Article fait par :Claude Balmefrezol
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Ibérie Les Guerres Celto Ibériques
La conquête de la péninsule Ibérique par Rome a eu lieu durant le IIe siècle av. J.-C.
Par leur victoire les Celtibères à la bataille de Mons Chaunus (Moncayo?) et la prise de Complega en 179 Rome a imposé un traité ratifié par Tiberius Sempronius Gracchus père des fameux Gracques
Ce traite amène une paix durable, en accordant toutefois de concessions aux demandes des celtibères comme une distribution des terres
Par contre Rome demande le paiement du tribut, une obligation de faire le service militaire, de ne pas construire de nouvelles villes ou fortifier celles existantes, et accorde à certaines villes indigènes le droit de battre monnaie
1e Guerre Celto Iberique
Enfin, Gracchus a fondé une nouvelle ville, Grachurris (Alfaro), à l'embouchure de la rivière Alhama, pour protéger la frontière du territoire conquis.
A cette époque, la zone contrôlée par Rome ne dépassait pas Segeda (El Poyo de Mara, Saragosse), au sud de Moncayo, ni Arekorataz au nord de cette montagne (dans la ville de Muro, à Soria, qui sera plus tard refondée sous le nom d'Augustobriga );
Ces cites avaient obtenu le droit de frapper des pièces d'argent et ils représentaient le soutien romain pour continuer la conquête.
Cette frontière va se déplacer en deux temps vers l'Alto Tajo-Jalón et l'Alto Duero entre 153 avant J.et 143 et 133 avant JC, dont le centre était Numance période qui se termina par la destruction de la destruction de la ville.
Cette phase de la guerre a été appelée Bellum Numantinum par les historiens romains, en raison de la politique de cette cité dans ses affrontements avec la République romaine, politique qui a contrecarré l'expansion romaine jusque-là imparable à travers la péninsule ibérique pendant dix ans.
Le coût de cette guerre fut élevée. Les chiffres cités par diverses sources,parlent de 600000 à 80000 hommes
Cette guerre entraîne aussi un changement notable dans la vie des peuples changement qui est toujours présent de nos jours
Le changement officiel de l année
En effet ces guerres vont causer un problème à Rome, et vont les pousser à changer le début de l’année qui jusqu’à cette époque commençait officiellement aux ides de mars
C ‘est à cette époque que les charges annuelles étaient attribuées et que les consuls «étaient désignés pour faire campagne . Mais nous sommes sur un théâtre d’opération hors de la péninsule il faut savoir que la guerre dans les temps anciens se faisait au printemps et en été.
Donc pour les armées devant combattre sur des théâtres d’ opérations lointains ne pouvaient rejoindre leurs positions qu’à la fin du printemps ou le début de l'été, ce qui laissait peu de temps aux généraux romains pour mener à bien leurs objectifs
Cette situation a contraint le Sénat à déplacer le début de son année officielle des ides de mars aux calendes de janvier (jour 1).
Comme nous sommes les héritiers du calendrier romain (à l'exception des ajustements relatifs aux années bissextiles, effectués par le pape Grégoire), le fait que notre année commence le 1er janvier est une conséquence des changements produits par les guerres celtibères, de 153 avant JC
Le prétexte pour ce conflit a été le remodelage du territoire de la cité de Segeda (à Poyo de Mara, Saragosse). Cette ville procédait, en l'an 154 av. J.-C., à une modification de son territoire, rassemblant de gré ou de force les habitants des environs, agrandissant son enceinte et construisant une nouvelle muraille de 8 km de périmètre,provoqua l'affrontement avec Rome, qui y voyait une violation du traité en 179 Av J Les habitants estimaient être de bonne foi, car pour eux le traité interdisait seulement la construction de nouvelles villes, mais pas une extension de cette dernière. Rome lança un ultimatum à Segeda que cette dernière ignoraAussi le Sénat romain envoya Quintus Fulvius Nobilior avec une armée consulaire contre les Segedenses qui, n'ayant pas fini de fortifier leur ville, s'enfuirent à Numancia avec leurs femmes et leurs enfants, où, selon Appien, ils furent accueillis en alliés et amis, Florus ajoute que par cet accueil Numance sera entraînée dans la guerre de cette manière injuste.Nobilior, arrivé sur zone contrôle les rives du Jalon qui est une rivière espagnole, affluent de l'Èbre.se dirige vers Numance par étapes organisant des camps intermédiaires de soutien et de protection.
Les fantassins étaient réputés rapides, habiles et vigoureux. L’équipement était léger : petit bouclier circulaire ou caetra de cuir ; fléchette ou lance avec laquelle ils étaient très habiles; fronde et épée courte, à pointe acérée et à double tranchant, qui fut adoptée par les Romains (« gladius hispaniensis »), et un casque en métal à double cimier ou en cuir.
La cavalerie était plus importante que chez les autres peuples
Ils entraînaient les chevaux en leur faisant gravir des pentes raides et à s'agenouiller ou s'arrêter immédiatement le cas échéant, pour lesquels on connaît des brides de fer dures et solides trouvées dans la nécropole celtibère, ainsi que de petits éperons, dans celle de Numance
.Strabon parlent des chevaux ainsi
des races ibériques... chevaux sauvages en abondance...", "ceux de Celtiberia sont tachetés ou peints de différentes couleurs, et s'ils sont transférés en Hispanie postérieure, ils changent de couleur...", " en agilité et en habileté pour la course, ils dépassent les autres peuples
Alors qu’un autre auteur parlet de Stilo Itálico des chevaux qu'Uxama (Osma, Soria) élève : « … ils sont forts pour la guerre, dans laquelle ils résistent pendant de longues années, et avec leur bravoure ils souffrent à peine la bride ou obéissent à la volonté du cavalier
Les cavaliers portaient généralement une tunique courte, un bouclier accroché sur le côté droit de la poitrine du cheval, un baudrier avec une épée courte, une ou deux lances et, parfois, un casque à double aigrette,
Lorsqu'il était nécessaire d'aider l'infanterie, elle mettait pied à terre et agissait comme tel, et le cavalier pouvait même être accompagné d'un fantassin. Ce n'est que dans les moments difficiles qu'ils se regroupaient en colonne, en forme de cuenus
Cavaliers et fantassins utilisant la tactique que les Romains appelaient " concursare ", qui consistait en des changements rapides d'attaque et de fuite (guérilla), ce qui impliquait une action surprise dans des terrains peu maniables pour une armée Romaine comme les gorges , des ravins et des zones accidentées.
Tout cela s'écartait de la conception de la guerre d'une armée régulière comme celle des Romains, qui conduisait les historiens de l'Antiquité à parler d'indiscipline et de groupes de bandits.
Les Celtibères de Numance et de Segeda choisissent comme chef Caro comme chef, qui a attaqué les Romains par surprise et a remporté une grande victoire, tuant six mille Romains;Mais les celtibères eurent aussi de grandes pertes, dont leur chef Caro
La bataille eut lieu le 23 août, jour consacré par les Romains à Vulcain, qui fut par la suite déclaré néfaste de sorte qu'aucun futur général romain ne combattra un jour comme celui-là.
Bien que ébranlé Nobilior,poursuit son avance vers Numance et établi son camps à ,5 kms de la cité à La Atalaya de Renieblas,, en attendant des renforts.
À leur tour, les Celtibères ont nommé Ambón et Leucón de Numance a comme chefs, remplaçant Caro.
Un mois plus tard, Nobilior reçut d'importants renforts d'Afrique du Nord, composés de trois cents cavaliers et dix éléphants, et se prépara à combattre les Numantins en rase campagne.
Pour surprendre les Celtibères, Nobilior a organisé ses troupes en ordre, mais en cachant les éléphants à l'arrière, comme le raconte Appien
Mais cela eut un effet inverse car si l effet de surprise joua au début en affolant les chevaux un éléphant blessé devint furieux et désorganisa les lignes romaines et Ibères.
Lorsque les Numantins virent des murs que les Romains fuyaient, ils se mirent à leur poursuite, tuèrent un bon nombre d'entre eux et trois éléphants, et saisirent leurs armes et leurs bannières.
En 152 av. J.-C., Marcus. Claudius Marcellus succéda à Nobilior aux commandes.
Son objectif initial était de contrôler les territoires en rébellion ce qu'il a réalisé grâce à ses bons offices en tant que négociateur, exigeant seulement quelques otages et 30 talents d'argent. Cette attitude conciliante de Marcelus a également conduit la cité de Nertóbriga (Calatorao ?, Saragosse) à demander la paix, qui s'est concrétisée par l’envoi de de 100 cavaliers.
Mais lorsque Marcellus a été attaqué par surprise alors qu'il se rendait à la ville pour conclure le pacte, il l'a assiégée avec des machines d'artillerie et des constructions d'encerclement, ravageant sa riche plaine,
Les Habitants de la ville envoient un émissaire, couvert de peau de loup, pour demander le capitulation. Marcelus l'accepta, à condition que toutes les villes celtibères se soumettent à l'accord de paix,
Les cités celtibères envoyèrent des émissaires à Rome pour négocier la paix ; mais les romains vont traiter les ambassades de façon différente
Tandis que les représentants des villes alliées d’ Hispanie Citérieure étaient admis à Rome, ceux des villes Arvaques ou Arévaques considérées comme ennemies, devaient camper hors de la ville.
Finalement, le Sénat romain n'a pas accepté le traité de paix, alors Marcellus a reçu l'ordre de reprendre la guerre.
Le général marche contre Numancia et campe à 1km de la ville sur la colline de Castillejo,
Mais, avant que se produise l ‘assaut le chef de Numance Litennón, demandé négocier avec Marcellus Un accord fut conclu, qui fut finalement signé par tous les Celtibères, pour lequel ils durent payer une forte indemnité de 600 talents d'argent( 30x600 soit 18 tonnes)
2e Guerre Celto-berique
La guerre éclata à nouveau en l'an 143 avant J.-C., du surtout au comportement des administrateurs romains et la situation socio-économique des villes de l'intérieur qui avaient peu changé
Pour cette raison, les Celtibères se sont soulevés contre Rome, comme cela s'était déjà produit avec les Lusitaniens à la tête de Viriatus (147 avant JC), commençant ainsi la deuxième phase des guerres celtibères.
Mais revenons un peu en arrière avec ce qui se passe en Lusitanie
A partir de 155, l'on voit des foyers de rébellion dans la zone lusitanienne dominée par les Romains, mettant fin à la paix relative qui prévalait depuis 180.
A la mort de Caisarus la lutte reprend contre Rome qui est battue en 153, ce qui entraîne le ralliement d'autres peuples autochtones dont les Vettons et les Celtibères. La seconde période des guerres celtibériques coûtera environ 12 000 soldats à Rome sur un total de 60 000.
Des consuls sont envoyés dans la région, preuve de l'urgence de la situation. En 151-150, le préteur Servilius Galba mène une répression impitoyable, passant au fil de l'épée les habitants de nombreuses cités.
Les Celtibères et les Lusitaniens se soulèvent alors.
En 147, Viriatus berger lusitanien ayant survécu à l'un des massacres de Galba, prend la tête de la rébellion lusitanienne et parvient à infliger à l'armée romaine d'humiliantes défaites. La guerre devient une guérilla sous son commandement, bien qu'il y ait aussi des batailles rangées.
Florus écrit qu'il « ravagea pendant quatorze ans, par le fer et par le feu, tous les territoires qui s'étendent au-delà de l'Èbre et du Tage, attaqua même les camps de préteurs et [les] garnisons »
En 142, Viriatus inflige une défaite au consul Quintus Fabius Maximus Servilianus,à la tête de deux légions ce qui contraint ce dernier à signer un traité humiliant reconnaissant l’indépendance de la Lusitanie ainsi que la reconnaissance de Viriatus comme « ami et allié du peuple romain » (titre hautement honorifique).
Néanmoins, en 139, le successeur de Fabius Maximus, Quintus Servilius Caepio, reprend la guerre avec l'accord du Sénat. L'assassinat la même année de Viriatus par ses propres lieutenants, très probablement soudoyés par Rome, marque la fin de la résistance lusitanienne : les Romains peuvent poursuivre la conquête de la région.
En 141 et 140 Av JC, Quintus Pompeius a été nommé Consul avec une force de 30 000 enfants et 2 000 cavaliers,
IL tente une premier attaque mais il est vaincu par les Numantins et plus tard par les Termestinos.
Il se dirigea pour la deuxième fois contre Numancia et tenta de l'encercler, envisageant même la création d'un fossé qui rejoindrait le Merdancho avec le Duero pour fermer le passage de la plaine orientale. Mais les attaques constantes des Numantins ont rendu ce travail de blocus difficile et ont causé de grandes pertes, de sorte que l'échec pour la deuxième fois contre Numancia l'a forcé à accepter des conditions de paix, demandées par le chef des habitants de Numance Megara.
Mais une fois l’accord signé, et sous prétexte de l'arrivée d'un nouveau général pour le remplacer, il a renié son serment, renvoyant l'affaire au sénat de Rome
Pour cette raison, tout au long de l'année 139, la guerre avec Numance est en parenthèse, tandis que les émissaires de la ville discutaient de la paix à Rome. Le Sénat s'est rangé du côté de Pompée et approuvé la rupture de la paix, ordonnant à Marcus Popillius Laenas de reprendre la guerre. Cela signifiait que pour la troisième fois un général romain manquait à son engagement juré envers les Celtibères, et la deuxième fois que le Sénat contestait un traité convenu par un général.
Popilio Lenas, de retour de Lusitanie où Viriatus avait été assassiné , en 138, entreprit de poursuivre la guerre, mais il échoua devant Numance tout comme son successeur Gaius Hostilius Mancinus
Ce consul fut la cause d’une des plus grandes humiliations des armées romaines
Après une série d’échecs successifs contre Numance , il décide de se retirer, profitant de la nuit, dans la vallée de l'Èbre ; mais dans sa fuite, il fut surpris par les Numantins dans une gorge, subissant une lourde défaite et étant contraint de se réfugier, probablement dans le camp en ruine de Renieblas.
Ici, il prend la décision de capituler malgré le fait qu'il y avait 20 000 soldats romains contre 4 000 Numantins.
Les Numantins, au lieu de tuer toute l'armée, acceptèrent de négocier la paix et laissèrent l'armée romaine se retirer
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