1931 Cofano Bandiere Incrociatori leggeri Luigi Cadorna Rome
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L'Italie et la France jadis alliées deviennent rivales, rivalité exacerbée par le traité de Washington signé en février 1922 qui organisait la parité entre les deux puissances méditeranéennes et enclencha une véritable course aux armements navals, les deux pays se marquant à la culotte, se dotant de navires pour riposter aux navires de l'adversaire.
Ne pouvant construire des cuirassés, les deux pays se concentrent sur les unités légères comme les croiseurs lourds, chaque pays disposant en septembre 1939 de sept navires mais également les «destroyers».
Dans cette catégorie, si les italiens font preuve d'un certain classicisme, les français se dotent de navires bien plus puissants, des contre-torpilleurs dont le tonnage ne sera atteint par les destroyers américains de la fin de la guerre, tonnage devenu alors la norme pour les unités médianes de combat.
Ils choisirent de construire une série de croiseurs légers armés de canons de 152mm (huit ou dix pièces), fortement motorisés et pratiquement sans protection. L'apparition de ces navires encouragea certainement la marine française à regrouper ses contre-torpilleurs en divisions de trois navires pour pouvoir neutraliser un de ces croiseurs légers surpris isolement.
Les douze croiseurs légers sont arbitrairement regroupés sous le nom de croiseurs de classe Condottieri puisque tous ces navires portaient les noms de grands militaires de l'histoire italienne qu'il s'agit de condottiere de l'époque Renaissance, d'un héros comme Garibaldi ou de maréchaux du premier conflit mondial, maréchaux souvent issus de la maison de Savoie, la dynastie au pouvoir en Italie.
Néanmoins, on peut distinguer cinq sous-classes à l'intérieur de cette classe imposante de douze navires qui préfigure les futurs croiseurs type Londres (déplacement entre 5 et 8000 tonnes, armement principal composé de canons de 6 pouces)
Condottieri type I : les Alberto di Giussano |
La première, la classe Alberto di Giussano était composée de quatre navires (Alberto di Giussano, Alberigo da Barbiano, Bartolomeo Colleoni et Giovanni delle Bande Nere) mis sur cale en 1928. Ils sont suivis par les deux navires de classe Luigi Cardona (Luigi Cardona Armando Diaz) mis sur cale en 1930 étaient très semblables aux précédents, un peu plus lourd mais sans réelles différences.
Condottieri type II : les Luigi Cardona |
Condottieri type III : les Montecuccoli |
Les deux navires de classe Raimondo Montecuccoli (Raimondo Montecuccoli et Muzio Atendolo) sont nettement plus gros (presque 2000 tonnes de plus) mais aussi rapides car la puissance propulsive et nettement augmentée (106000ch contre 96000ch) et sont mis sur cale en 1931 et 1933.
Condottieri type IV : les Duca d'Aosta |
Les deux navires de classe Duca Aosta (Emanuele Filiberto Duca d'Aosta et Eugenio di Savoia) mis sur cale en 1932 et 1933 sont encore plus gros mais la vitesse reste la même grâce à un nouvel accroissement de la puissance propulsive.
Condottieri type V : les Duca degli Abruzzi |
Enfin, les deux derniers sont assez différents pour parfois être considérés comme formant une classe à part. Baptisés Luigi di Savoia Duca Degli Abruzzi et Giuseppe Garibaldi, ces navires de quasiment 10000 tonnes, sacrifièrent la vitesse au profit de la protection et de l'armement qui passe de 8 à 10 canons de 152mm.
Cet accroissement continu de la protection (les Alberto di Giussano avaient une ceinture blindée de 24mm, les derniers Condottieri, une ceinture quatre fois plus épaisse) s'explique probablement par un changement de perspective. Avec la mise en service des La Galissonnière, les contre-torpilleurs n'étaient plus les seuls adversaires potentiels en Méditeranée pour les croiseurs légers italiens.
A noter qu'il était à l'origine prévu la construction de deux autres navires de 9516 tonnes au programme de 1939 mais leur construction à été annulée
A la suite de ces douze croiseurs légers, les italiens afin de contrer les Mogador français mirent sur cale douze croiseurs légers de classe Capitani Romani mais seulement huit seront lancés et seulement trois seront achevés dont deux finiront dans la marine française après guerre
Le cinquième croiseur léger de type Condottieri porte le nom du maréchal Luigi Cadorna (4 septembre 1850-21 décembre 1928) qui fût chef d'état major de l'armée de terre italienne durant le premier conflit mondial. Il entre dans l'armée en 1868, ayant refusé une première fois en 1908 le poste de CEMAT. Ses quatre offensives sur l'Isonzo échouèrent avec de lourdres pertes. Personnage peu sympathique, rude avec ses subordonnés et méprisant le pouvoir politique
Le 24 octobre 1917, l'armée italienne connait une terrible défaite à Caporetto, ce désastre étant en grande partie la faute d'une stratégie inadaptée. Il est remplacée par le général Armando Diaz mais cela ne l'empêche pas de devenir maréchal en 1924 et chevalier de l'ordre du bain par les britanniques. Son fils, lui aussi général commanda la résistance contre les forces allemandes à partir de 1943.
Carrière opérationnelle
Après son admission au service actif, le croiseur léger participe à la guerre d'Espagne où l'Italie soutient les nationalistes avant de soutenir l'invasion italienne de l'Albanie (7-12 avril 1939).
Quand l'Italie entre en guerre le 9 juin 1940, le Luigi Cadorna appartient à la 4ème division de croiseurs, menant des opérations de mouillage de mines pour protéger Lampedusa. Il participe ensuite à la bataille de Calabre le 9 juillet 1940.
Mis en réserve le 12 février 1941, il est cependant promptement réarmé pour servir de transport rapide et d'escorteur pour ravitailleur ou protéger les cargos ravitaillant les forces de l'Axe en Afrique du Nord.
En janvier 1942, il est transferé à Pola où il est employé comme navire-école mais après un petit carénage en mai-juin 1943, il est réaffecté à la 8ème division de croiseurs le 14 juin. Du 24 au 30 juin, il transporte des troupes en Albanie avant de gagner Tarente le 3 juillet 1943 pour mouiller des champs de mines défensifs pour protéger la grande base de la Regia Marina.
Après l'armistice du 8 septembre 1943 entre le gouvernement Badoglio et les alliés, le croiseur gagne Malte en compagnie des restes de la flotte italienne. Il gagne ensuite Alexandrie le 14 septembre mais dès le mois d'octobre, il regagne Tarente, servant de transport de troupes pour rapatrier les anciens prisonniers de guerre italien
Après le traité de Paix de Paris le 10 février 1947, il forme le noyau de la toute nouvelle Marina Militare Italiana. En raison de son âge et de son usure, il n'est utilisé comme navire d'entrainement jusqu'à ce qu'il soit rayé des registres et vendu à la démolition en mai 1951.