Napoléon 1809 Ratisbonne Blessure Boulet Invalides
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23 avril 1809 : Au siège de Ratisbonne, Napoléon est blessé. C'est sa seconde blessure de guerre. Constant relate l'épisode : « Le coup avait été frappé si fort que l'Empereur était assis ; il venait de recevoir la balle qui l'avait frappé au talon. (…) Un aide de camp vint me chercher, et lorsque j'arrivai, je trouvai M. Yvan occupé à couper la botte de Sa Majesté, dont je l'aidai à panser la blessure. Quoique la douleur fût encore très vive, l'Empereur ne voulut même pas donner le temps qu'on lui remit sa botte, et pour donner le change à l'ennemi, et rassurer l'armée sur son état, il monta à cheval, partit au galop avec tout son état-major » (Constant, 2000). Dans ses Mémoires (2000), Constant raconte une deuxième fois l'événement et dit qu'il n'est arrivé qu'au moment où Yvan faisait le pansement, ce qui semble plus vraisemblable. Aubry (1977) affirme qu'un biscaïen l'aurait touché au talon droit. La contusion aurait touché un nerf et le pied aurait gonflé davantage dans sa botte qu'il n'avait pas ôtée depuis trois jours. Selon lui, Yvan l'aurait également pansé. Dans son Mémorial, Las Cases (1999) rapporte les propos de l'Empereur qui lui a dit qu' « une balle lui avait frappé le talon. » Le biscaïen est exposé au musée de l'Armée à Paris.
Quant à cette blessure, les témoignages sont aussi unanimes sur sa gravité qui s'est résumée à une simple contusion sous-malléolaire externe droite (Goldcher, 2001). Antommarchi signale dans son rapport d'autopsie « une sur la malléole externe (gauche), … »
Pourtant, concernant ce détail, personne n'a jamais posé une question qui semble fondamentale : « Et si Yvan n'avait pas été finalement celui qui avait effectué les premiers soins ? » Constant, dans ses Mémoires (2000), mentionne qu'il n'est arrivé qu'une fois Yvan en action, et pas avant, ce qui me semble plus proche de la réalité et concorde mieux avec les autres témoignages.
En vérité, Charles Regnault, chirurgien également sur place, aurait été le premier à appliquer un pansement aussitôt la blessure survenue avant qu'Yvan n'intervienne (Driout, 2000).
Disons ici quelques mots de Regnault. Né le 22 juin 1865, il s'est engagé à 18 ans comme élève chirurgien au 15e régiment de dragons. Il est chirurgien du 1er régiment de chasseur à cheval jusqu'en 1791, puis chirurgien des prisons de Paris entre 1791 et 1793. A partir de mars 1793, il set chirurgien de 3ème classe des hôpitaux ambulants de l'armée, et reste en garnison à Lille jusqu'en août 1797. Chirurgien de 2ème, puis de 1ère classe, il rejoint le 3ème bataillon du 95ème régiment. Il est de toutes les campagnes. Récipiendaire de la Légion d'honneur le 1er octobre 1807, avec le numéro 18422. En 1808, il est chirurgien-major dans les hôpitaux de l'armée, puis, en janvier 1810, nommé à l'armée d'Espagne. En novembre 1812, il est malade et se retrouve en congé à Metz. Le 24 juin 1813, il est attaché au quartier général de la Grande Armée de Dresde. Il fait la dernière campagne d'Autriche. En juin 1814, il exerce à l'hôpital de Besançon. Il est mis à la retraite anticipée en 1815 à cause de ses affinités bonapartistes. Il meurt en 1832.