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Les cargos romains : leurs cargaisons, leurs passagers
Le trafic commercial est considérable lorsque Rome est à son apogée. Les progrès techniques de la navigation et de la construction navale permettent de transporter à peu près tout à peu près n'importe où. Les navires de guerre veillent sur les précieux convois marchands et la spéculation va bon train.
Mare Nostrum est imprévisible et dangereuse. Comme les flottes de guerre, les navires marchands ne naviguaient que de mi-mars à mi-septembre, sans instruments, en suivant les périples, instructions nautiques de l'époque qui se transmettent oralement, de capitaine en capitaine. Le calcul astronomique, la science des vents et des courants s'associaient au courage et à l'impérieuse nécessité d'approvisionner l'Empire et les colonies.
Le transport de commerce qui s'effectuait depuis toujours le long des côtes avec des caboteurs portés autant par les vents que le courant ligure, connait un essor remarquable avec les nouveaux itinéraires de navigation hauturière ouverts grâce à la découverte de l'étoile polaire grâce aux Phéniciens.
L'une des routes les plus connues, celle du Commerce du Levant, passait par la Sicile et les Baléares pour rejoindre l'Espagne et ses mines d'argent. Il y avait sur la mer autant de voiliers qu'à l'époque moderne de la navigation de plaisance. Les besoins étaient immenses.
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BON PORT , BONNE CARENE
Tant que les ports n'étaient pas nombreux, il fallait utiliser des navires échouables, à fond plat, qui tapaient et se brisaient souvent dans la tempête. Avec la multiplication des ports équipés de quais d'accostage, les bateaux purent avoir des quilles structurantes qui constituaient aussi d'utiles plans anti-dérive lorsque les bateaux marchaient près du vent de travers.Tous redoutaient les attaques des pirates et naviguaient en convoi. Mais, malgré ses aléas et ses dangers, la voie maritime restait incomparablement plus rapide que le routage terrestre, également peu sûr. Armer un navire pouvait faire gagner rapidement beaucoup d'argent. La spéculation allait bon train pour ces marchandises assurées par des banquiers.Ces bateaux aux ventres ronds souvent recouverts d'une feuille de plomb contre les attaques des vers, avaient deux ou trois mâts gréés en carré et disposaient de deux gouvernails pour les manœuvres, un sur chaque bord.
Ils étaient chargés de dolia citernes de terre cuite et d'amphores pour le vin, pour l'huile, les fruits secs, les poissons séchés et le garum sauce à base de poisson, proche du Nùoc Mam vietnamien de sacs de céréales mais aussi parfums et de produits manufacturés : vaisselle fine, tissus, objets et métaux précieux.
ONENARIA, CORBITA ET PONTO
L'Onenaria fut longtemps le cargo standard dont s'inspira la Corbita, [Les Corbitas voguaient sur le Rhône et la Méditerranée] plus massive. Avec ses 55m de long pour 14m de large, elle portait 40.000 amphores et souvent jusqu'à 400 passagers pour un poids total de 2.000 t. Navigant souvent en escadre, elles bénéficiaient de la protection de la flotte militaire pour parer aux attaques des pirates. Autres temps, même mœurs
Le Ponto, massif navire de charge était, comme son nom l'indique, entièrement ponté. Deux gigantesques mâts aux voiles carrées de grande taille assuraient une puissante marche hauturière et le fond plat permettait la remontée des fleuves. Il était orné d'une figure de proue en col de cygne et possédait un rostre où pouvait figurer un taureau, un bouc ou un sanglier. Cet appendice, outre la protection de l'avant lors de l'échouage présentait l'avantage d'accroître la stabilité de route.
Ces bateaux marchands transportaient vraiment de tout : il y avait d'impressionnants porte-obélisques, comme celui de Caligula, livrant le marbre pour la construction d'Ostie, il y avait les Hippago, spécialement conçus pour transporter les chevaux, et bien d'autres curiosités (vois page suivante). Rien ne semblait impossible aux navigateurs antiques et, lorsqu'il s'agissait de remonter le Rhône, ils savaient en franchir les bancs de sable, en remonter le courant, transborder, gruter, gérer des cargaisons qui venaient de partout et allaient partout.
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