Le milliaire XX
Il a été trouvé à Pont-de-Treilles, dans le lit du Rieu de Treilles en 1949. C’est le premier milliaire républicain découvert en Gaule. Il porte la plus ancienne inscription latine connue en territoire gallo-romain 30. La data-tion la plus probable est 118 av. J.-C 31.
Le milliaire se trouvait placé obliquement dans le lit du torrent, à peu de distance de la rive gauche et à une vingtaine de mètres en amont de l’actuel pont sur la D6009. Une enquête sommaire a permis de savoir que la borne avait été dégagée, plusieurs années auparavant, pendant la guerre, à la suite de l’exploitation du gravier de la rive gauche pour la construction des blockhaus allemands de la côte 32. Il a été taillé dans un grès à lumachelles d’ostracés 33. Il provient sans doute de la carrière antique des Bugadelles 34. C’est un cylindrique de diamètre allant 41 à 43 cm et d’une hauteur de 193 cm.
L’endroit se situe non loin de l’accès autoroutier de Leucate. Le milliaire est aujourd’hui conservé dans le musée archéologique du Palais des Archevêques de Narbonne. IL a été transférer en 2020 au nouveau musée de Narbo Via
Un manuscrit en date du 3 mars 1781 mentionne une borne seigneuriale entre Treilles, Lapalme et Leucate, dite borne de La Cave 35. Elle pourrait être le milliaire XX, déplacé en cet endroit proche de son emplacement d’origine, afin de jouer ce rôle ensuite abandonné.
Une enquête du 19 avril 1950 (fig. 13) conclut que la borne fut trouvée sur la partie gauche du lit légal du Rieu et donc sur le territoire de Lapalme sur des terres appartenant à Mme Veuve Castan et à son fils Auguste Castan, le terrain sur la partie droite appartenant à M. Vaills, alors maire de Treilles. Un procès qui eu lieu en 1953 a remis en cause cette conclusion.
C’est le « groupe archéologique cantonal de Sigean » qui a d’abord recueilli le milliaire dans son musée de la Grand’Rue, la maison Peyre-Razouls, avec l’autorisation du professeur Jannoray qui a fait la lecture définitive de l’inscription. Ensuite, la borne milliaire a été reçue par Narbonne, mais avec quelques difficultés de la part des habitants de Sigean qui souhaitaient la garder.
Un comble ! Le milliaire n’a été enregistré officiellement à Narbonne que par la suite, à l’arrivée d’Yves Solier devenu conservateur du Musée de Narbonne. Conduits par Yves Solier, Claude Philippe et Luc Lapierre sont allés sur le lieu exact de la découverte du milliaire, accompagnés de deux vignerons de Caves, Francis et Jean-Louis Bareda, eux-mêmes amateurs d’archéologie romaine. Le point GPS a été relevé ! Pour autant, il est peu probable que cet endroit soit l’emplacement du milliaire XX. Il a pu être mis là pour s’en débarrasser étant devenu inutile ou placé là pour jouer le rôle de borne seigneuriale si l’on se réfère au manuscrit de 1781.