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Vienne Berrie
Vienne Berrie
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Le château de Berrie, en Loudunais, est un imposant château médiéval en partie réinventé au xixe s. Il est assis sur une plateforme de tuffeau dégagée par de profonds fossés et percée de caves, de carrières et de souterrains. L’espace enclos par l’enceinte est barré par des logis qui séparent la haute cour, au nord, de la basse cour, située quelques mètres plus bas, au sud. Le grand logis de plan rectangulaire élevé au centre de l’enceinte apparaît comme la partie la plus ancienne du château (xiie-xiiie s. ?). Seule la chapelle castrale, isolée dans l’enceinte, est bien datée par un texte (début du XIIIe s.).
2 L’actuel propriétaire a engagé les travaux de restauration d’une construction accolée à l’ouest du corps de logis principal (entre haute et basse cours). Les décaissements, réalisés fin 2014 sans surveillance archéologique, ont mis au jour de nombreuses structures. Une fouille préventive a alors été prescrite. Il s’agissait de relever les vestiges et d’appréhender la stratigraphie restante. L’opération a été l’occasion de mener une petite étude de bâti de l’ensemble des élévations de ce secteur. Le relevé topographique d’une partie du réseau souterrain et tout particulièrement d’une pièce, difficilement accessible et présente à l’aplomb du bâtiment, a constitué un complément d’intervention.
3 Le secteur étudié a révélé une densité très importante de maçonneries. La disparition presque complète de la stratigraphie ne permet pas d’établir une chronologie absolue, ni même relative. À l’est, le mur occidental du logis principal apparaît comme la structure la plus ancienne (XIIe-XIIIe s. ?). À l’ouest, le bâtiment dit des cuisines, plus récent, possédait un petit espace annexe, ouvert sur la pièce principale par une grande arcade en plein-cintre. Le dernier niveau d’occupation cendreux associé à cette annexe paraît datable de la 1re moitié du XIVe s. L’arcade a été condamnée et l’annexe rasée à la fin du XV ou XVIe s. (le bouchage intègre une baie à linteau à motif en accolade).
4 Dans l’angle opposé, une construction a été adossée au logis principal. Elle a connu quatre états distincts dont le premier peut être daté de la 2nde moitié du XIVe ou du XVe s. Les autres maçonneries, qui forment le bâtiment actuel, sont postérieures : mur nord et mur sud correspondent à deux états distincts dont le 2e est datable des XVIIe-XVIIIe s., la cage d’escalier est de la fin du xixe s.
5 La partie la plus profonde des souterrains a par ailleurs été relevée. Accessible depuis le logis principal par un escalier, elle se compose de trois grandes salles, présentant par endroits des restes de colonnes engagées, réservées dans la roche. C’est le cas pour la dernière salle, accessible par un boyau presque entièrement comblé, dont le niveau d’occupation le plus ancien a livré des fragments de pots des XIIe-XIIIe s. Du mobilier de la 2nde moitié du XIVe-XVe s. a par ailleurs été recueilli en abondance parmi les déblais issus des dégagements du XIXe s. Entre les salles principales, un espace entièrement remblayé pourrait correspondre à une autre salle au plafond effondré. Il peut également s’agir d’une salle entièrement ouverte vers la surface, ce que suggère la présence des soupiraux éclairant les autres salles depuis cet espace-là. Des portes maçonnées permettaient d’y accéder. L’une d’elles obture partiellement le conduit qui ne devait plus être utilisé. Le relevé topographique a permis d’observer que le puits de la basse cour recoupe la pièce la plus profonde (son conduit est masqué par une maçonnerie).
6 En dépit des démolitions qu’il a subies, et des transformations importantes du XIXe s., le potentiel archéologique du château de Berrie est assez exceptionnel, tant en surface que dans les souterrains, qui n’ont été qu’explorés. Suite aux découvertes inattendues dans un secteur présumé très touché par les travaux du XIXe s., l’achèvement de la fouille est envisagé, afin de mieux comprendre et de dater les structures mises au jour.