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1920 Légion Etrangère Compagnies Montées Maroc Aubagne
1920 Légion Etrangère Compagnies Montées Maroc Aubagne
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Texte tiré de ce site
Les compagnies montées sont les compagnies d’infanterie de la Légion étrangère montées à mulets. La première compagnie montée de Légion est créée au Sud-Oranais en Algérie en 1881. La rôle de ces unités d’élite est d’augmenter la mobilité de l’infanterie en territoire hostile en évitant la fatigue des hommes. Elles participeront avec succès aux opérations de la conquête du Sud-Oranais et de la pacification du Maroc. Partiellement motorisées dans les années 1930, la dernière de ces compagnies montées est dissoute au Maroc fin 1949.
Introduction
La première compagnie de Légion équipée de mulets (des hybrides d’un âne et d’une jument) composée exclusivement de fantassins est créée pendant la campagne du Mexique (1862-67), au début de 1866. Elle constitue une unité de contre-guérilla pour couvrir l’évacuation du corps expéditionnaire français. Cette compagnie est dissoute un an plus tard, à la fin de la campagne.
Néanmoins, l’histoire des véritables compagnies montées de la Légion étrangère ne commence qu’en 1881, en Afrique du Nord, pendant la conquête de l’Algérie par la France (1830-1902). Au début de cette année, une partie importante des troupes françaises est transférée de l’Algérie vers la Tunisie, pour occuper ce pays. Tout de suite, une insurrection s’est produite au sud-ouest de l’Algérie, dans le Sud-Oranais (la région d’Ain Sefra, Figuig et de Béchar). Elle est menée par le marabout (un saint homme, sage) Bou Hamama, qui massacre les Européens et razzie les tribus qui lui résistent. C’est un adversaire d’une mobilité étonnante qui lui permet de bénéficier de l’effet de surprise dans une zone de relief difficile d’accès, au nord du Sahara occidental et dans les plaines des Hauts Plateaux.
Pourquoi les compagnies montées ?
C’est alors dans le Sud-Oranais en octobre 1881, sous les ordres du Colonel de Négrier (le commandant de la Légion depuis juillet), que la première compagnie montée à mulets est créée. Dans les colonnes militaires, elle est destinée à se porter en avant, à poursuivre l’ennemi rusé et mobile et à porter les premiers coups. L’avantage essentiel de cette unité est d’augmenter la mobilité de l’infanterie en évitant la fatigue des hommes. La compagnie de fantassins montés sur des mulets arabes peut aller longtemps et loin, pendant plusieurs jours, en territoire hostile.
Vers la fin de l’année, les compagnies montées sont aussi organisées dans chaque régiment de zouaves et de tirailleurs (unités d’infanterie de l’Armée d’Afrique).
Pourquoi des mulets et non des chevaux ou des chameaux ? Parce que le mulet se déplace à une allure proche de celle du pas de l’homme, soit à une vitesse moyenne comprise entre 5 et 6 km/h. Il est aussi trop fort pour transporter les bagages des deux hommes et bien adapté au « pays de la soif ». En plus, le mulet se nourrit de 3 kg d’orge par jour, contre les 5 kg nécessaires au cheval. Le chameau, lui aussi, est trop fort et bien adapté aux régions chaudes et de sable. Mais, en comparaison avec le mulet, il n’est pas utilisable dans les djebels ou dans les hautes montagnes.
La compagnie montée peut marcher habituellement 10-15 heures par jour et parcourir entre 40 et 50 km. Mais, en cas d’urgence, elle peut conserver une marche quotidienne de 70-80 km pendant plusieurs jours.
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Le territoire du Sud-Oranais en Algérie. |
L’organisation des premières compagnies montées
En 1884, les compagnies montées deviennent une spécialité Légion ; celles de zouaves et de tirailleurs seront dissoutes. L’organisation de la compagnie montée est déjà achevée. La compagnie est composée de plusieurs pelotons ; un peloton de la Montée peut compter, dans certaines périodes, jusqu’à 120 hommes. Les légionnaires pour la montée sont choisis parmi les volontaires les plus robustes. L’effectif est porté à 215 hommes, 120 mulets et 3 chevaux. Les officiers sont à cheval, les adjudants disposent d’un mulet individuel. Le reste a un mulet pour deux hommes ; le plus ancien est le « titulaire » (il est responsable de l’animal), l’autre est « doubleur ». Pendant la marche, la moitié des légionnaires est à dos de mulet ; les autres sont à pied près de son compagnon. Ils assurent en général la protection ou aident dans les passages difficiles.
Les mulets marchent habituellement en file indienne, avec en tête des animaux résistants et bien dressés. Toutes les heures, le capitaine commande « Changez, montez ». Les deux hommes échangent leur place. En cas d’urgence, la vitesse de la marche s’accélère et les hommes à pied suivent au pas de gymnastique. L’échange se fait alors le plus fréquemment. En cas d’une action, tous les hommes mettent pied à terre en laissant leurs mulets aux quelques légionnaires chargés de les tenir.
En ce qui concerne le légionnaire de la montée : il est habillé de bourgeron (la blouse) et pantalon de toile (en hiver, en dessous, veste et pantalon de drap), ceinture de flanelle, képi avec couvre-nuque ou chéchia (un bonnet), musette et petit bidon. Sur la poitrine, il a une poche à cartouches dit Légion (modèle 1881 de Colonel de Négrier). Le légionnaire porte encore son Fusil Gras 1874. Le mulet transporte le reste pour tous les trois : les bagages, vivres, l’eau et la nourriture de plusieurs jours.
Le mulet (aussi le « brèle » dans le jargon militaire) est l’objet des soins les plus attentifs ; sa santé est le principal souci. Le pansage des mulets doit avoir lieu chaque jour obligatoirement. Le gradé (un sergent) doit voir les animaux de son groupe matin et soir. Un bon légionnaire monté doit faire passer le bien-etre de son mulet avant le sien. On dit que 99 % des blessures du mulet proviennent de la faute de l’homme et de la négligence du sergent. Si un mulet se blesse, son titulaire est puni de 15 jours de prison ; il doit aussi marcher à pied avec tout son matériel.
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Le légionnaire au début des années 1880 par P. Benigni. Notez la poche à cartouches dit Légio |
Un légionnaire de la 18e Compagnie Montée du 1er RE au Sud Oranais en 1903. |
n.
Sud-Oranais et le Maroc avant 1914
Jusqu’au milieu des années 1890, une compagnie d’infanterie de Légion est périodiquement transformée (pendant environ un an) en compagnie montée lorsqu’elle est déployée dans le Sud-Oranais. Ensuite, chacun des deux régiments de la Légion étrangère a fourni une telle compagnie, jusqu’en 1904. Depuis lors, chaque régiment possédait deux compagnies montées tournantes pour opérer dans le Sud-Oranais, près de la frontière avec le Maroc. C’est pourquoi leur dénomination se changera régulièrement.
Les durs combats s’y déroulent ; le plus célèbre à El Moungar en septembre 1903. La 22e Montée du 2e Etranger du Capitaine Vauchez y est très abîmée par plus de 2000 dissidents.
En 1907, la pacification du Maroc commence. Les montées font mouvement sur le nouveau champ de bataille pour sillonner les Hauts Plateaux au Sud marocain. Là, en mai 1908, la 24e Montée du 1er Etranger du Lieutenant Jaeglé résiste aux nombreux ennemis retranchés dans la palmeraie de Beni-Ouzien. Le lieutenant et 14 légionnaires sont tués.
En 1913, les deux régiments étrangers disposent déjà de deux compagnies montées (CM) régulières chacun. Elles sont dotées d’une Section de Mitrailleuses pour augmenter leur autonomie.
La même année, la 3e CM du 2e RE d’un certain Capitaine Rollet change le nom et devient la Compagnie Montée du Maroc (CMM). Par contre, la 14e CM du même régiment devient Compagnie Montée d’Algérie (CMA) pour opérer dans le Sud-Oranais. Il y avait alors trois compagnies montées au Maroc.
Première Guerre mondiale
Pendant la Première Guerre mondiale (1914-18), les trois Montées demeurent toujours au Maroc. Elles ont pour mission principale d’escorter des convois, construire des postes et faire partie des groupes mobiles opérant contre les dissidents. La 1re CM du 1er Etranger (1er RE) est dans la région de Taza, puis à Bou Denib. Elle est citée à l’ordre de l’Armée en 1918 pour ses actions contre Abd el-Malek, l’un des chefs importants de la dissidence. La 2e CM du 1er Etranger est stationnée dans la région de Bou Denib. En août 1918, sous les ordres du Capitaine Timm, elle se bat héroïquement à Gaouz, où ses 47 légionnaires sont tués. Elle aussi est citée à l’ordre de l’Armée en 1918.
La CMM du 2e Etranger (2e RE), basée pendant la guerre dans le secteur de Koudiat el-Biad, opère entre Taza et Fez. Elle gagne une citation à l’ordre de l’Armée pour une bataille d’avril 1918.
Par contre, sur la CMA du 2e RE au Sud-Oranais en 1914-18, on sait presque rien. De la mi-avril 1918, elle rejoint le Maroc et prend à son compte de nombreuses opérations du secteur de Bou Denib.
En février 1918, les quatre compagnies montées des deux régiments étrangers deviennent unités formant corps, qui disposent d’une autonomie administrative.
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Les trois secteurs importants des Compagnies Montées au Maroc, 1914-18. A Gaouz en 1918, 47 légionnaires de la 2e CM/1er RE sont tués. |
Maroc et le Rif des années 1920
Après la guerre, la Légion est réorganisée. Les deux vieux régiments, très réduits par la guerre, sont entièrement reformés en 1921. De plus, deux nouveaux régiments d’infanterie de Légion (3e REI + 4e REI) sont créés au Maroc vers la fin 1920. Les quatre compagnies montées seront incorporées. Les régiments sont dotés d’une compagnie montée chacun ; une autre sera constituée.
En 1922, il y a donc cinq compagnies montées de Légion en Afrique du Nord : l’une dans le 1er, 3e et 4e REI ; deux dans le 2e REI (l’ex-2e RE).
Quatre de ces compagnies opèrent au Maroc ; la pacification du pays continue. Au nord du Maroc en 1925-26, en liaison avec les Espagnols, elles participent également à la guerre du Rif contre Abd el-Krim, le chef des rebelles locales.
Entre-temps, la Montée d’Algérie (CMA du 1er REI, l’ex-CMA du 2e RE) surveille toujours aux confins algéro-marocains, dans le Sud-Oranais. Elle devient dépositaire des traditions de toutes compagnies montées du Sud-Oranais depuis 1881.
Syrie au Levant
En même temps, entre 1921 et 1925, deux compagnies montées sont créées pendant la campagne du Levant (Proche-Orient), au sein des deux bataillons de 4e REI qui y sont engagés : la 13e CM du IV/4REI et la 17e CM du V/4REI. Unités rares, très peu connues, elles sont employées à la pacification de Syrie et aux travaux d’aménagement du pays.
La 13e CM est dissoute fin 1924 et rentra en Algérie. La 17e CM devient la 29e CM du 8e Bataillon du 1er REI en 1926 (ne pas confondre avec la 29e Cie du 1er REI rattachée au même bataillon en 1925). La Montée du Levant est active jusqu’à mi-juin 1934, comme la 16e CM du IV/1REI, stationnée à Palmyre en Syrie. Depuis cette date, elle a été compagnie d’infanterie. La 29e Compagnie Montée en Syrie, 1929. L’unité de Légion peu connue.
La fin de la Pacification du Maroc
La CMA du 1er REI peu connue est toujours au Sud-Oranais. En octobre 1929, surveillant les confins algéro-marocains, un détachement de la CMA est furieusement attaquée par des bandes de Berbères à Djihani, au sud de Meridja (sa garnison dans la région de Béchar). Sur les 80 légionnaires de la compagnie, 52 seront tués et 8 blessés.
En août 1930, la 1re CM du 2e REI du Capitaine Fouré est attaquée à Bou-Leggou (Maroc) par les 1500 adversaires ; 19 légionnaires sont tués, 11 blessés. Pour cette bataille, Gaston Doumergue, alors le président de la République, décore personnellement le fanion de la CM/2 de la Croix de guerre des T.O.E. avec palme.
L’une des dernières batailles pour les Montées au Maroc se déroule en février 1933, au Djebel Sagho. C’est aussi l’une des dernières grandes opérations pour les troupes françaises contre les dissidents marocains. L’opération qui vit tomber au champ d’honneur une légende des spahis, le Capitaine Henri de Bournazel (L’Homme Rouge).
Trois compagnies montées de Légion, celles du 1er REI, 2e REI et du 3e REI, et une ancienne compagnie montée (l’ex-2e CM du 2e REI, déjà motorisée) y sont engagées. Le Capitaine Faucheux (CM/3), le Lieutenant Brencklé et nombre de légionnaires seront tués. Cependant, dans un an, la pacification du Maroc est officiellement achevée.
Après la fin de la pacification, une nouvelle vie commence. Les légionnaires des Montées sont occupés par des travaux de piste ou créations de postes. Ils participent aussi aux longues tournées de police pour assurer la présence de la France. a photo prise en novembre 1930 montre le fanion de la Compagnie Montée du 2e REI qui vient d’être décoré pour sa conduite à Bou-Leggou quelques mois plus tôt. À gauche, le Capitaine Fouré, le commandant d’unité ; à droite, le Lieutenant Brencklé, qui sera tué au Djebel Sagho en 1933.
La motorisation des compagnies montées
Vers la fin des années 1920, la Légion commence à être motorisée. Les premières unités de Légion dotées de véhicules sont les 5e + 6e Escadron du 1er REC (Cavalerie), créés en 1929 dans le Sud-Oranais et au Maroc.
Quelques mois plus tard, la première compagnie montée sera motorisée. Pour ces unités d’infanterie mobiles, l’introduction du moteur marginalise leurs mulets fidèles et favoris. Elles seront, lentement mais sûrement, transformées en compagnies montées motorisées avant de devenir les compagnies portées. C’est-à-dire les unités d’infanterie motorisée de haute mobilité ayant sa troupe transportée par les véhicules à roues, à la place de mulets, et qui sont dotées des blindés d’auto-mitrailleuses (à la place de la section de mitrailleuses), pour conserver leur autonomie.
La motorisation est en marche. En mars 1930, le Lieutenant Gambiez de la 2e CM du 2e REI est chargé de préparer la motorisation de la compagnie, qui prévoit de profiter d’une bien meilleure mobilité et autonomie. Le premier détachement de légionnaires de la Montée va suivre des cours d’instruction sur le nouveau matériel. La compagnie est dénommée 2e Compagnie Montée Motorisée vers la fin de 1930, et puis rattachée au 1er REI en juillet 1931.
Elle change encore son titre en février 1933 pour s’appeler la Compagnie Automobile du 1er Etranger (CA/1), stationnée à Tabelbala en 1934 et composée de 278 hommes, commandés par le Capitaine Robitaille. Ils forment un peloton hors rang, un peloton porté et deux pelotons blindés dotés de quatre véhicules blindés Panhard chacun, qui remplacent les vieux Berliet et les White. En 1940, elle devient finalement la CSPL (Cie Saharienne Portée, la 1re CSPL plus tard) et va servir au Sahara jusqu’à débout de 1960.
En avril 1933, c’est la Compagnie Montée du 4e REI, qui devient Automobile (CMA/4). À l’effectif de 285 hommes sous les ordres du célèbre Capitaine Gaultier, elle est composée de quatre pelotons (même structure comme la CA/1) et implantée à Foum el Hassan en 1934. Au début de cette année, elle participe (au sein du Groupement du Colonel Trinquet, avec la CA/1 et les deux escadrons motorisés du 1er REC) au Sud du Maroc dans la campagne de l’Anti-Atlas, la première opération toute motorisée de l’armée française.
Mais la motorisation des autres compagnies montées ne continue pas si vite. La CMA (Montée d’Algérie) du 1er REI est motorisée en 1931 que sur le papier. Néanmoins, en 1933, elle possède déjà un Peloton Motorisé (Berliet CBA). En 1934, après la pacification du Maroc, la compagnie est transférée du Sud-Oranais, où elle a servi pendant plus de 20 ans, à Khenchela dans l’Est de l’Algérie. Là, elle devient la Compagnie Montée du 1er REI en 1936, avec un détachement au Sahara, dans le Territoire des Oasis. Cette unité devient finalement Compagnie Portée du 1er REI (CP/1) en janvier 1939. C’est la première compagnie de Légion avec ce titre officiel pour les unités d’infanterie motorisée.
En novembre 1940, la CP/1 devient la 9e CMP (Mixte Portée, avec des sections mixtes) du III/1, et la 1re CMP autonome en février 1941. La compagnie occupait un poste à Ouargla (Territoire des Oasis) jusqu’en 1943. Dans les archives de l’Armée de terre, la 1re Compagnie Mixte Portée du 1er REI est mentionnée comme participant à la campagne de Tunisie. Cette unité est finalement dissoute en juin 1943. En avril 1946, la 2e CSPL récemment créée du Capitaine Bernard est implantée dans le même poste à Ouargla (bordj Chandez) et en décembre, sur les demandes du capitaine, son unité devient dépositaire du fanion et les traditions de l’ancienne CMA/1 (l’insigne de la 2e CSPL est inspiré par celui-ci du CMA).
En 1939, il ne reste donc que deux vraies compagnies montées de la Légion avec ses mulets. Celles des 2e et 3e REI. On ne sait pas si c’est des sentiments nostalgiques ou les tristes événements en Europe, qui interrompt la finalisation de la motorisation des compagnies montées. Il est vrai que la CM/3e REI était déjà motorisée sur le papier et que ses légionnaires passèrent l’instruction auto, en 1939, chez leurs camarades de la CMA/4. De toute manière, les deux compagnies des 2e et 3e REI demeureront montées à mulet.
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Les postes des Compagnies Montées motorisées vers la fin des années 1930. La CA/1 s’installe à Tabelbala; CMA/4 à Foum El Hassan; CP/1 à Khenchela, avec un détachement dans le Territoire des Oasis (Ouargla). |
pagnie Montée d’Algérie du 1er REI (CMA/1), dépositaire des traditions de toutes compagnies montées du Sud-Oranais depuis 1881. En 1934, l’unité est implantée à Khenchela dans le Nord-Est de l’Algérie. Un détachement s’installe au Sahara (jusqu’en 1943).
Deuxième Guerre mondiale
Pendant la Deuxième Guerre mondiale, les deux dernières compagnies montées restent en Afrique du Nord. En 1939 et 1940, à cause de la campagne de France, elles envoient un tiers de leurs effectifs aux unités de Légion formées en métropole. En juin 1940, l’Armistice est signé entre le Troisième Reich et le gouvernement français. La guerre est finie pour l’instant. L’armée française sera réorganisée en l’Armée d’armistice.
C’est donc pourquoi, en novembre 1940, se passe dans la Légion une grande réorganisation, suivie par le changement de dénomination et de l’affectation.
La CM du 3e REI du Lieutenant Ragot est rebaptisée la 8e Compagnie Mixte Montée (8e CMM, avec des groupes de voltigeurs, mitrailleuses, mortiers…) et stationnée à Midelt, où elle remplace le 2e REC dissous. La CM du 2e REI est rattachée au 3e REI et devient la 12e CMM du régiment. Cette compagnie, sous les ordres du Capitaine Charton, est stationnée à Ksar es-Souk. Instruction, manœuvres, travaux de toutes sortes, tournées de police, telle fut l’activité de ces compagnies au Maroc pendant la guerre.
Fin 1942, la France reprend le combat. La Légion se bat d’abord en Tunisie (jusqu’en mai 1943), puis en France (1944-45). En Afrique du Nord, il ne reste que l’effectif nécessaire. Tout est dirigé sur la métropole. Parmi les unités restant au Maroc en 1944, il y a les deux compagnies montées rattachées à la portion centrale du 3e REI de Fès (le régiment lui-même était dissous en mai 1943 pour former le célèbre RMLE partant en Europe). Les Montées ont toujours ses mulets, mais l’effectif est trop réduit.
En juin de la même année, les deux compagnies sont incorporées au GCMP/3 (Groupement de compagnies montées et portées du 3e REI) du Lieutenant-colonel Guyot. Ce groupement unifia les cinq dernières unités de la portion centrale de Fès récemment dissoute. Le GCMP a pour mission de garder la souveraineté française au Maroc pendant le reste du second conflit mondial.
Pourtant, la 12e CM (le terme mixte n’était plus utilisé) ne survivra que quatre semaines dans cette formation et fin juin 1944, l’ancienne 3e Montée du Capitaine Rollet (et l’ex-CM/2) est dissoute. Ses hommes rejoignent la 8e CM et y forment, avec leur fanion, un peloton de tradition.
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Les postes des deux Compagnies Montées dans les années 1940. Le poste de la 8e CM à Midelt allait servir de camp de prisonniers et devait être abandonné. La compagnie sera stationnée à Khénifra. |
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