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Statuaire Divinités fluviales Rome Le Tibre Louvre



Statuaire Rome  Le Tibre Louvre
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Article tiré de ce site

 

Cette statue, très admirée depuis sa découverte en 1512, représente le Tibre, fleuve qui traverse Rome. Elle faisait partie du décor d'un sanctuaire dédié à Isis et Sarapis, en pendant à une statue semblable figurant le Nil. L'oeuvre décline le thème de la romanité et de la fertilité du fleuve : le dieu fleuve est ici accompagné des jumeaux associés à la fondation de Rome, tandis que les reliefs de la base illustrent des récits mythiques fondateurs tout en montrant les bienfaits du Tibre.
 

Le dieu-fleuve

Le Tibre, fleuve de Rome, est représenté sous les traits d'un homme d'âge mûr, barbu et à demi couché, selon le schéma de représentation typique des dieux-fleuve. Il tient les attributs signifiant les bienfaits qu'il prodigue à Rome. Dans sa main gauche, une rame évoque la navigation ; dans la main droite, la corne d'abondance rappelle les vertus nourricières du fleuve. Près du Tibre se tient la louve allaitant Remus et Romulus, les jumeaux à l'origine de la fondation mythique de Rome. La base de la statue est décorée de reliefs figurant une scène de pâturage, une autre de batellerie et enfin une dernière relative au mythe d'Enée. L'iconographie entière de l'oeuvre est donc dédiée à Rome et aux richesses que lui apporte son fleuve.
 

Une statue antique très admirée

Cette statue imposante a été découverte sur le site de l'ancien sanctuaire d'Isis et de Sarapis à Rome, l'Iseum campense, en 1512. Elle décorait sans doute une fontaine placée le long de l'allée menant au sanctuaire, comme un pendant à une statue du Nil (aujourd'hui conservée au Vatican) en compagnie de laquelle elle gagne immédiatement les prestigieuses collections papales. Son histoire rejoint ensuite celle de la politique, puisque le Tibre, toujours en compagnie du Nil, fait partie des oeuvres saisies par la France lors du Traité de Tolentino, en 1797 ; les deux statues entrent au Louvre où leur présence est attestée en 1811. En 1815, après la défaite de Napoléon, la majorité des oeuvres saisies est restituée à l'Italie ; mais le Tibre, offert par le pape Pie VII à Louis XVIII, reste dans les collections du Louvre.
Le Tibre a connu une fortune critique particulièrement heureuse, et ce dès sa découverte. Son image, largement diffusée en Europe par le biais de la gravure et de copies en marbre ou en bronze, a inspiré de nombreux artistes depuis le XVIe siècle.

 

Une statue de l'époque d'Hadrien ?

Il est difficile de situer cette oeuvre dans le temps. Le Tibre et le Nil sont des thèmes iconographiques utilisés à l'époque d'Hadrien (117-138 ap. J.-C.) : ils sont associés sur des monnaies de cette époque, et la villa de l'empereur à Tivoli abritait un exemplaire de chacune de ces statues. En outre, le décor de la base s'inspirerait non de l'Enéïde de Virgile mais de textes antérieurs ; un tel choix répondrait bien au goût d'Hadrien, qui préférait les auteurs anciens.
Cependant, malgré ces indices, la datation de l'oeuvre reste discutée : il est possible qu'elle ait été créée à une époque antérieure, certains n'hésitant pas à la faire remonter à la fin du Ier siècle apr. J.-C. L'Iseum campense a été rasé sous Tibère en 19, et reconstruit sous Caligula (37-41 ap. J.-C.) avant d'être victime d'un incendie en 80. On peut penser que le Tibre ne peut avoir été sculpté avant cet incendie qui l'aurait détruit, mais sa localisation en plein air a pu le préserver des flammes. On peut donc tout aussi bien imaginer qu'il a été réalisé à l'occasion de la reconstruction du sanctuaire.