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23 SF Savoie SS Moyenne Maurienne St Gobain Modane



23 SF Savoie SS Moyenne Maurienne St Gobain

Je remercie Jean Marie Brams Christian Adam Wikimaginot Wikipedia Maginot Moselle  pour leur aide 
 

 

Secteur Fortifié de Savoie SFS

Secteur Fortifie de Savoie

 

 

Le Secteur Fortifié de Savoie fait partie de la ligne dite Maginot qui fut ainsi appelé en hommage à André Maginot Ministre de la Guerre (et ancien combattant ) entre le 3/11/1929 et le 17/02/1930
Le Vote de la loi  permettant le financement des régions fortifiées eut lieu en décembre 1929
Pour l’Armée française  la désignation officielle est la « fortification permanente » ou les « régions fortifiées ». Le terme de « ligne Maginot » provient de la presse, où il commence à être employé à partir de 1935,  repris par le ministre de la Guerre Jean Fabry en août 1935 lors de l'inauguration du monument Maginot près de Verdun.

 


La ligne Maginot se présente donc après de nombreuses études s’échelonnant sur presque 10 ans  comme  un dispositif complexe s'échelonnant  en profondeur sur différents niveaux depuis la frontière.
Dans l’absolu car la ligne n'a pas été conçue de manière homogène, et sa réalisation n'a en général pas été conforme aux projets d'origine pour des raisons essentiellement budgétaires on distingue quatre parties distinctes.

 

 


1  la ligne des avant-postes, destinée avant tout à détecter une attaque brusquée et à la retarder un temps grâce à des dispositifs prévus (routes minées, barrières, etc.) pour laisser le temps à la « ligne principale de résistance » de se mettre en état d'alerte On trouve des Petites casemates et des Maisons Fortes

 

Petit Ouvrage Maison Fortifiée ( MF)


2  la « ligne principale de résistance » est à environ deux kilomètres derrière les avant-postes. Elle était matérialisée par un double réseau de rails antichars et barbelés

Internet

le réseau de Barbelés   est large de 12,5 mètres, soit six rangs de piquets en forme de queues de cochon d'un mètre de haut qui soutiennent les fils en formant des vagues, avec des ardillons plantés dans le sol et dépassant de 20 cm. Son  rôle : freiner l'infanterie assaillante pour que les mitrailleuses puissent la faucher.
Le réseau de rail est composé de sections de rails de trois mètres enterrées à la verticale sur six rangs de profondeur, dépassant de 60 cm à 1,3 m au-dessus du sol.
Son rôle :'arrêter les véhicules assaillants afin qu’il soient détruits ensuite par les canons anti char

 

 

Barbelés Rails



elle est couverte  par les tirs d'artillerie des Gros Ouvrage.  .
3 Les abris d'intervalles destinés à assurer la protection d'une partie des troupes combattantes à l'air libre. les casemates d'intervalle avaient pour but d'assurer la continuité de feux de la Ligne Principale de Résistance entre deux ouvrages. Il existe deux types de casemates, les casemates dites en couple (chaque casemate flanque son propre côté) et les casemates double (elles sont munies de deux chambres de tir pour flanquer des deux côtés à la fois).

Contrairement aux ouvrages, les casemates ne sont pas reliées entre elles par galerie, et ne sont armées d'aucune tourelle. Leur équipement, bien que restreint, est à peu près le même que les ouvrages (petite usine, petite salle des filtres, etc.).Il s'agit en fait de casernes souterraines équipées uniquement pour le combat rapproché.

Internet


4 L'arrière du front comporte tous les équipements de soutien logistique : réseau de téléphone et d’électricité, routes et voies ferrées militaires de 0,60 m dérivées du système Pechot, dépôts de munitions, casernes de temps de paix, postes de commandement, etc.
Au total, la ligne Maginot a coûté plus de cinq milliards de francs de 1930 à 1936 soit 1.6 % du Budget de l’Etat

WikiMaginot

 

 

 

 

L ouvrage Saint Gobain L'ouvrage tire son nom d'une usine du groupe Saint Gobain au dessus du site de laquelle il a été construit.

 

L'ouvrage comporte au total :
- 4 mortiers de 81mm Mle 1932
- 6 jumelages de mitrailleuses Reibel (dont un sous cloche) en comptant celui de l'entrée dont l'existence réelle est sujette à débat.
- 1 canon de 37 antichar mle 1934.
- 1 canon de 47 antichar mle 1934.
- 7 FM sous béton et 3 FM sous créneaux intérieurs.
- 5 FM et Mortier de 50 sous cloches GFM type A.
Il avait pour Mission,Interdire les approches Est de Modane (mortiers du B2).  Barrage de la vallée et de la route du Mont-Cenis (N9) en croisant ses feux avec l'ouvrage de SAINT ANTOINE (mortiers du B1, jumelages/AC 47 du B2).
interdire le  tunnel ferroviaire de St Antoine et flanquement du réseau (jumelages du B4).
L'observatoire portait l'indicatif O5 pour l'artillerie. Il travaillait au profit de l'ouvrage du Pas du Roc
EQUIPEMENT, Electrique

 


L'ouvrage était raccordé au réseau électrique civil. En cas de disparition de ce dernier il était alimenté par ses propres groupes électrogènes.
L'usine électrique est dotée de 3 groupes électrogènes à moteurs CLM 308 à trois cylindre développant 75 CV et d'un groupe auxiliaire CLM 1 PJ 65 fournissant l'éclairage de l'usine et l'air comprimé nécessaire au démarrage des groupes électrogènes.

EQUIPEMENT, Hydraulique


L'alimentation en eau de l'ouvrage est assuré par un captage extérieur situé de l'autre coté de la route.
Le captage, relativement sophistiqué et unique en son genre, inclut un bief à surverse sur le ruisseau, créant un bassin alimentant un canal latéral fermé par une vanne guillotine. Ce canal amène l'eau jusqu'au bloc bétonné de captage, lui-même isolé par une vanne guillotine. Un trop-plein juste avant le bloc se déverse dans un canal de fuite qui retourne au torrent.


Ce dispositif complexe et vulnérable est proposé dés l'avant-projet de 1931 du fait de l'absence de source localement et de l'éloignement de la nappe. Le général ITTF demande lors de l'examen du premier projet de l'ouvrage à ce qu'une étude géologique soit faite pour confirmer l'absence d'eau souterraine, chose qui est confirmée. Le détournement du ruisseau générant un fort risque de faire entrer de l'eau contaminée, un système de traitement d'eau complexe est ajouté au circuit.
 

 

 

 

 

 

La cloche GFM du bloc 3 était équipée d'un périscope type J2. Cet observatoire d'artillerie était codé O5 et rattaché à l'ouvrage de PAS du ROC. Initialement prévu pour être une cloche VDP, celle-ci a été remplacée par une GFM/J2 par souci d'économie compte tenu du faible champ de vue de l'ouvrage.Ce même bloc comporte un créneau optique orienté vers l'ouvrage de SAINT ANTOINE.
Son Cout total  sera de 11,35 millions de francs en fin 1938, incluant 8,45 MF pour le Génie et 2,9 MF d'armements et munitions.
CONSTRUCTION, Description
L'ouvrage Maginot de Saint Gobain est un ouvrage d'artillerie CORF comportant 4 blocs et une entrée mixte.
A noter l'existence d'un bloc cheminée dédié à l'évacuation des fumées de la cuisine et d'une partie de l'air vicié de l'usine. Les fumées de l'usine sont quand à elles évacuées par l'entrées mixte.
A noter également la présence d'un bloc de captage d'eau de ruisseau, unique en son genre, au dessus de l'ouvrage.

Bloc 1 (ex-casemate C1 du projet initial) :
Mission : flanquement du ravin de St ANTOINE. Le bloc est desservi par un monte-charges.
- 2 créneaux de mortiers de 81mm Mle 1932 en flanquement vers l'ouvrage de St ANTOINE
- 1 cloche GFM type A
- 1 créneau FM de défense du fossé des mortiers de 81
- 1 créneau FM de défense de l'IS
- 2 goulottes à grenades
- Une IS dans un fossé particulier en arrière du bloc


 


Bloc 2 (ex-casemate C2 du projet initial) :
Mission : interdiction de la route du Mont-Cenis et du Village du Bourget. Le bloc est desservi par un monte-charges.
- 2 créneaux 81mm Mle 1932 en tir frontal sur le Bourget
- 1 créneau JM flanquant la N6 (route du Mont-Cenis)
- 1 créneau JM/AC 47 flanquant la N6 (route du Mont-cenis)
- 1 créneau FM de défense du fossé des mortiers de 81
- 1 goulotte à grenades
- 1 cloche GFM type A
- 1 cloche JM vers la route du Bourget (la cloche est placée en 1935 dans la liste de conversion en cloche AM)
La façade de la chambre de tir JM/AC47 est traitée en protection 2 (protection 3 pour le reste du bloc).

 


Bloc 3 (ex-observatoire C'2 du projet initial) :
Mission : observation du terrain entre les ouvrages de St GOBAIN et St ANTOINE au profit des 81mm du B1 et communication optique avec l'ouvrage de St ANTOINE
- 1 créneau optique orienté vers l'ouvrage de St ANTOINE
- 1 créneau FM de flanquement de façade
- 1 goulotte à grenades
- 1 cloche GFM type A (observatoire d'artillerie équipé d'un périscope J2, codé O5)
Des sources précisent que le bloc était aussi rattaché au commandement de l'artillerie de l'ouvrage de PAS du ROC. Cela reste à confirmer compte tenu du peu de lien visuel entre les deux ouvrages.

 


Bloc 4 (ex-casemate C3 du projet initial) :
Mission : action frontal sur le tunnel ferroviaire de St ANTOINE et flanquement du réseau en croisant ses feux avec la casemate ANNEXE de St ANTOINE. Le bloc est desservi par un plan incliné à 45°.
- 2 créneaux JM
- 1 créneau FM de flanquement de façade
- 1 goulotte à grenades
- 1 cloche GFM type A

 


L'entrée mixte:
Entrée de plain-pied.
- 2 créneaux FM de flanquement de façade
- 1 créneau JM/AC 37 sur la route d'accès
- 1 cloche GFM type A
- 2 goulottes à grenades ?

EFFECTIFs, Commandement et/ou unité
L'équipage de l'ouvrage de Saint Gobain était composé de 5 officiers et de 149 sous-officiers et hommes de troupe principalement issus des 71° BAF, de la 11° (puis 51°) batterie du 164° RAP et du 214° BGF (Bataillon du Génie de Forteresse) formé partir du 4° RG.

 

     


Cdt d'ouvrage : Cne DUTREY (71° BAF)
Cdt l'artillerie : Lt Fatou et Tibéri
Cdt l'infanterie : Lt Roset

 

HISTORIQUE, Construction
La construction de l'ouvrage est prévue dés le départ par le programme des défense des Alpes de la CORF et sa version restreinte de début 1930. Il faut néanmoins attendre début 1931 (programme de financement dit des "362 millions de F") pour que les études de détail puissent débuter.

Suite aux directives envoyées au bureau local au printemps 1931 et donnant les grandes lignes de cadrage de l'ouvrage et de ses composantes, l'avant-projet technique de l'ouvrage de SAINT GOBAIN - déjà nommé ainsi dés cette époque - est finalisé par la Direction du Génie de Grenoble et soumis à approbation le 7 Mai 1931 (projet 256/S). Il se présente d'emblée quasiment dans la forme qu'on lui connait de nos jours, avec 5 blocs, incluant l'entrée. Comme souvent dans ce cas, le document fait l'objet de nombreux commentaires de détail, dont les plus importants sont :
- demande d'application du principe - admis dans les Alpes - d'un degré de protection variable des faces des blocs dépendant de leur orientation (souci d'économie)
- remplacement de la cloche VDP de l'observatoire par une cloche GFM en raison de l'absence de vues.
- amélioration du défilement de la façade du bloc C1 (bloc 1 actuel) par augmentation de la taille de l'orillon
- suppression du créneau Mo50 du bloc C2 (bloc 2 actuel), jugé inutile compte tenu de la présence de créneaux FM et cloches GFM.
- amélioration du défilement de la casemate C3 (bloc 4 actuel) par augmentation de la taille de l'orillon à l'instar des casemates Nord-Est.
- remise en cause de l'approvisionnement en eau proposé, par détournement d'un ruisseau
- séparation et ventilation spécifique des deux blocs Est (observatoire et casemate C2) avec filtration dédiée et prise d'air dans l'observatoire, mieux défilé.
Il n'est pas encore question de cheminée dédiée, et toutes les évacuations doivent passer par le bloc d'entrée.
Ces avis ne tiennent pas compte de celui du Services des Matériels de Fortification (SMF), arrivant trop tard, mais important car portant notamment sur la partie "usine". L'approbation de l'avant-projet se fera donc en deux temps pour ne pas prendre de retard : DM 2224 2/4 S du 25/06/1931 pour la plus grande part et DM 2964 2/4 S le 24/08/1931 pour la partie SMF. Sans attendre ces approbations, le marché du gros-œuvre est lancé le 10 Avril 1931 et attribué à l'entreprise Decanale & Musso de Nice.
Les travaux de construction de la route d'accès sont en cours en Juillet 1931. Le percement des galeries profondes débutent à l'été 1931 après adjudication - 2e ouvrage à voir sa construction débuter - et avancent assez vite. Le puits du futur B1 et la fouille de bloc sont prêts en fin d'année 1931. Les installations de surface du chantier sont cependant partiellement détruites par un important incendie dans la soirée du 20 Décembre 1931, alimenté par un stock de 7000 l de carburant entreposé sur le site.
Le premier bloc à être conçu et discuté est le bloc C1 (2 mortiers de 81mm, futur bloc 1) compte tenu de l'urgence liée à l'avancement des travaux. Le projet de ce bloc est diffusé pour approbation par Grenoble le 5 Décembre 1931 (projet 821/S du 3 Décembre 1931). Une deuxième version amendée - avec modification de l'orientation de l'issue de secours - est re-émise le 21 Décembre 1931 (projet 835/S) et ne reçoit que des commentaires de détail hormis la demande d'arrêter le monte-charge à l'étage inférieur et un changement de niveau de sortie de l'IS. Il est approuvé formellement le 10 Février 1932 (DM 529 2/4 S). Les travaux de génie civil du bloc démarrent fin Mars 1932 (note Col MATHEY de la Direction de Grenoble).

1932 :

Le deuxième bloc traité est la casemate C3 (futur bloc 4 de l'ouvrage), dont le projet est émis le 13 Mars 1932 (projet 260/S). Les seules modifications demandée portent sur les point suivants :
- la protection de la galerie, jugée insuffisante contre un coup venant d'Italie. La partie bétonnée sera donc prolongée avec épaisseur décroissante jusqu'à la latrine du bloc. Ce surcout est compensé par le biseautage du mur arrière de l'orillon et le rétrécissement du couloir d'accès à 1,20 mètre pour regagner du cubage de béton.
- La chambre de tir étant limitée à une hauteur de 2 mètres; il est demandé de positionner les tuyaux au plafond de sorte à ne pas gêner la circulation dans la pièce. L'application en pratique de cette directive sera pour le moins critiquable...
- Enfin, vu la probabilité importante de devoir tirer au site de -19° pour batter la route de l'usine, les créneaux sont rabaissés à 1,40m au lieu de 1,50m et la contrescarpe de fossé est abaissée et délardée. Moyennant ces modifications, le projet est approuvé par DM 1615 2/4-S le 21 Avril 1932 en même temps qu'un plan corrigé du bloc est émis, juste à temps pour la reprise des travaux.
Le troisième élément examiné est le bloc cheminée de l'ouvrage. Son projet est émis le 10 Aout 1932 (projet 867/S) et validé par DM 3908 2/4 S du 8 Septembre 1932, juste à temps pour une coulée durant l'automne. Non prévue initialement, la cheminée proposée ne comporte que l'évacuation des fumées de cuisine et l'air vicié de l'usine, les fumées des groupes étant elles envoyées vers une évacuation à l'entrée mixte. Etant moins critique, cette cheminée est construite en protection 2 alors que les murs exposés des blocs de l'ouvrage sont en protection 3.
Le projet de l'observatoire (Bloc C'2, futur B3) est traité à partir du 11 Octobre 1932. Souvenons nous que sa cloche VDP d'origine a été remplacée dés l'avant-projet par une simple cloche GFM/J2.

Les débats concernant ce bloc portent donc surtout sur le créneau optique car c'est le premier de ce type traité par la Direction de Grenoble. La Direction du Matériel de la Télégraphie Militaire fait donc une longue liste de commentaires et corrections en demandant à ce que celles-ci soient appliquées sur les projets locaux futurs (voir à ce propos la fiche wikimaginot sur la communication optique). L'observatoire se voit au passage confirmé sa fonction primaire d'observation au profit des 81mm du bloc C1 (B1) de l'ouvrage. Le projet du bloc est validé le 10 Novembre 1932 (DM 5120 2/4 S) mais ne sera coulé qu'à la belle saison de 1933, en même temps que le bloc 2.
Les travaux de 1932 permettent de réaliser le déroctage de l'ensemble des galeries et locaux à section finale, à l'exception de la galerie menant à l'observatoire. Les revêtements et maçonneries intérieures ont débuté avec ceux des galeries menant aux blocs C1 et C3, ainsi qu'un certain nombre de locaux du casernement.
En fin d'année, les blocs C1 (B1) et C3 (B4) sont coulés et leurs enduits internes sont en cours, ainsi que le rocaillage externe et le raccordement au terrain.
Du côté conception, c'est le bloc C2 (bloc 2 ultérieur) qui est examiné ensuite. Là encore le besoin est prioritaire car les substructions sont déjà en grande parties percées, ainsi que le puits vertical d'accès. Sa coulée est d'ailleurs prévue dés que les températures le permettront, en Mars ou Avril 1933. Le projet du bloc est présenté le 17 Décembre 1932 (projet 1393/S de la Direction de Grenoble). Il génère les demandes de modifications les plus importantes suivantes :
- pour une raison non élucidée, le puits du bloc - déjà réalisé - n'a pas été percé exactement parallèle à l'orientation prévue pour la chambre de tir des mortiers de 81mm Mle 1932. Cette erreur nécessite un ajustement du plan du bloc pour corriger ce désaxage de quelques degrés. en conséquence la chambre de tir des 81mm ne sera pas exactement rectangulaire.
- le type de monte-charge et le puits nécessaire à la manutention des mortiers ne sont pas encore finalisés, en attente d'essais et d'ajustements réalisés sur la casemate de 81mm du METRICH. Ces éléments du projet sont "réservés" et seront traités plus tard.
- la chambre de tir JM/AC est jugée trop vaste. Présentée en protection 3 car justiciable de tirs frontaux, la façade est très épaisse et nécessite la mise en place d'une niche intérieure pour permettre une épaisseur de paroi au droit des créneaux de 1,75 mètres, affaiblissant du coup le mur et rendant la protection 3 peu utile. La façade de la chambre de tir JM/AC sera donc ramenée à la protection 2. Celle des mortiers de 81mm reste en protection 3. Des économies sont ainsi réalisées. A contrario les besoins en stockage munitions dans le bloc ont été sous-estimés.
- le projet prévoit une cloche GFM, qui n'était pas prévue au départ, en sus de la cloche JM. La CORF approuve cette décision, améliorant la défense périmétrique de l'ouvrage grace à son Mo50.
- il est demandé de rehausser la cloche JM car sa position initiale demandait un déroctage important du champ de tir.

1933 :

Ces nombreux commentaires et l'arrivée des nouvelles informations manquantes nécessitent le renvoi d'un correctif du bloc C2 qui prenne tout cela en compte, pour approbation. Ceci est fait le 19 Janvier 1933 (projet corrigé 92/S). L'approbation finale intervient le 21 Février 1933 (DM 786 2/4 S).
Le printemps 1933 voit la reprise du chantier extérieur et le début de coulée des blocs C2 et C'2 (B2 et B3). Sans attendre cela, dés le 13 Janvier la question du bloc d'entrée mixte est examinée (projet 47/S de la DG Grenoble). La Direction des Matériels du Génie soulève un désaccord concernant la situation initiale du local TSF, jugée trop proche de l'aéro-refroidisseur, appareil très bruyant nécessité par la pauvreté de l'approvisionnement en eau de l'ouvrage. L'objection est jugée recevable par le Général Inspecteur Technique des Travaux de Fortification (ITTF), qui demande début Février à la Direction de Grenoble de regarder une alternative avec local TSF dans l'aile opposée (aile Nord) du bloc. La CORF, si elle est techniquement d'accord avec le projet, fait remarquer que celui-ci ressort maintenant à 894.000 F pour une estimation initiale de 800.000 F, ce qui est inacceptable en l'état et doit être compensé d'une façon ou d'une autre. L'ITTF propose donc un schéma de bloc d'entrée plus compact, avec façade reculée d'un bon mètre et dalle de toiture d'une surface moindre pour regagner en cubage de béton. Les chambres de tir se trouvent amoindries mais cet "inconfort" est jugé acceptable par le ministère et la CORF, qui précise au passage que les deux créneaux FM de façade et la cloche GFM offrent une protection d'infanterie très acceptable. Le projet est approuvé selon ces directives le 17 Mars 1933 (DM 1278 2/4 S), juste à temps pour le début de la campagne de travaux 1933.

Au 1er Avril 1933, l'avancement du chantier est le suivant :
- Terrassements intérieurs et extérieurs : 55%
- Bétonnage : 39%
- Route d'accès achevée.
La période estivale et automnale de 1933 permet la coulée de l'ensemble des blocs restants (dans l'ordre, B1 en été puis B4 et enfin l'entrée en Novembre) ainsi que les radiers de galeries et la pose de la voie de 0,60m. Courant de l'été, le torrent est détourné et canalisé au niveau de l'entrée et une aire de retournement pour camions est terrassée.
Fin 1933, le gros oeuvre de la construction peut être considéré comme pratiquement achevé, hors galerie d'amenée d'eau qui reste à définir. Le bloc C3 (futur bloc 4) reçoit ses jumelages en Novembre, mais sans évacuation des douilles.
Le marché de la centrale électrique est approuvé fin 1933, pour réalisation au printemps 1934 (marché adjugé à la société "La Chaléassière").
1934 :
L'approbation des projets de ventilation, chauffage, et alimentation en eau sont préparées à leur tour courant 1934.

 


Le cas de l'alimentation en eau est particulier car l'ouvrage était dés le départ prévu en 1931 pour être pourvue par prise d'eau sur le ruisseau adjacent. Le projet d'adduction d'eau finalisé est soumis pour approbation le 26 Mai 1934 (dossier 1011/S de la DG de Grenoble). Celui-ci soulève un tollé (poli...) de la part de l'ITTF, la STG et la CORF au motif que la prise d'eau prévue est trop proche de l'ouvrage (sous la route, à quelques dizaines de mètres du B1), fragile, exposé à une éventuelle contamination malveillante et justiciable d'une destruction immédiate en cas de bombardement du B1. La STG va jusqu'à considérer cela comme juste bon pour le temps de paix et suggère de prévoir une alimentation de l'ouvrage "en temps de guerre" par camion citerne... Ce mode d'alimentation nécessite aussi une installation de traitement et de décontamination complexe et couteuse : l'ensemble du dispositif revient à 200.000 F. Un premier rectificatif, avec bassin de décantation supérieur protégé par un bloc bétonné, est proposé. Il est lui-même retoqué et suivi d'un 2e rectificatif déplaçant ce bloc bétonné 50 mètres plus haut, au-dessus de la route, protégé par les GFM de l'ouvrage et entouré d'un réseau de fil de fer barbelé particulier. Cela sera finalement approuvé début 1935 et construit en l'état. Le percement de la galerie de liaison entre la prise d'eau et l'ouvrage est néanmoins entamée dés l'automne 1934, avec revêtement intérieur en Décembre de l'année.
Les cuirassements, réceptionnés durant l'année 1933, font l'objet d'un marché de pose spécifique passé à la Société Dauphinoise d'Etudes et de Montage et sont installés progressivement durant l'hiver 1933-1934, avec scellement bétonné au printemps 1934 dés le retour de bonnes températures. La pose des cloches est terminée en Avril 1934, celle du pont-levis de l'entrée et des monte-charges à l'automne 1934.

 


Début 1934 deux jumelages sont déjà en place. L'ouvrage est le premier de Maurienne à recevoir l'ensemble de l'armement lourd d'infanterie (mortiers de 81mm), installé courant 1934. L'installation de la centrale électrogène intervient à l'été 1934 avec un peu de retard. Ce chantier particulier est achevé fin Aout et réceptionné fin Septembre. Cette installation est suivie du lancement de celles des réseaux électriques et de ventilation/chauffage en fin d'année (marché ventilation adjugé à la société "Guint & Flamand"). Parallèlement, le montage du plan incliné du bloc C3 (Bloc 4) est finalisé le 10 Octobre.
Parallèlement, le marché d'aménagement et de rectification des dessus de l'ouvrage (champs de tir, réseau barbelé…) est passé le 12 Février à la société Bringer & Tondut. Les travaux avancent durant toute l'année 1934. En fin d'année, 85% des roctages sont réalisés et le réseau est posé à 40%.



En Novembre 1934, le rapport d'avancement des travaux donne un taux de réalisation de 80%, ce qui en fait l'ouvrage le plus avancé du sous-secteur.
Fin d'année, le plan incliné du B4 et le pont-levis de l'entrée sont installés. La mise en place des monte-charges est planifiée début 1935. La centrale électrique a été installée par la société la Chaléassière et les premiers essais effectués. A ce stade, 6,9 Millions de F ont été dépensés et 1,4 restent à passer. Enfin l'étude des zones de servitude est en cours, en vue du classement en place de guerre.

1935 :
L'année 1935 est partiellement perdue du fait de la détente politique avec l'Italie. L'ouvrage, qui devait être terminé en cours de l'année, prend du retard même si les travaux ne s'arrêtent pas complètement. Le mot d'ordre est d'achever prioritairement ce qui a été commencé et de ne pas lancer si possible des nouveaux travaux. Dernier bloc à être coulé, le bloc de prise d'eau du torrent, au-dessus de la route d'Aussois, est construit au printemps 1935 juste avant clôture du contrat Bringer & Tondut.
Moment important, le pont-levis de l'entrée mixte est testé avec succès le 7 Juin 1935, le même jour que celui du SAINT ANTOINE. L'installation des réseaux d'éclairage et de force de l'ouvrage s'achève à la fin du même mois.



En Juin 1935, dans le cadre plus général de la question de l'équipement des ouvrages des Alpes en armes mixtes, la décision d'équiper en 1e urgence l'ouvrage d'une arme mixte dans la cloche JM du bloc 2 est prise (Note 35/ORF de la CORF). Celle-ci, du fait du retard en approvisionnement de ce type d'armement sur les Alpes ne sera jamais installée.
Le marché d'installation de la distribution d'eau et des égouts dans l'ouvrage est attribué en Septembre 1935 à la société SCARAMIGLIA de Modane pour un montant de 96.000 F. Sur les 27 sociétés consultées, seules 3 ont répondu à l'appel d'offre.
Les choses avancent plus lentement et les coupures se font sentir. L'avant-projet d' "amélioration des conditions d'habitabilité" dans l'ouvrage, consistant principalement à créer - à la demande des services centraux de santé - des douches pour le traitement des gazés et une morgue, est demandé et produit en Novembre 1935. Il subit dés début février 1936 un report sine-die comme pour tous les autres ouvrages du secteur car les maigres budgets sont à utiliser sur l'achèvement de ce qui est en cours plutôt que dans la création de nouveaux locaux (Note 30 F/S du 24/01/1936 du Gal BELHAGUE, alors inspecteur général du Génie et des fortifications). L'étude technique détaillée est malgré tout demandée pour des jours meilleurs et produite en Mai 1936, sans suites.
1936 et ultérieurement :
Si le réseau électrique est relativement opérationnel fin 1935, il faut attendre Mars 1936 pour l'achèvement de l'installation de la ventilation - hors mise en place des filtres - parallèlement à la mise en place des sas. En Mars, les derniers jumelages et supports FM sont mis en place, hors armement qui reste stocké à Modane car l'ouvrage est encore plein d'ouvriers civils. Les travaux de peinture intérieure débutent dans la foulée alors que s'achèvent l'installation du réseau de distribution d'eau. Le Génie de Chambéry considère alors - avec quelque optimisme - pouvoir transférer l'ouvrage à ses utilisateurs (71° BAF) vers la fin de l'été 1936. En réalité, la coupure quasi totale des budgets sur 1936 va reporter cette échéance d'un an.
Au 1er Octobre 1937, il est considéré comme utilisable - il l'est même techniquement dés fin 1936 - et attend encore quelques petits aménagements. C'est le premier gros ouvrage Maginot de Maurienne à être mis en service.
Un état des lieux effectué par la Chefferie de Chambéry en Novembre 1938 donne l'ouvrage réalisé à 99% :
- Gros oeuvre, usine et cuirassements achevés à 100%
- Aménagement intérieur finalisé à 100%.
- Armement installé à 100%.
- Transmissions : 80%