PFL Position Fortifié de Liège Fort de Tancrémont
English Translation
Merci à Jean Marie Brams pour les photographies
Historique Voir ICI
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Le nouveau fort de Tancrémont Position fortifiée de Liège Province de Liège - Belgique
Jean-Marie Brams Avec la collaboration de Christian Dirickx
Photoscope et plans : © JMBrams
Historique
Depuis la guerre franco-allemande de 1870-1871, d’importantes tensions subsistent entre les grandes puissances européennes Pour pallier à toute invasion de la Belgique lors d’un conflit entre la France et l’Allemagne, il fut décidé de construire une ceinture de forts autour de la ville stratégique de Liège (PFL – Position fortifiée de Liège) et de Namur (PFN). La position fortifiée d’Anvers (Antwerpen) fût aussi renforcée. Entre 1888 et 1892, 12 forts furent construits autour de Liège sous la direction du Général Henri-Alexis Brialmont. Cette ceinture était incomplète. Depuis le guerre de 14-18, Liège n’était plus entièrement protégée par les forts Brialmont.
Une commission militaire spéciale fut créée en 1926 afin d’examiner si une modernisation des forts liégeois était justifiée. Elle décida la construction des nouveaux forts à d’Eben-Emael, Tancrémont
La construction du fort de Tancrémont débuta en 1932 et le gros œuvre fût terminé en 1935. Les travaux de finition et d’adaptation se poursuivront jusqu’à l’attaque du fort le 10 mai 1940. A l’aube du 10 mai 1940, les Allemands attaquent
Une grande partie des moyens offensifs furent mis hors d’usage en 15 minutes alors qu’elle devait être réalisée en 60 minutes maximum et, 31 heures plus tard,
Le conseil de défense du fort réuni à 10.00 Hr par le major Jottrand se prononce pour la reddition mais ce dernier veut connaître l’avis de la garnison rassemblée dans la grande galerie entre le Bloc 1 et la caserne souterraine. Le Major explique la situation et signale que des Allemands tiennent le fort et probablement la zone des ventilateurs au niveau intermédiaire d’où ils peuvent lancer des grenades vers le niveau 0. Chahut ! Certains hommes veulent la reddition, d’autres veulent attaquer. Le major retourne à son bureau et rédige l’acte de reddition.
Le capitaine Vanecq, accompagné d'un clairon et d'un soldat porteur du drapeau blanc, se charge de négocier la reddition de la garnison.
A 11.27 Hr, la garnison se rend après avoir saboté l’armement et une partie de la machinerie. Ensuite, après avoir été rejointe par les combattants de Cu Sud, elle abandonne le fort et part en captivité.
Les Belges comptent dans leur rang 23 tués et 59 blessés et les Allemands 6 tués et 20 blessés.
Description du fort
Le fort, construit sur 3 niveaux sur un plateau dominant …, se présente sous forme générale d’un trapèze irrégulier large de 750 m et haut de 950 m. Un fossé sec antichar borde les 4 côtés dun fort. Cette défense est renforcée de réseaux de barbelés et d’obstacles antichars.
L’armement du fort se base sur
- La première batterie occupant la partie supérieure du fort comprend les ouvrages d’artillerie à longue portée et de
défense de la superstructure (2) : Cu 120, Cu Nord, Cu Sud, Vi 1, Vi 2, Ma 1, Ma 2, Mi Nord et Mi Sud. Les
casemates orientées vers le nord (Ma 1 et Ma 2) et le sud (Vi 1 et Vi 1) peuvent battre rapidement un terrain
prédéterminé.
- La deuxième batterie comprend les bunkers de défense rapprochée occupant la partie basse du pourtour du fort :
Bloc 1, Bloc 2, Bloc Canal Nord, Bloc Canal Sud, Bloc 01, Bloc 4, Bloc 5 et Bloc 6.
La puissance de feu maximale du fort permet d’envoyer 2.100 kg de projectiles à la minute.
Les rives ouest du canal Albert et de la Meuse sont défendues par une ligne de bunkers complétée par des ouvrages de campagne. Quatre-vingt-dix pièces d’artillerie de campagne dispersées dans les environs sont pointées sur les ponts de la Meuse et du Canal Albert. Selon le Commandement de l’Armée belge, l’ensemble du dispositif suffit à stopper toute invasion terrestre de l’armée allemande.
A -45 à -60 m sous le niveau supérieur Il est occupé par la caserne souterraine destinée à l’hébergement de 1.198 soldats. L’accès de fait de plain pied par le Bloc 1. La caserne se compose notamment de : 1 centrale électrique, 3 salles des machines (6 moteurs de 175 CV), 1 citerne à mazout, 1 cheminée d'évacuation d’air avec 2 ventilateurs et un filtre à air, des ateliers, des magasins, des dépôts, des commodités, des armureries, 1 lavoir, des douches, 1 local de télécommunication, 1 infirmerie, 1 salle d’opération, 2 salles des malades, 1 local de stérilisation, de nombreuses chambres, le bureau du commandant, des bureaux d’administration, 2 cuisines, mess, puits … Ce niveau est relié au niveau intermédiaire par 1 ascenseur et 2 escaliers et comprend tout ce qui est nécessaire pour résister pendant une longue période sans aide extérieure.
Le niveau inférieur (-20 à -25 m sous le niveau supérieur)
*Les galeries conduisent à la caserne, l’usine, au PC, aux bureaux de tir, aux salles des filtres, aux pieds des puits des blocs, des coffres, aux dépôts de munitions et à tous autres locaux souterrains. Il est doté de 2 moteurs de 115 CV relié à 2 prises d'air.
Le niveau 2 ou niveau supérieur (superstructure du fort)
Bloc 2 : Coupole mobile éclipsable avec 2 canons de 75 mm court modèle 1934 d’une portée de 10,1 Km sur 360°
Bloc 4 : Coupole mobile éclipsable avec 2 canons de 75 mm court d’une portée de portée 10,1 Km sur 360°.
Bloc 3 : équipée de 3 cloches pourvues chacune d’un ffût réversibles pour 2 mitrailleuses lourdes Maxim et d’une cloche d’observation équipée d’un FM.
Mi Sud : Casemate équipée de 3 affûts réversibles pour 2 mitrailleuses lourdes Maxim, de 3 phares et d’1 cloche d’observation. Une sortie de secours.
Mi CA : Position antiaérienne à 4 Mi Maxim sur trépied.
Leurres : Trois fausses coupoles de 6 m de diamètre.
Bloc cheminée.
Pourtour du fort
Bloc 1 : 1 affût réversible pour 2 mitrailleuses lourdes Maxim et son phare défendent la rampe d’accès du fort. 1 pont escamotable libérant un fossé et 1 grille double bloque l’accès au bloc.
Coffre 2 : Deux canons antichars de 60 mm, 2 affûts réversibles pour 2 mitrailleuses lourdes Maxim, 1 FM pour la défense du débouché d’infanterie, 2 phares et d’1 cloche d’observation.
Coffre 3 : Un canon antichars, 3 affûts réversibles pour 2 mitrailleuses lourdes Maxim, 1 cloche avec 1 FM, 2 phares et 1 cloche d’observation.
Coffre 4 : Un canon antichars, 3 affûts réversibles pour 2 mitrailleuses lourdes Maxim, 1 cloche avec 1 FM, 2 phares et 1 cloche d’observation. Une sortie de secours.
Bloc 2 : Un canon antichar de 60 mm, 3 affûts réversibles pour 2 mitrailleuses lourdes Maxim, 2 phares et d’1 cloche d’observation d’artillerie avec périscope (Eb 1).
Bloc 3 : Deux canons antichars de 60 mm, 2 affûts réversibles pour 2 mitrailleuses lourdes Maxim, 2 phares et d’1 cloche d’observation. Une sortie de secours.
Bloc 4 : Deux canons antichars de 60 mm, 1 affût réversible pour 2 mitrailleuses lourdes Maxim, 1 phare et 1 cloche d’observation. 1 sortie de secours.
Bloc M :
Bloc P :
Bloc 0 :
Fossé antichars : Un fossé sec.
Autres moyens :
14 trous pour guetteurs sont dispersés sur le fort.
6 postes d’observation de campagne se situent dans les environs du fort.
Conclusion
Impressionnant, le fort l’est toujours. Invulnérable, il ne l’était pas. En 15 minutes, une attaque aéroportée comptant moins de 100 hommes l’a mis à genou en le privant de 80% de son potentiel de surface. Les derniers 20% donnèrent énormément de fils à retordre aux attaquants jusqu’à la reddition.
Le drame du fort est autant du à l’application de techniques d’attaque inédites pourtant prévisibles qu’à des causes humaines propres à la garnison du fort taxée d’un certain manque d’aptitude au commandement et d’initiative des échelons supérieurs ainsi qu’au manque de discipline d’une partie de la troupe. De plus, à l’exception de quelques barbelés, de la Cp 120, du hangar et des buts du terrain de football, aucun obstacle n’empêchait l’atterrissage d’avions, de planeurs et de parachutistes.L’histoire ne doit pas oublier que de nombreux soldats de la garnison ont fait preuve d'acharnement, de courage et d’initiative au combat. De nombreux hommes se sont comportés en héros alors qu’ils savaient leur cause perdue.
NB : Toute erreur constatée peut être signalée pour améliorer le présent article. Nous savons notre article incomplet. Si le sujet vous intéresse, vous pouvez consulter les livres :
« LA POSITION FORTIFIEE DE LIEGE – LES NOUVEAUX FORTS » de E. Coenen et F. Vernier – Editions De Krijger.
Visites du fort : Consulter le site «www.fortissimus.be» ou contacter par mail « info@fortissimus.be ».
Remerciements : Ils s’adressent à Christian Hendrick, guide de la fortification, pour la patience dont il a fait preuve lors de ma visite privée. Ses connaissances de la fortification m’ont permis de réviser mes plans et ses photos de compléter le photoscope.
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