Article fait par :Claude Balmefrezol
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Après le rejet, une commission spéciale a été formée qui, le 28 avril 1917, a déterminé de nouvelles exigences de construction. Entre-temps, d'autres informations sur les véhicules de combat 0britanniques et français sont devenues disponibles, de sorte que les Allemands ont accordé une plus grande attention à leurs propres développements.
Mais les choses évoluent
En cette période du milieu du conflit les deux camps élaboraient des plans pour une nouvelle génération de chars qui joueraient un rôle décisif en 1919, chacun espérant sortir de l'impasse sur le champ de bataille. Mais jusqu’à présent l'état-major allemand s'est peu intéressé aux chars se concentrant davantage sur l'infanterie spécialisée ( Sturmtruppen ) qui pouvait infiltrer les lignes ennemies et prendre des tranchées à l'aide de grenades et de manœuvres de flanc.
Cependant, l’arrivée des chars alliés et la nécessité de reprendre l'offensive à l'ouest vont ouvrir de nouveaux horizons en ce début de 1917.
Au début de cette année le Sturmpanzerwagen A7V a été commandé en production mais son rythme de production est lent et d’autres idées de chars germent déjà
Un char géant de soutien a été proposé pour venir aider l'A7V, le Großkampfwagen. La construction de la nouvelle conception de char était censée être prête pour une offensive à venir qui était prévue,
Le 28 juin 1917, la construction de 100 véhicules est approuvée par le Ministère de la Guerre. Le coût initial de chaque unité était budgétisé à 600 000 marks (environ un million de dollars en valeurs de 2015), mais le coût réel a rapidement augmenté lorsque les travaux d'assemblage ont commencé sur les deux premiers véhicules.
L’idée de l’ingénieur J Volmer concepteur des A7V, LK I et LK II. et Capitaine de réserve membre de la Verkehrstechnische Prüfungskommission, une commission de l'armée spécialisée dans les véhicules et le transport, qui est finalement retenue
Ayant le feu vert ce projet a été approuvé par le département de la guerre comme projet K-Wagen (Kolossal-Wagen ou simplement Kolossal)
Les concepteurs ont eu une tâche difficile car ils partent d’une page blanche et la plupart des composants et des pièces ont dû être développés ab nihilo
Etant donné que le K-Wagen n'a jamais été terminé et que sa conception a été modifiée maintes fois pendant la production, il existe de nombreuses informations contradictoires dans les sources qui fournissent les données.
Il mesurerait 13 mètres de long, 6 mètres de large et 2,7 à 3 mètres de haut
Ces dimensions donnaient au véhicule d’un poids énorme de 120 tonnes.
Avec sa transmission à embrayage électromagnétique, le véhicule avait une vitesse maximale de 7,5 km/h. Il pouvait franchir une coupure de 4 mètres
embrayage |
L’équipage du char était composé de 27 hommes. Le compartiment du conducteur était situé à l'avant du char et abritait deux conducteurs et deux mitrailleurs avec trois mitrailleuses. Chaque conducteur aurait probablement le contrôle d'un côté de la boîte de vitesses, du moteur et de la transmission du véhicule. Le compartiment de combat était situé derrière. Doté d'une coupole de commandant cylindrique sur le toit qui accueillait le commandant et un officier d'artillerie. En raison de l'emplacement de la coupole, ils avaient une grande zone d'espace mort autour de l'arrière du char qui ne pouvait pas être observée depuis la coupole. Derrière cela il y avait un signaleur, plus en arrière le compartiment moteur équipé de deux mécaniciens et au fond il y avait le compartiment de la boîte de vitesses. Les canons d'artillerie nécessitaient 12 personnes pour leur fonctionnement
Les deux silencieux d'échappement étaient situés sur le toit renvoyant les gaz d'échappement vers le haut. Directement derrière ceux-ci, se trouvaient des prises d'air pour les moteurs. Les deux encorbellements ou sponsons avaient également des prises d'air installées sur le toit, très probablement pour la ventilation du compartiment de l'équipage.
Le char embarque 3000 litres de carburant
Le compartiment du conducteur était situé à l'avant du char et abritait deux conducteurs et deux mitrailleurs avec trois mitrailleuses.
Chaque conducteur avait probablement le contrôle d'un côté de la boîte de vitesses, du moteur et de la transmission du véhicule.
Le compartiment de combat était situé derrière. Doté d'une coupole de commandant cylindrique sur le toit et une trappe
Celui ci accueillait le commandant et un officier d'artillerie. En raison de l'emplacement de la coupole, ils avaient une grande zone d'espace mort autour de l'arrière du char qui ne pouvait pas être observée depuis la coupole. Derrière cette zone se trouvait un guetteur et dans le compartiment moteur à l arrière deux mécaniciens qui surveillaient l ‘ensemble moteur et boîte de vitesses.
Armement
Prévu initialement pour emporter divers types d’armements allant des canons, mitrailleuses et lance-flammes,il a vu au fur et à mesure de son développement son armement se réduire à des canons et des mitrailleuses
Comme les canons de 8,8 cm de Krupp et les 7,7 cm Feldkanone 96 neuer Art. étaient inadaptés pour être placés dans le char la Commission d'essais d'artillerie a fourni des canons de 7,7 cm de la forteresse d'Idstein.
Ayant un recul de seulement 40 cm ils semblaient donc adaptés à la zone de combat étroite.
Quatre canons de 7,7 cm furent donc assemblés dans leurs deux encorbellements latéraux, par paire un canon tirant vers l'avant tandis que l'autre tirait vers l'arrière, donnant ainsi au véhicule la capacité de tirer à 360 degrés.
Le logement dans les casemates latérales limitait toutefois l'élévation de tir, mais permettait toujours de tirer à des distances allant jusqu'à 6 400 mètres.
Le char pouvait embarquer 800 obus pour les canons et 21 000 cartouches pour les sept mitrailleuses Maxim MG 08/15 de 7,92 mm.
La mise en œuvre des mitrailleuses arrière incombaient aux mécaniciens qui devaient surveiller les moteurs et la transmission.
Chaque canon était protégé par un bouclier cylindrique qui avait une longue fente verticale qui offrait au tireur une ligne de vue dégagée.
De plus, à gauche de chaque arme, au-dessus du verrou à came, se trouvait une lunette de visée car le tireur était assis à gauche. Le récupérateur et le frein de canon combinés étaient situés sous le canon. Les mécanismes d'élévation et de visée étaient tous manuels via des manivelles
En raison de l'espace limité, ces manivelles devaient être disposées de manière concentrique, de sorte qu'il restait suffisamment d'espace pour le pivotement latéral du canon . Mais le fonctionnement de ces manivelles était très inconfortable.
Développement du projet
Le développement du projet et la création du premier modèle vont prendre un an, mais le quartier général du haut commandement Oberste Heeresleitung a réduit cette période à huit mois. Mais rapidement bien que les Hauts commandement alliés comme allemand avaient estimé qu'il n’était possible de percer le front à plusieurs endroits qu’avec l'aide de forteresses mobiles idée qui était née mi 1916 dans tous les pays belligérants. Il fallait raison garder et écarter les projets de supers chars lourds
Aussi en Allemagne dès le 18 /10/ 1917, la division expérimentale de l’Inspectorat des forces de l’automobile, a reconnu qu’un char de type "K" ne convient que pour la guerre de position.
Ce char ne serait qu’une batterie d'artillerie et de mitrailleuses installée dans un bunker
Le contrat pour la construction de cinq exemplaires de «K» a été conclu avec l’usine de roulements à billes Ribe de Berlin-Weissensee et avec les cinq autres avec la Vagonfabrik Wegman de Kassel.
La construction des chars a commencé en avril 1918 et à la fin de la guerre, un char était presque terminé chez Ribe
Un châssis blindée et un ensemble d’unités de base et d’assemblages, à l’exception des moteurs, étaient prêts pour le second.
Ils devaient être utilisés pour les opérations à venir de 1919.
Après la défaite des Allemands et la conclusion du Traité de Versailles, tout cela a été détruit sur ordre de la Commission de contrôle alliée
Conclusion
Le K-Wagen était un projet très ambitieux qui était voué à l'échec dès le début puisque l'Allemagne n'avait pas encore l'expérience et la capacité industrielle pour produire suffisamment ces chars, et même si c'était le cas, leur efficacité au combat serait discutable puisqu'elle avait nombreux défauts de conception Il reste tout de même admirable que, malgré toutes les difficultés rencontrées par le projet, il ait quand même réussi à être mis en production et à en avoir un presque prêt à être testé. Malheureusement, nous ne pourrons jamais savoir comment ce vaisseau se serait comporté sur le champ de bataille, car il n'a pas été autorisé à être terminé et testé par les Alliés.
Mais l Histoire ne s’arrête pas là
À noter qu’après un quart de siècle, deux des chars les plus lourds, le Mauss de 180 tonnes ont également été construits en Allemagne,mais aussi ne prirent pas part à aucune bataille sauf un exemplaire peut à être Berlin .Il ne faut pas aussi oublier le Projet du Ratte
Il est curieux qu’au cours des deux guerres mondiales, après que le vent de victoire ,ne leur soit plus favorable, les chefs militaires allemands aient attribué des missions et alloué des ressources aux «super tanks».
Par deux fois, les concepteurs ont apporté un certain nombre d'idées originales et de solutions à ces monstres, et par deux fois ces projets ont enfantés d'un enfant mort-né