1821 Parure Marie Amélie Louvre
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Maria Amalia di Borbone (1782 1866) |
Cette parure modifiée au fil du temps fut portée successivement par la reine Hortense, la reine Marie-Amélie et Isabelle d'Orléans. Elle est restée dans la descendance des Orléans jusqu'en 1985. Malgré les portraits de ces femmes illustres arborant cette parure, ses origines demeurent mystérieuses. Le commanditaire comme l'auteur sont inconnus mais cet ensemble est un témoignage précieux de la joaillerie parisienne.
La parure est composée d’un diadème, d’un collier, d’une paire de boucles d’oreilles, de deux petites broches et d’une grande. Tous ces bijoux sont ornés de saphirs de Ceylan dans leur état naturel, c’est-à-dire non chauffés, pour en changer la couleur comme on le fait aujourd’hui en joaillerie. Les saphirs sont cernés de diamants mis en valeur dans des montures en or. Tous les chaînons du collier sont articulés révélant la grande perfection technique de cet ensemble. Le diadème a sans doute été réduit entre 1863 et 1873 comme le dévoilent Le Portrait de Marie-Amélie par Louis Hersent (1836, dépôt du château de Versailles au château de Compiègne) et Le Portrait photographique d’Isabelle d’Orléans, duchesse de Guise (collection privée). Le diadème porté par les deux femmes diffère en effet légèrement. En outre le nombre de broches varie entre la parure actuelle et celle représentée par Hersent, mais le diadème pouvait se démonter en broches.
La plus ancienne trace écrite de cette parure est la correspondance pour son achat par le duc d’Orléans, futur Louis-Philippe, à Hortense de Beauharnais (1783-1837), reine de Hollande puis duchesse de Saint-Leu, à qui la parure appartenait. Cette parure fut portée par Marie-Amélie (1782-1866), reine des Français qui distribua ses bijoux entre ses petits-enfants à l’occasion de leur mariage. Louis-Philippe comte de Paris (1838-1894), fils du duc d’Orléans (1810-1842), la lègue en 1894 à Philippe duc d’Orléans (1869-1926), Isabelle d’Orléans duchesse de Guise (1878-1961) et Monseigneur le comte de Paris auprès duquel le Louvre l’acquit en 1985.
On pense que la reine Hortense aurait tenu cette parure de l’impératrice Joséphine. Cependant rien ne le prouve. Une tradition familiale accroît encore le mystère de ses origines, selon laquelle la parure proviendrait de la reine Marie-Antoinette. Toute vérification sur l’origine des pierres est difficile, les bijoux ne peuvent donc pas être datés ainsi. L’auteur (ou les auteurs) de ces joyaux demeure également inconnu en partie en raison des ajouts et des remaniements successifs. Il ne figure aucun poinçon des joailliers les plus illustres du XIXe siècle, Nitot, Bapst ou Marguerite, qui étaient fournisseurs des souverains. Malgré toutes ces inconnues, la parure dite de la reine Marie-Amélie et de la reine Hortense est révélatrice de la qualité du travail des joailliers parisiens du début du XIXe siècle.