Si l’obusier n’est pas une arme nouvelle – on l’utilise en France pour la guerre de siège depuis 1741 –, son adoption officielle dans le service de campagne se fait seulement avec le système Gribeauval. Le calibre de l’obusier s’exprime par le diamètre en pouces de son âme. Il tire un obus, projectile sphérique creux et rempli de poudre. L’emploi de l’obusier permet de frapper l’infanterie adverse lorsqu’elle se déploie de manière dispersée, là où les tirs tendus des canons sont alors peu efficaces.
Lors du tir, l’obus peut avoir un double rôle : il vient d’abord, comme le boulet, frapper de plein fouet les premiers rangs de soldats, puis il explose quelques mètres plus loin. Pour que l’obus éclate au moment voulu, il est pourvu d’une fusée. Cet élément en bois  cylindrique et tronconique permet, par un canal de poudre dont on définit la durée de combustion, de faire exploser l’obus à la distance déterminée. L’obusier de 6 pouces a une portée efficace d’environ 800 mètres.
Lors de la guerre d’Indépendance des États-Unis, le corps expéditionnaire français embarque un important parc d’artillerie comprenant du matériel de siège, mais également quelques pièces de campagne, dont six obusiers de 6 pouces. Arrivé à Newport (Rhode Island), les 5500 hommes et l’artillerie du corps expéditionnaire effectuent un trajet de 900 km pour rejoindre Yorktown (Virginie), pendant lequel le nouveau matériel de Gribeauval fait preuve d’une grande mobilité.