennemi à Slavkov.
Lors de la marche de l'armée vers Viazma, Tol a informé Barclay qu'il n'y avait pas de position appropriée ici. Le 16 (28) août, les troupes russes se sont retirées dans le village de Fedorovsky. Le poste a été rejeté. Selon Bagration : "La position n'est pas bonne, c'est encore pire qu'il n'y ait pas d'eau."
Le 17 août, les 1ère et 2ème armées prennent position près de Tsarev-Zaimishch. Miloradovich est arrivé ici avec des renforts.
Barclay ordonne de se retirer à Viazma. Le 18 aout l'armée apprend que Mikhail Illarionovich Kutuzov a été nommé commandant en chef. Dans la soirée , Kutuzov arrivé . Son arrivée fut accueillie dans l'armée avec beaucoup d'enthousiasme. Il y avait même un dicton :"Kutuzov est venu battre les Français."
Les troupes se retirent à Viazma, la retraite est couverte par les détachements de Platov, Kreutz et Sievers. Sur la rivière Osma près de Viazma, les cosaques de Platov ont de nouveau livré bataille à la cavalerie ennemie et ont retenu l'ennemi jusqu'au soir.
Tout est reporté de quelques mois, tandis que Smolensk est incendiée par les Russes en fuite alors qu’elle devait devenir la ville choisie par Napoléon pour passer l'hiver.
Mikhail Bogdanovich Barclay de Tolly | Mikhaïl Illarionovitch Golenichtchev-Bataille 1812 La Moskowa Les Forces en Présence L 'Armée Russe |
Mais la tentation et le désir de gloire l'emportèrent cependant sur la raison car de Smolensk, en effet, s'ouvrait la voie qui conduirait Napoléon soit à Saint Pétersbourg, soit à Moscou.
La première ville représentait le cœur administratif de la Russie, le centre névralgique d'où partaient toutes les décisions, tandis que Moscou - rappelait le comte de Ségur - signifiait la noblesse, le charme du pouvoir et l'ancien honneur des familles russes.
Évidemment, un commandant comme Napoléon va succomber au mirage de grandeur et il décide de marcher sur Moscou
Entre les deux villes il y avait 450 km à parcourir, une distance énorme qui aurait nécessité plusieurs mois de marche.
Si tout se passait bien, Napoléon pourrait arriver à Moscou à l'automne (délai encore raisonnable), mais si quelque chose tournait mal, l'armée française affronterait à découvert le rude hiver russe.
Napoléon était convaincu que sa décision était la bonne : les dernières années avaient montré qu'une fois la capitale conquise, le reste du pays tomberait sans résister.
Alexandre Ier ne pouvait se permettre de renoncer à son joyau le plus précieux, le centre religieux du pays, les salles dorées du Kremlin car ayant perdu la ville il devrait engager des pourparlers de paix
Aussi le 24 août 1812, la Grande Armée quitte les quartiers de Smolensk pour se diriger vers Moscou : Napoléon organise la marche d'approche sur trois colonnes parallèles, à peu de distance entre elles, de manière à se rejoindre dès que les Russes seront détecté
. Le centre était occupé par la cavalerie de Joachim Murat suivi des Ie et IIIe corps, à gauche se trouvaient les Italiens du vice-roi Eugène de Beauharnais et à droite les Polonais du prince Joseph Poniatowski.
La bataille
La sortie de Smolensk aurait dû provoquer un affrontement car pour Napoléon l'honneur de l'armée russe était désormais compromis après un mois de retraite
Alexandre Ier, de son côté, ne pouvait plus longtemps refuser la bataille car son prestige aurait souffert devant le peuple. Un vaste territoire s'ouvrait devant l'avant-garde française, constitué de ruisseaux, de creux et de collines parsemés de quelques bosquets, propices à l'utilisation de l'infanterie légère. Parfois les maisons se regroupaient en petits villages dont les plus importants étaient Fomika, Schivardino et Semionovaskaija.
Ce terrain représentait un champ de bataille idéal alors que les Russes le 3 septembre arrive près du village de Borodino
L ‘armée s’installe d’abord sur la rive droite de la rivière Kalatsha presque parallèlement à ce cours d'eau. Son flanc gauche s’appuie Sur Chevardino à l’ouest-sud-ouest, puis le front s’infléchit légèrement vers l'est à partir du confluent avec le ruisseau Semionovskyi et l'extrémité droite du dispositif se trouve à Maslovo Cella sera la Première Position Russe
Peu après, pour corriger les défauts de cette disposition le commandement russe décide de déplacer son aile gauche.
La bataille
Les prémices
La bataille débute le 5 septembre 1812 avec la bataille pour Chevardino La bataille de la redoute de Shevardino le 5 septembre 1812 est donc le prologue de la bataille de Borodino
Le 5 septembre 1812, en début d’après-midi, l’arrière-garde russe, commandée par le général Piotr Petrovitch Konovnitsyne poursuivit par par l’avant-garde française commandée par le Vice roi d’ Italie Eugène de Beauharnais
Napoléon arrive lui aussi peu après et il est averti par Murat de la présence d’une fortification important sur le site Cette fortification pentagonale est la redoute de Chevardino. Napoléon, aussitôt averti, s’approche pour l’étudier.
Mais cette arrivée inopinée des Français surprend l’armée russe au moment où elle déplace son aile gauche en direction de Semenovskaya.
Contre toute attente, ce mouvement se fait donc au contact de l’ennemi. Le risque est grand qu’il ne puisse le perturber et jeter la confusion dans l’armée russe. Celle-ci doit par conséquent défendre opiniâtrement la redoute jusqu’à ce que son aile gauche ait pris sa nouvelle disposition.
Napoléon décide de s’emparer de la position avant la nuit, pensant qu’elle couvre le centre gauche ennemi et craignant qu’elle n’entrave le déploiement des troupes françaises. Trompé par des cartes mal renseignées Napoléon commet une erreur car, avec une meilleure connaissance du terrain, l’Empereur se serait sûrement contenté d’une manœuvre de flanc pour obliger les Russes à se retirer.Toujours est-il qu’une fois engagé, le combat va rapidement s’intensifier.
Aussi sur ordre Eugène, tente une première tentative pour prendre Borodino. Elle se prolonge assez longtemps dans la nuit, mais sans résultat.
Pendant qu’Eugène s’engage au nord, le reste de la Grande Armée investit le site.
La 5e division du général Jean-Dominique Compans reçoit l’ordre d’attaquer par le nord-ouest tandis que le corps polonais de Poniatowski attaque par le sud-ouest
Suivi par les unités de cavalerie de Nansouty et de Montbrun, Compans traverse la Kalatsha à Fomkino vers 15 heures.35 000 hommes, avec 194 canons coté français font face à 8 000 fantassins, 4 000 cavaliers et 36 canons commandés par le prince Andreï Ivanovitch
Malgré l’importance de la batailles les deux généralissimes, Koutouzov comme Napoléon se contentent de superviser la bataille à distance. Le premier ne quitte pas son quartier général, au nord-est de Chevardino, sinon pour un bref déplacement le long des lignes russes. Le reste du temps, il s’en tient aux informations que lui transmettent ses officiers. Le second, pour sa part, passe le plus clair de la journée dans sa tente près de Valuyevo observant de temps en temps la marche des opérations à travers sa lunette. Il faut dire que sa santé se ressent des fatigues de la campagne et qu’il souffre d’un refroidissement et d’une température élevée.
Le corps de Poniatowski attaque subit une charge de dragons, et le feu des artilleurs russes de la redoute de Chevardino
Les russes parviennent à contenir l’attaque. Les Polonais déploient 24 canons, mais leur position désavantageuse les expose au contre-feu russe.
Pendant ce temps, au nord-est, la 5e division se prépare. Compans cache son infanterie dans les replis du terrain tout en installant ses batteries (de 8 à 12 canons selon les sources) sur des crêtes. Elles s’emploient aussitôt à bombarder les Russes. L’artillerie française, supérieure en nombre, est maintenant déployée des deux côtés de la redoute. Russes et Français se pilonnent mutuellement durant deux heures.
Au même moment, la cavalerie de Murat traverse la Kalatsha pour combler le trou entre Compans et Poniatowski tandis que les divisions Friant et Morand en font autant au nord d’Aleksinki La 3e division Gérard et la cavalerie légère d'Ermenonville les suivent. Avec de tels appuis, Compans devient capable de consacrer sa division tout entière à un assaut frontal sur la redoute.
Aussi vers 17 heures, les voltigeurs se mettent en marche suivis par les 57e et 61e RI, avec Compans à leur tête. Il se dirige sur le côté droit du retranchement tandis qu’il envoie les 25e et 111e RI au nord, le premier pour attaquer le village même de Chevardino, le second pour menacer les Russes d’un mouvement tournant sur leur droite.
L’intensité des tirs , bombardement et mousqueterie conjugués, finit par accabler les défenseurs de la redoute.
La batterie d’artillerie amorce un repli de sa propre initiative tandis que les fantassins qui la soutiennent commencent eux aussi à retraiter
Cette retraite permet aux Français de s’approcher de l’ouvrage. Le commandement russe tarde à faire cesser ce flottement et quand il y parvient, les Russes font demi-tour et engagent une fusillade meurtrière avec les assaillants.
Les ennemis, séparées de quelques dizaines de mètres à peine, se foudroient mutuellement près de trois quarts d’heure durant.
Compans se met alors à la tête de deux bataillons de réserve et conduit personnellement un nouvel assaut. Un bataillon du 57e de ligne parvient à entrer dans la redoute. Le corps à corps y est sanglant. Vers 19 heures, les Français sont maîtres de l’ouvrage.
La nuit arrivant, Compans rallie ses bataillons, anticipant une contre-attaque. En effet Bagration commandant de la 2e armée de l'ouest, sur le flanc gauche russe, a envoyé des renforts à Gortchakov. Quand ces unités fraîches atteignent le champ de bataille, le terrible face-à-face reprend.
Au cours de ces nouveaux affrontements, la redoute change de mains au moins trois fois, La nuit très obscure provoque surprises et erreurs.
Cet engagement confus se termine finalement autour de 22h 30 mm quand Koutouzov apprend que de nouveaux renforts français se présentent sur le champ de bataille et que les Polonais sont en train de tourner la position russe par la gauche.
La redoute est définitivement occupée par les Français qui tiennent aussi les villages d’Aleksinki, Fomkino, Doronino et Chevardino. Les Russes, épuisés, font retraite vers le ruisseau Semionovskyi, qui devient ainsi leur flanc gauche.
Dans la redoute, il ne reste plus grand-chose de vivant. Les alentours sont semés de cadavres d’hommes et de chevaux. Plus loin, les villages de Doronino et Chevardino sont dévastés eux aussi. Les soldats s’endorment à même les buissons malgré le vent, la pluie glaciale et la présence de l’ennemi à portée de pistolet.
Les ambulances Françaises passent la nuit à recueillir les blessés alliés en priorité, mais quelques Russes également et à les ramener aux infirmeries où les chirurgiens travaillent sans relâche
La bataille de Chevardino entraîne des pertes importante pour les deux amées avec 5000 russes et 4 à 5 000 français
Lorsque le lendemain l'empereur français passe en revue l'un des régiment qui a le plus souffert de la bataille, il demande au commandant du régiment où est passé l'un de ses deux bataillons. celui ci luia répondu:« Sire, il est dans la redoute.
Certains régiments ont souffert Mais il y a peu de prisonniers Les Russes sont-ils déterminés à vaincre ou mourir ?
Le 6 septembre
Deux armées vont s’affronter 130 000 Français contre environ 125 000 Russes et qu’une fois engagé, le combat va rapidement s’intensifier.-
le 7 Septembre
Le 7 septembre, peu après l'aube, la première salve de canon est tirée, suivie d'un échange d’artillerie puissant des deux cotés
L'évolution de la bataille fut lente et progressive, un crescendo de mort et des tas d'hommes qui se brisèrent sur les défenses Russes.
Napoléon avait un plan, qui diffère des autres plans de batailles passées
En effet il a élaboré une stratégie assez grossière basée sur la cohérence des attaques frontales et des manœuvres de diversion sur les flancs.
Les Italiens d’Eugène vont avoir la lourde tâche d'attaquer Borodino puis de se concentrer sur la grande Redoute ou redoute Raïevski »
Les premières étapes de la bataille étaient entièrement en faveur des Français: le village de Borodino était submergé et les chasseurs de la Garde Russe sont repoussés
Koutuzov a alors tenté d'y remédier en envoyant sa réserve en avant.
Eugène, qui entre-temps était allé trop loin avec ses Italiens, est débordé et repoussé aux positions de départ, tandis que le maréchal Davout est contraint d'abandonner les fameuses "Flèches de Bagration" aux mains des Russes.
Le piège russe a semblé fonctionner puisque Napoléon a commencé à envoyer régiments sur régiments à l'attaque, sans suivre un plan stratégique particulier.
Les pertes des deux cotés sont énormes sur les fortifications russes : plusieurs officiers furent grièvement blessés
L'un des signes avant coureurs de la gravité dans laquelle se trouvait Napoléon fut l’idée et d’engager la garde impériale
A un moment donné, après que les redoutes russes aient englouti des centaines de fantassins français, l'empereur est contraint d'envoyer au combat quelques unités de la Jeune Garde , sans toutefois mobiliser la précieuse Vieille Garde . Les Ie IIIe et VIIIe corps sont envoyés au feu pour conquérir les positions de Semionovskaija, avec deux corps de cavalerie et le soutien de 250 canons.
Ce fut un terrible carnage et Caulaincourt lui-même reconnut que la grande redoute avalait littéralement les Français.
Qu'il suffise de dire que lors de ces terribles attaques le Maréchal Ney, le « brave des braves » fut blessé 4 fois et pendant cette journée le général Rapp, aide de camp de l'empereur, reçut 22 blessures.
Épuises de fatigue et la mort sur le visage, les maréchaux Davout, Ney et le roi Murat demandent à Napoléon d'engager la Vieille Garde , mais celui-ci répond par un non catégorique car c'est la seule ressource encore capable de se battre même dans les jours suivants et il serait imprudent de l'enagager dans cette boucherie
Quelques heures plus tard, Napoléon organise l'attaque massive contre la grande redoute.
Le général Marcellin Marbot, dans ses mémoires, se souvient de la mort du général Montbrun comme suit :Le général Montbrun proposa d'entrer dans la redoute en passant par derrière avec sa cavalerie, tandis que l'infanterie l'attaquerait de front.
Ce fut un conseil courageux, approuvé par Murat et l'empereur. Montbrun fut chargé de l'exécuter. mais ce général fut tué d'un coup de canon
Cette grande perte pour l'armée ne fit cependant pas renoncer au plan qu'il avait préparé, et l'empereur envoya le général Caulaincourt, frère du Grand Écuyer en remplacement de Montbrun
On vit alors quelque chose de jamais vu dans les gloires de la guerre : un immense fort défendu par une nombreuse artillerie et plusieurs bataillons, attaqué et pris par une colonne de cavalerie !
En effet, Caulaincourt se lança à la tête d'une division de cuirassiers à la tête de laquelle marchait le 5e régiment, commandé par le colonel Christophe,
Cette force balaya tout ce qui empêchait l'entrée de la redoute et atteignit la porte, y entra Mais Caulaincourt tomba mort, tué d'une balle dans la tête
Pendant ce temps, les Italiens d’Eugène ont finalement conquis la position russe, mais à un prix très élevé.
Une lutte longue et sanglante avait commencé sur les hauteurs devant les ruines de Séménowskoi pour la possession des redoutes ; après plusieurs succès, elles furent prises, perdues et reprises. Enfin, vers midi, elles restent au pouvoir des français
la redoute de droite est prise par les Wurtembergeois mais pendant ce temps, les combats se poursuivaient toujours dans les autres redoutes.
Les Russes envoient continuellement de nouvelles troupes des hauteurs de Séménowskoi et repoussent les charges de Murat.
C'est dans une de ces retraites que Murat, poursuivi par des cuirassiers ennemis, se réfugia pour ne pas être fait prisonnier, dans les réduits pris et occupés par les Wurtembergeois
Des tirs vifs, dirigés de la redoute par l’infanterie légère et le feu de l’ infanterie de ligne qui la soutenait, repoussèrent bientôt les cuirassiers, libérant le roi.
Murat, se lança, à la tête de la cavalerie de Bruyère et de Nansouty, sur la cavalerie ennemie qui fut rejetée, après des charges répétées, sur les hauteurs de Séménowskoi
Jusqu'à ce moment, Koutuzov avait joué un rôle secondaire, confirmant l'opinion que beaucoup avaient sur ses réelles capacités de leadership, mais au bon moment, il a pu réagir à son indolence proverbiale.
Comme mentionné précédemment, il savait lire le champ de bataille: sentant l'affaiblissement de la pression française, il jeta dans la mêlée le corps du général Doctorov avec le Ve corps sous les ordres du grand-duc Constantin.
Davout, qui devine les intentions de l'ennemi, demanda l'intervention de la Garde , mais une fois de plus l'empereur refusa son consentement, n'autorisant que l'utilisation de 80 canons de sa réserve.
Ce bombardement providentiel repousse la contre-offensive russe au cours de laquelle le général Alexandre Ivanovitch Ostermann-Tolstoï a été grièvement blessé.
En douze heures de combats à mort, les Français n'avaient conquis qu'un kilomètre et demi de terre
A l'aube du 8 septembre, le général Koutuzov jugea bon de sauver ce qui restait de son armée. En théorie, Napoléon avait gagné, mais cela a été une victoire à la Pyrrhus, qui n'a rien décidé.
La seule nouvelle positive était l'ouverture de la route de Moscou, mais à partir de là se produisaient de nouveaux drames qui vont conduire à la perte de la Grande Armée.
Les Russes se retirent vers Moscou, dans la confusion car ils manquent totalement du soutien tactique de la cavalerie de Platov confirmant que les Cosaques n'étaient capables que s'ils étaient
confrontés à des troupes dissoutes ou mal organisées.
Pour Koutuzov, l'espace pour pouvoir retirer l'armée s'était considérablement réduit et maintenant,il est face au dilemme de défendre Moscou ou de l'abandonner à Napoléon,
. En effet, le commandant russe avait peu d'alternatives : après la défaite de Borodino, risquer une défense totale de Moscou signifiait perdre à la fois l'armée et la capitale. Alors le choix le plus douloureux fut fait laisser Napoléon pénétrer dans Moscou et violé les portes du Kremlin.
Les Russes considèrent La Moskova comme une grande victoire, Koutuzov lui-même, en fin de compte, prit soin d'écrire à l'empereur Alexandre pour lui annoncer une grande victoire :
le général fut nommé sauveur de la patrie et prit les rangs de maréchal de campagne . En fait, les Russes avaient gagné stratégiquement ; ils forcèrent en effet Napoléon à livrer une bataille selon leurs plans, le condamnant à une longue bataille où il épuisa une partie de son armée.
Bilan