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Mosaïque Rome Turquie Antioche Jugement de Pâris Paris Louvre



 Rome Turquie Antioche Jugement de Pâris Paris Louvre
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Cette mosaïque décorait la salle à manger d'une riche maison romaine à Antioche, au IIe siècle ap. J.-C. Un rinceau de vigne et de lierre peuplé d'oiseaux sert d'écrin au légendaire jugement de Pâris : Hermès demande au jeune prince de présider au concours de beauté qui oppose les déesses Athéna, Héra et Aphrodite, qui l'emporte finalement. Par la richesse des coloris et la petite taille des tesselles, l'artiste a voulu rivaliser avec la peinture grecque hellénistique qui lui sert de modèle.

Un pavement de salle à manger

Cette mosaïque a été découverte en 1932 dans la maison de l'atrium, à Antioche. La ville, ancienne capitale du royaume de Syrie et actuelle Antakya en Turquie, a livré un ensemble remarquable de riches villas romaines décorées de mosaïques. Ce panneau s'intégrait au pavement de la salle à manger, refait peu après 115 ap. J.-C., suite au terrible tremblement de terre qui ravagea Antioche. Le triclinium est une salle de réception où les convives dînent à demi allongés sur des lits de banquet installés en "U" autour de la pièce. L'organisation du décor répond à la configuration de la salle et à la disposition des hôtes : plusieurs panneaux figurés ornent le centre de la salle et le seuil tandis que l'emplacement des lits est décoré plus sobrement de motifs géométriques. Les autres tableaux, aujourd'hui partagés entre divers musées, représentent un satyre, une ménade, un concours à boire entre Dionysos et Héraclès, et Aphrodite aux côtés d'Adonis.

Le jugement de Pâris

La mosaïque du Louvre était placée au centre du pavement. Le motif de l'encadrement est inspiré d'une mosaïque créée à Pergame, en Asie Mineure, pour le palais du roi Attale au IIe siècle av. J.-C. Réparti de part et d'autre de deux têtes, un rinceau de vigne et de lierre peuplé d'oiseaux et d'insectes sert d'écrin au légendaire jugement de Pâris, fils de Priam, le roi de Troie.
 


 

Hermès, le messager des dieux, sollicite le jeune prince, qui gardait ses troupeaux dans la campagne escarpée du mont Ida, afin de désigner la plus belle des trois déesses : Athéna, la déesse de la Sagesse, qui porte l'égide, le casque et la lance ; Héra, l'épouse de Zeus, assise majestueusement au centre ; ou Aphrodite, qui, sûre de son succès, est appuyée avec désinvolture au rocher. La scène se déroule sous le regard d'Eros et de Psyché. Pâris récompense finalement Aphrodite pour son éclatante beauté en lui remettant la pomme d'or.

Un tableau de pierre inspiré par la peinture hellénistique

Par la richesse des coloris et la petite taille des tesselles, l'artiste a voulu rivaliser avec la peinture hellénistique qui lui sert de modèle. La composition de ce panneau s'inspire en effet d'une peinture grecque connue par une copie de Pompéi. La technique dite de l'opus vermiculatum, qui utilise de minuscules cubes de pierre et de pâte de verre, permet d'approcher les effets picturaux tels que les dégradés de couleurs et les jeux d'ombres et de lumière. Les mosaïstes de l'Orient hellénisé, imprégnés de la tradition de l'art grec, conservent l'habitude de composer de véritables tableaux de pierre, à l'imitation de la peinture. Le jugement de Pâris est un thème particulièrement prisé du répertoire antique. Pourtant, il a rarement été représenté en mosaïque : seul deux autres exemples sont conservés, à Cherchel en Algérie et en Roumanie.