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Bouches du Rhone Marseille Rue Malaval Eglise Paléochretienne Tombes Marseille MHM



Bouches du Rhone Marseille Rue Malaval Eglise Paléochretienne Tombes Marseille MHM
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Tiré de ce site
 
Une fouille archéologique menée en 2003-2004 dans le quartier de la Joliette à Marseille (rue Malaval), préalablement à la construction d’un parking souterrain, a été l’occasion d’une découverte étonnante. Au sein d’une nécropole paléochrétienne, des sépultures étaient regroupées autour d’une église du Ve siècle et, à l’intérieur de cette église, autour d’une tombe au faste particulier, qui semble avoir polarisé l’implantation de toutes les autres. C’est la raison pour laquelle cette tombe privilégiée est considérée comme « fondatrice ». Son aménagement architectural exceptionnel, qui affirme la volonté de célébrer durablement le culte des personnages qui y ont été inhumés, font d’elle ce qu’on appelle une « memoria ».
La nécropole et l’église paléochrétiennes
Le site de la rue Malaval correspond à l’emplacement de sépultures repérées à la fin du XIXe siècle et signalées alors sous l’appellation de « nécropole du Lazaret ». L’ensemble était installé le long d’une ancienne voie antique conduisant à Aix depuis la porte nord de la cité.
La première surprise a été la mise au jour, sur près de 400 m2, des vestiges d’une église funéraire dotée d’une nef unique et d’une abside orientée à l’est. Elle avait été édifiée au Ve siècle à l’emplacement d’un édifice romain, probablement lui aussi à vocation funéraire.
Lors de la fouille, le chœur présentait un très bon état de conservation et une partie du mobilier liturgique était encore en place : la base de l’autel, un caisson de reliques – vide –, et une tombe monumentale construite dès l’origine en élévation, qui a constitué la deuxième surprise.
Autour de cette découverte remarquable se pressaient soixante-quatorze sépultures, dont une bonne cinquantaine de sarcophages, témoignant de la ferveur dont elle avait fait l’objet. Ce phénomène évoque la vieille tradition chrétienne de la tumulatio ad sanctos, selon laquelle l’inhumation à proximité d’un saint garantissait aux défunts une protection spéciale dans l’au-delà.
Une tombe exceptionnelle pour deux saints anonymes
memoria, constituée de plaques de marbre polychrome à décor d’écailles qui couvraient les deux sarcophages.
 
En quoi consistait ce monument funéraire ? Quatre chancels de marbre, dont deux portaient un décor d’écailles enchevêtrées, entouraient deux sarcophages jumeaux, en calcaire rose, de grandes dimensions. À l’intérieur de ces sarcophages se trouvaient deux cercueils en plomb, abritant eux-mêmes les restes de deux hommes d’âge mûr qui n’ont, jusqu’à présent, pas pu être identifiés.
Autre signe de la vénération qui leur a été portée, un équipement particulier permettait d’introduire un liquide (sans doute de l’huile d’olive) à l’intérieur des sarcophages, au moyen d’orifices percés dans le dallage de couverture, de le faire circuler afin qu’il se sanctifie au contact des cercueils de plomb, puis de le recueillir au chevet de la tombe sud et de le stocker dans des ampoules de verre.
memoria (le cercueil de plomb est recouvert de boue). Le conduit en bronze qui transperce le couvercle était rempli d’huile par le haut, qui se sanctifiait au contact du cercueil. Grâce à un exutoire situé au chevet de la tombe, l’huile sainte était ensuite recueillie dans des ampoules de verre.
 
Enfin, détail lui-même insolite, dans un contexte où de nombreux monuments ont été épierrés, détruits, vidés de leur contenu, la memoria a été retrouvée intacte, et les sarcophages qui l’entouraient, inviolés.