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Berliet CAD 1911 Pigeonnier Mobile de Campagne Meaux
Berliet CAD 1911 Pigeonnier Mobile de Campagne Meaux
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Chaque régiment était doté d'une "voiture pigeonnier".En effet, les Cies colombophiles sont des unités du Génie depuis 1872. Elles seront rassemblées en bataillons en 1892, puis au sein du 8° RG en 1913. L'insigne de bras est réglementaire. Un centre d'instruction est en Touraine
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Pendant la guerre 1914-1918, l'armée française améliore sa technique : au lieu de colombiers fixes qui se trouvaient soit très loin du front, soit trop près, ils utilisent l'araba, qui avance et recule selon le retrait ou la progression de l'adversaire. L'araba était un autobus à impériale de marque Berliet, transformé en pigeonnier. Le bas servait de réserve de nourriture et de logement pour le soigneur. Les soldats qui s'occupaient des pigeons avaient un très grand rôle et les pigeons revenaient surtout pour eux. En 1916, on fabrique 16 pigeonniers sur remorque, afin d'améliorer la mobilité. Certains pigeons furent de véritables héros. Le plus connu d'entre eux est "Le Vaillant", matricule 787.15, qui fut lâché du fort de Vaux le 4 juin 1916 à 11 heures 30 pour apporter à Verdun le dernier message du Commandant Raynal. Celui-ci écrivait : "Nous tenons toujours, mais nous subissons une attaque par les gaz et
les fumées très dangereuses. Il y a urgence à nous dégager. faites-nous donner de suite toute communication optique par Souville, qui ne répond pas à nos appels. C'est mon dernier pigeon. Signé : Raynal."
Ce pigeon a obtenu la citation suivante à l'ordre de la Nation : "Malgré les difficultés énormes résultant d'une intense fumée et d'une émission abondante de gaz, a accompli la mission dont l'avait chargé le commandant Raynal, unique moyen de communication de l'héroïque défenseur du fort de Vaux, a transmis les derniers renseignements qui aient été reçus de ce officier fortement intoxiqué, est arrivé mourant au colombier." L'utilisation du pigeon soldat a permis de sauver de nombreuses vies humaines. C'est ainsi que le Capitaine René écrit dans son ouvrage Lorette, une bataille de 12 mois, octobre 1914 - septembre 1915 : "Une unité de chasseurs à pied, engagée à fond, s'est trouvée en pointe et coupée des autres unités. Tous les moyens pour aviser le commandement de cette situation étaient fauchés par les bombardements ou le tir des mitrailleuses. Le téléphone était coupé et la liaison optique impossible en raison de la fumée des éclatements. C'est alors que les chasseurs qui avaient emportés quelques pigeons voyageurs obtinrent de les lâcher avec l e message suivant : "Sommes sous le Souchez. Subissons lourdes pertes, mais le moral est très élevé. Vive la France !" Du colombier, le message fut transmis à l'artillerie qui allongea le tir, protégeant ainsi nos chasseurs d'une contre-attaque allemande. Ainsi Souchez fut libéré
L’omniprésence du pigeon voyageur durant le siège de Paris et les deux guerres mondiales
Apparemment, il semblait qu’avec toutes les inventions modernes connues des belligérants en 1914, le pigeon voyageur, en tant que messager, serait démodé. L’organisation colombophile militaire en France était rudimentaire au début du conflit. Les colombiers militaires installés dans les places fortes de l’Est étaient uniquement destinés à assurer les liaisons avec l’intérieur en cas d’investissement. Mais, dès 1915, l’emploi des pigeons voyageurs s’amplifia sous l’impulsion des colombophiles civils. Les pigeons furent transportés depuis Paris vers la ligne de front par ces amateurs bénévoles et ramenèrent des renseignements sur la progression allemande. Les différentes fractions de l’armée française : les 2e, 3e, 4e, 5e et 6e armées se munirent également de colombiers dits de « l’arrière » et de « l’avant ».
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Au milieu de l’année 1915, apparurent les trois premiers colombiers mobiles réalisés par la transformation d’autobus à impériale. Leur raison d’être était née de l’idée d’offensive car on savait que la destruction des ressources colombophiles dans les régions envahies, par ordre de l’ennemi allemand, donnait la certitude de ne retrouver aucun pigeon vivant lors d’une avancée française. Seuls les pigeons voyageurs fonctionnaient régulièrement en toutes circonstances pour permettre les communications et cela malgré les bombardements, la poussière, la fumée ou la brume. Ils apportaient dans un délai relativement court des précisions sur la situation des troupes engagées.
Ce fut lors de la résistance du fort de Vaux que la colombophilie militaire allait gagner, s’il en était encore besoin, une place d’honneur dans l’histoire.
L’épisode du fort de Vaux se situait en plein cœur de la bataille de Verdun, de février à décembre 1916. D’abord désarmé par les Français avant l’avancée ennemie, ce point stratégique n’eut pas le temps d’être réarmé avant l’assaut, le 1er juin 1916 au soir. Cette attaque cerna le fort qui n’eut plus d’autre moyen pour communiquer avec l’extérieur que les quatre pigeons du colombier de Verdun confiés au commandant Raynal.
Le 2 juin, un premier oiseau fut lâché : « L’ennemi est autour de nous. Je rends hommage au brave capitaine Taboureau, très grièvement blessé. Nous tenons toujours. » Les 3 et 4 juin, deux autres pigeons furent libérés pour décrire la situation dans le fort : l’avancée ennemie, la résistance des soldats français, une demande, à titre posthume, de la Légion d’honneur pour le capitaine Taboureau. Le 4 juin, le commandant lança vers Verdun son dernier pigeon. Des gaz asphyxiants allemands envahissaient l’atmosphère du fort. Le pigeon ne parvenant pas à s’élever au-dessus des fumées, il revint se poser devant le poste de commandement. Le commandant Raynal s’écria alors : « Mais il faut qu’il parte ! ». Il le renvoya et eut la joie de le voir piquer dans la bonne direction : Verdun. Dépourvu de tout moyen de communication, livré à ses seules ressources extrêmement précaires, complètement privé d’eau, le fort succomba le 7 juin à l’offensive allemande. L’héroïsme du commandant Raynal força le respect de ses adversaires dont il obtint l’insigne honneur de conserver son épée, suprême hommage rendu à sa bravoure. Le pigeon voyageur porteur du message était, comme la petite troupe du fort de Vaux, fortement intoxiqué par les gaz. Il revint cependant à son colombier et fut plusieurs jours entre la vie et la mort. Il survécut grâce aux soins attentifs dont il fut l’objet. Cette femelle avait auparavant accompli cinq voyages dans des conditions difficiles. Le colonel Raynal écrivit par la suite : « Seul un approvisionnement suffisant de pigeons aurait pu m’assurer, jusqu’au dernier instant, une communication certaine. » Cinq mois après la chute du fort, une contre-offensive française permit de le reprendre.
Quelques mois plus tard, le pigeon matricule 787-15 obtint la bague d’honneur aux couleurs de la Légion d’honneur. Alors qu’à Verdun, les liaisons par pigeon voyageur étaient assurées par des colombiers fixes de création ancienne ; sur la Somme, au contraire, les combats se déroulant dans une région dépourvue de colombiers en temps de paix, les liaisons l’étaient par deux colombiers fixes, cinq colombiers remorques et six colombiers automobiles.
Entre 1917 et 1918, il fut fait un emploi intensif des pigeons. Les unités commencèrent à chiffrer leurs messages afin d’éviter les indiscrétions dans le cas où les oiseaux tomberaient entre les mains de l’ennemi. La France se maintenait ainsi en permanence informée de la position de ses troupes. Au début de 1918, l’armée disposait de 24 130 pigeons, dont plus de 15 000 parfaitement éduqués à la mobilité et entraînés. Les demandes de pigeons, formulées par les troupes en ligne, les chars d’assaut, l’aviation, devenaient de jour en jour plus pressantes et plus nombreuses. L’emploi des messagers volants était très varié : à titre d’exemple, les aviateurs en détresse pouvaient faire connaître leur position grâce au lâcher de messagers ailés.
Les alliés utilisèrent même le pigeon en tant qu’espion : des agents transportaient les oiseaux en Angleterre, puis en Hollande et les introduisaient enfin en territoire occupé en traversant la Belgique. Les pigeons étaient ensuite remis entre les mains de personnes de confiance qui communiquaient des renseignements précieux à la France. Le 11 novembre 1918, l’armée française disposait, outre les colombiers fixes, de plus de 350 colombiers mobiles pour un total de 30 000 pigeons. Un monument à Lille commémore les 20 000 pigeons tués du côté français.
L’utilisation de la colombophilie par la France lors de la Grande Guerre fut reprise par les Anglais puis par les Américains. Avec des faits d’histoire remarquables comme celui de l’exploit de Cher Ami en 1917. Ce pigeon sauva un bataillon qui s’était égaré chez l’ennemi. En avançant trop avant, ce bataillon de la 77e division s’était retrouvé coupé de ses arrières. Sans munitions et sans soutien, il devait se rendre ou combattre jusqu’au dernier. Aucun des messagers humains lancés à travers les lignes allemandes ne parvint jusqu’à la division. En désespoir de cause, l’ordre fut donné de lâcher les pigeons. Tous, sauf Cher Ami, furent tués par un barrage d’artillerie. Lui seul échappa aux éclats d’obus et, bien que blessé, réussit à rejoindre en 25 minutes son pigeonnier au quartier général, pourtant distant de 40 km. Lorsqu’il se posa, on découvrit qu’il avait perdu une patte et qu’une balle lui avait traversé le poitrail. Son exploit sauva le bataillon. Aujourd’hui, son corps empaillé repose au Smithsonian Institute à Washington. Les Allemands, parallèlement aux Français, comprirent tout l’intérêt du pigeon voyageur. Entre 1914 et 1918, un million d’oiseaux furent confisqués en Belgique. Certains d’entre eux furent équipés d’appareils photo miniaturisés qui après quelques échecs permirent des clichés d’espionnage assez clairs.
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