C'est l'armée Française qui introduit dès la seconde moitié de 1915 le concept du mortier lisse de tranchée tirant un lourd projectile de 85 kg stabilisé par un empennage, avec son 'Mortier de 240 CT', remplacé en 1916 par le 'Mortier de 240 LT' allongé atteignant des portées considérables de plus de 2 km.

Massivement confrontée lors de la bataille de la Somme (Juillet 1916) à ces armes terrifiantes (employées également par les Britanniques sous la dénomination de '9.45 in trench mortar', ou 'Flying Pig') capables de détruire des abris profondément enterrés, l'Allemagne se résoud finalement à en développer un design équivalent pour ses propres troupes.

La réaction fut rapide puisque cette réponse apparaît en fin 1916 sur un design dicté par l'Ingenieur-Komitee ('IKO') de l'armée. Clairement inspirée du 240 LT français dont elle reprenait le calibre, le '24cm schwerer FlügelMinenwerfer IKO' ('s.Fl.M.W. IKO') était d'une arme de fabrication simple confiée à des sociétés privées telles que Maschinenfabrik Germania à Chemnitz, Oberschlesische Eidenbahn-Bedarfs-AG à Zawaszski, ou Wolf Netter & Jacobi de Strasbourg

Le tube en acier était fixé sur un châssis composé d'un pivot orientable horizontalement et d'un mécanisme à vis pour le pointage en élévation, pouvant se déplacer sur un arc de cercle gradué pour le pointage en direction. Le tout était monté sur une lourde plateforme en bois faite de deux lits croisés de 10 et 8 poutres, nécessaire pour absorber le choc du départ créé par la mise à feu de la charge propulsive logée au fond du tube.

Le FlügelMinenwerfer IKO projetait de redoutables bombes de 100 kg comportant 4 ailerons à leur base, à une distance de plus de 1.5 km. En 1918, de nouveaux développements furent entamés pour améliorer l'arme, avec une portée accrue à 3500 m, mais il n'existe pas de preuve d'emploi en opération avant l'armistice. Un total de 700 FlügelMinenWerfers lourds (IKO et Albrecht) étaient disponibles aux armées en janvier 1918.