13SFR SF Rohrbach SS Legeret Simserhof O 300 Ouvrage d'artillerie SIERSTHAL 57410
Je remercie Jean Marie Brams Christian Adam Wikimaginot Wikipedia Maginot Moselle pour leur aide
Secteur Fortifié de Rohrbach SFR
il n 'existe pas d'insigne J ai mis arbitrairement les armes de la ville de Rohrbach SFR |
C 'est l 'un des plus importants ouvrages de la Ligne Maginot situé dans le Pays de Bitche. Sa construction dura 9 ans, entre 1929 et 1938. Il défendit les troupes françaises ainsi que les forts voisins, notamment le Fort Casso en 1940. Il capitule et se rend sur ordres supérioeurs sans avolir été vaincu les allemands l'occupent jusqu''à la fin 1944 et ils l 'abondonnent après l’assaut des allié s Il est constitué de 8 blocs bétonnés, de tourelles et de rails antichars.
L'ouvrage d'artillerie du Simserhof est constitué de huit blocs de combat et de deux blocs d'entrée.Les blocs de combat sont regroupés en deux demi-ouvrages , blocs 1, 2 et 5 à l'ouest, blocs 7 et 8 au milieu, blocs 3, 4 et 6 à l'est Son coût de construction s'est élevé à 118 Mio de Francs 1935
Le numéro d'abonné du central principal de l'ouvrage d'artillerie du Simserhof au réseau téléphonique de la fortification Maginot était O 300 Le central de tir du PC artillerie avait pour numéro d'abonné CT 310 alors que les observatoires avaient pour l'artillerie les indicatifs suivants
Bloc 2 : Observatoire d'artillerie O 2
Bloc 5 : Observatoire d'artillerie O 3
Bloc 6 : Observatoire d'artillerie O 1
La numérotation allemande de l'ouvrage du Simserhof était Werke 401, les blocs étant numérotés de a à h puis m et k
EQUIPEMENT
Electrique
L'ouvrage du Simserhof requiert pour son fonctionnement une puissance maximale de 500 KW.
Elle est fournie par le réseau électrique civil auquel l'ouvrage est relié par une alimentation souterraine.
En cas de coupure du réseau électrique civil, ce qui fut le cas lors du retrait des troupes d'intervalle, une usine électrique équipée de quatre groupes électrogènes à moteur diesel SULZER 6 DD 22 à 6 cylindres développant (à priori) 240 chevaux chacun (175KW par groupe) fournissait l'énergie nécessaire.
Dans la cas du fonctionnement sur groupe, le chauffage électrique de l'ouvrage était coupé, la centrale n'étant pas en mesure de reprendre ce gros consommateur.
L'alimentation électrique par l'arrière devait comporter une interconnexion HTA avec l'ouvrage voisin du Schiesseck dont le câble n'a jamais été posé.
2 groupes ont été prélevés par les allemands durant la guerre. Destination des plus probable : mur de l’atlantique.
Deux nouveaux groupes de remplacement ont été installés après guerre (1953).
Il s’agit de type 6DF22, 600tr/mn, 265 CH (plaque moteur en pièce jointe)
Les DF seraient donc plus puissant que la séries DD du Hochwald Ouest.
Les Sulzer se déclineraient donc en 3 sous groupes :
Les DD 22, les KD 22 et les DF 22.
source Internet |
Description
Bloc 1 : Bloc tourelle de mitrailleuses - Créneau d'artillerie
- 1 Tourelle de Mitrailleuses
- 1 cloche GFM
- 1 créneau obusier de 135 mm
- 1 créneau pour jumelage de mitrailleuses Reibel MAC 31 interchangeable avec un canon antichar de 47 mm sur birail
- 1 créneau pour jumelage de mitrailleuses Reibel MAC 31
Bloc 2 : Bloc tourelle de mortiers et observatoire d'artillerie (O6)
- 1 Tourelle de mortiers de 81mm
- 1 cloche GFM
- 1 cloche observatoire VDP
- 1 créneau pour jumelage de mitrailleuses Reibel MAC 31 interchangeable avec un canon antichar de 47 mm sur birail
- 1 créneau pour jumelage de mitrailleuses Reibel MAC 31
Bloc 3 : Bloc tourelle de mortier
- 1 1 Tourelle de mortiers de 81mm
- 2 cloches GFM
- 1 créneau pour jumelage de mitrailleuses Reibel MAC 31 interchangeable avec un canon antichar de 37 mm sur birail
- 1 créneau pour jumelage de mitrailleuses Reibel MAC 31
Bloc 4 : Bloc tourelle de mitrailleuses et créneau d'artillerie
- 1 Tourelle de Mitrailleuses
- 1 cloche GFM
- 1 créneau pour obusier de 135mm
- 1 créneau pour jumelage de mitrailleuses Reibel MAC 31 interchangeable avec un canon antichar de 47 mm sur birail
- 1 créneau pour jumelage de mitrailleuses Reibel MAC 31
Bloc 5 : Casemate d'artillerie et observatoire d'artillerie (O7)
- 2 cloches GFM
- 1 cloche LG
- 1 cloche observatoire VDP
- 3 créneaux pour canons obusiers de 75 mle 32
Bloc 6 : Casemate d'artillerie et observatoire d'artillerie
- 2 cloches GFM
- 1 cloche LG
- 1 cloche VDP
- 3 créneaux pour canons obusiers de 75 mle 32
Bloc 7 : Bloc tourelle 135 mm
- 1 Tourelle de canons obusiers de 135mm
- 2 cloches GFM
Bloc 8 : Bloc tourelle de 75 mm
- 1 Tourelle pour canons de 75 mle 33
- 2 cloches GFM
E.M. (Entrée des Munitions de plain-pied)
- 2 cloches GFM
- 1 créneau pour jumelage de mitrailleuses Reibel MAC 31 interchangeable avec un canon antichar de 47 mm sur birail
E.H. : (Entrée des Hommes en puits)
- 2 cloches GFM
- 1 cloche lance grenades
- 2 créneaux pour jumelages de mitrailleuses Reibel MAC 31 interchangeables avec un canon antichar de 47 mm sur birail
Il faut savoir que cet ouvrage aurait du comporter six blocs supplémentaires et des fossés anti-char selon ses plans initiaux. Les dépassement de crédit amenèrent ici comme dans de nombreux autres ouvrages à reporter leur construction en 2° cycle, ce qui explique qu'ils n'aient jamais vu le jour.
EFFECTIF, Commandement et/ou unité
L'équipage théorique du Simserhof est composé de 28 officiers et 792 hommes, principalement issus le la 4° CEO du 3e bataillon du 153e régiment d'infanterie de forteresse (RIF), du 7e bataillon du 155° régiment d'artillerie de position (RAP) et des éléments des 1er, 15e et 18e régiments du génie.
155 RAP |
Les 2 et 3 septembre 1939, la mobilisation générale est lancée et la guerre déclarée par la France à l'Allemagne. Le 2 septembre 1939, mobilisation des troupes de forteresse affectées au Simserhof: 153° RIF, 155° RAP, 1°RG, 15° RG, 18° RG. Soit 812 hommes.
153e RIF |
Pendant la campagne de 1940, l'ouvrage ne sera jamais attaqué directement par les troupes allemandes, mais il assurera un soutien d'artillerie au profit des AP et de ses voisins directs.
Le 12 octobre, le Simserhof effectue ses premiers tirs d'artillerie. La tourelle de 75 (B8) intervient au profit des avant-postes situés à une dizaine de kilomètres sur l'avant de la ligne fortifiée. Durant toute cette période entre l'automne 1939 et Mai 1940, seule cette tourelle tirera sporadiquement pour soutenir des actions de contre-batterie et pour appuyer des patrouilles et coups de main des corps francs dans les avancées, l'ennemi étant hors de portée et hors champ des autres pièces d'artillerie.
Le 12 mai 1940, les avancées sont violemment bombardées et le Simserhof riposte pour appuyer les troupes françaises.
Le 10 juin 1940, l'alimentation électrique des ouvrages Maginot et des casemates est coupée. Le commandement de l'Artillerie décide du rapatriement dans l'ouvrage de toutes les munitions disponibles stockées à l'extérieur. Du 10 au 12 Juin, l'ouvrage ouvre enfin réellement le feu de façon intense par ses tourelles pour couvrir le repli progressif des avant-postes et des troupes de couverture en avant de la LPR. Ces tourelles (81mm, 75mm, 135mm) participent en particulier à la défense de l'AP du Bitcherberg, à 1500m en avant de l'ouvrage.
Le 13 juin 1940, le 153°RIF reçoit l'ordre de repli et seuls restent en place les équipages des casemates, des ouvrages et des avant-postes. Au 14 juin 1940, le SIMSERHOF dispose d'un stock de munitions très supérieur à la dotation réglementaire de 8000 coups par pièces de 75 (64000 coups au total, répartis entre les M1, M2 et M3), 2000 par pièces de 135 (8000 au total) et 4000 par mortier de 81 (16000 au total).
15 Juin 1940 : perte de toutes liaisons avec le commandement. Dans ces conditions, décision est prise de résister sur place. Les avant-postes encore occupés pour faire "volume" sont évacués alors qu'ils sont au contact de l'ennemi. Celui-ci fait l'objet d'un traitement de faveur de l'ensemble de l'artillerie de secteur car maintenant il est à portée... Les AP de Guising et Bitcherberg sont particulièrement pris à partie par l'ennemi.
En prévision de l'ordre de destruction et d'évacuation de l'ouvrage le 17 ou le 18 (ordre annoncé par le 43° CAF) les DMP internes de l'ouvrage sont chargés et préparés. Heureusement cet ordre n'arrivera jamais.
16 Juin 1940 : l'encerclement de l'ouvrage est effectif. Le commandement d'artillerie détache des observateurs dans certaines cloches GFM orientées Sud pour permettre un minimum d'observation dans cette direction avec les périscopes F1/F2 en dotation.
A partir du 18, l'ouvrage intervient de nombreuses fois en soutien des ouvrages à l'Ouest qui sont à portée de ses 75 : ROHRBACH et WELSCHOFF, qui sont approchés ou bombardés par l'arrière.
Le 19 juin 1940 l'ouvrage de ROHRBACH repère une infiltration de l'ennemi le long de la voie ferrée vers la casemate de BINING et le SIMSERHOF intervient. L'abri de Rohrbach signale à son tour la présente d'un important convoi de camions ennemis qui envahit le casernement de Rohrbach, l'artillerie du SIMSERHOF les en déloge.
Ne pouvant empêcher la chute de l'ouvrage du HAUT-POIRIER, hors de portée, à partir du 21 juin l'artillerie du SIMSERHOF est constamment en action pour couvrir les ouvrages du WELSCHOFF et de ROHRBACH.
Le 22 juin 1940, l'artillerie de l'ouvrage du SIMSERHOF mettra fin à une attaque allemande lancée contre le bloc 2 de l'ouvrage de ROHRBACH.
Le même jour, "Au Bloc 7 du SCHIESSECK, le lieutenant Raymond Bernolle est informé le 22 au soir « qu’une voiture allemande, venant de Lemberg, se dirige vers Bitche par le Sud ». Bernolle transmet l’information à l’adjudant Saillant, chef de la tourelle de 75 et les deux hommes repèrent le véhicule qui, sans doute égaré, s’arrête dans un virage. Le tir est déclenché à vue. Trois obus. La voiture brûle. Le Major von Bloh est tué et le Hauptmann Franz Blessé. Ils appartenaient à l’état-major du Génie de forteresse, de Wiesbaden." (R. Bruge)
23 Juin 1940 : poursuite du soutien en limite de portée à l'ouvrage du WELSCHOFF, attaqué depuis le 21. Dans la nuit du 23 au 24, le vent devient défavorable et contrarie les tirs du SIMSERHOF.
24 juin 1940 : Chute du WELSCHHOF et de la casemate de BINING à 9h. Après avoir pris possession de l'ouvrage, les Allemands concentrent leurs efforts sur celui de ROHRBACH, suivant sur la liste. Celui ci aura le soutien des tubes de 75 sous tourelle et sous casemate du Simserhof qui tirent pratiquement en continu jusqu'à 22h30 et interdiront toute tentative sérieuse d'attaque.
A minuit trente, l'ouvrage cesse le feu, conformément aux clauses de l'armistice. Selon le CE BOURVON, il aura tiré quelques 14000 obus de 75mm, 2000 bombes de 81mm et 1000 obus de 135mm durant la campagne.
Le 25 juin, les combats cessent en application de l'armistice signé le 22 . Les Allemands tenteront alors de négocier avec les ouvrages mais essuieront à chaque fois une fin de non-recevoir, les commandants d'ouvrages attendant un ordre formel de l'état major français. Cet ordre ne sera apporté que le 30 juin 1940 par le lieutenant-colonel SIMON, mandaté par la commission d'armistice, et l'ouvrage du SIMSERHOF déposera alors les armes, un détachement allemand rendant les honneurs à l'équipage invaincu . L'ouvrage sera remis intact aux allemands et l'équipage se rendra au camp de Bitche, première étape vers le chemin de la captivité en Allemagne.
Une information intéressante sera partagée par les Allemands avec l'encadrement du SIMSERHOF et du ROHRBACH à la reddition. En cas de continuation du conflit, il était prévu une attaque en force de l'ouvrage de ROHRBACH avec neutralisation simultanée de l'artillerie du SIMSERHOF par attaque aérienne...
Une petite partie des personnels du Génie français faisant partie de l'équipage de l'ouvrage restera sur place pour assurer la maintenance des installations, l'ouvrage étant utilisé comme stock de torpilles par l'armée allemande.
Deux des groupes électrogènes de l'usine seront démontés pour être remployés par l'occupant. L'ouvrage est utilisé comme dépôt.
En novembre 1944, les troupes alliées approchent du secteur fortifié des vosges et le génie allemand met en état de fonctionnement l'artillerie des quatre ouvrages d'artillerie du secteur : le SIMSERHOF, le Schiesseck, l'Otterbiel et le Grand Hohekirkel.
Les équipages de ces ouvrages seront formés à partir du groupement du major Klikhart et du corps des pionniers de forteresse, les quatres ouvrages étant placés sous commandement du lieutenant Zupka de la 25e Panzer-Division. L'équipage de l'ouvrage du SIMSERHOF est alors composé de 8 officiers, 70 sous-officiers et hommes de troupe allemands.
Les combats pour la libération du Pays de Bitche débutèrent le 6 décembre 1944. Ils furent menés coté alliés par le XV US Corps, constitué des 44°, 45° et 100° Divisions d'infanterie avec l'appui de la 12° Armored Division, l'ouvrage du SIMSERHOF étant assigné à la 44° Division d'infanterie.
Le SIMSERHOF fit tirer la première fois sa tourelle de 75 le 7 décembre. Le lendemain, celle-ci dut cesser ses tirs, un des deux canons de 75 ayant éclaté tandis que l'autre devenait inutilisable du fait de la distorsion de l'affût.
Le pillonage de l'ouvrage par l'artillerie américaine continua sans pour autant lui occasionner de sérieux dommages jusqu'au 14 décembre lorsque l'artillerie américaine réussit à percer les façades arrières et les embrasures des blocs 1, 5 et 6, mettant du coup ces blocs hors d'usage.
Le 15, les obusiers de 135 cessent le tir faute de munitions
Le 16, l'infanterie américaine prend possession des entrées et les liaisons téléphoniques entre le SIMSERHOF et le Schiessek sont interrompues, empêchant ainsi les deux ouvrages de se couvrir mutuellement.
Le 17 les conditions météo permettent aux chasseurs-bombardiers de la 12e force aérienne tactique US de reprendre le pilonnage de l'ouvrage.
Le 19 décembre à 1h30 du matin, les occupants du SIMSERHOF abandonnèrent l'ouvrage par la sortie de secours du bloc 4 sans avoir à déplorer de pertes.
Le 1 janvier 1945, le Haut commandement allemand déclencha l'opération Nordwind et l'ouvrage sera attaqué par les Allemands à 6 heures du matin, sans succès.
A partir de 1950, le Génie français entreprend les réparations nécessaires de l'ouvrage. Le SIMSERHOF fait partie d'un projet général piloté par le Cne Philippe Truttmann de remise en état de l'ensemble qu'il constituait avec le SCHIESSECK, servant ainsi de conservatoire de la fortification à l'usage des troupes du Génie. L'armée continuera d'assurer son entretien en état de marche jusqu'à la fin des années 1990. Durant cette période, l'ouvrage comme celui voisin du Schiesseck serviront à entreposer du matériel récupéré dans nombre d'autres ouvrages par le Génie. L'ouvrage sera ponctuellement ouvert à la visite au public dés le milieu des années 70.
Au début des années 2000, une convention signée entre l'état propriétaire de l'ouvrage et la Région Lorraine permet la modernisation de l'ouvrage à grand frais et son ouverture au public selon des modalités avant-gardistes (son et lumière intérieur, déplacement en navettes filoguidées...).
L'ouvrage sera acquis le 12 janvier 2012 par la Communauté de communes du Pays de Bitche.
Etat en 2021 : le système de visite automatique en navette a été désaffecté, mais la partie arrière de l'ouvrage peut être visitée normalement selon des modalités propres liées à la crise sanitaire après une année blanche due à cette crise. Le projet de remise en état des blocs avants existe toujours, ainsi que l'Association des Amis du Simserhof.