La Wolfsschanze ("La tannière du loup") a été le second quartier général opérationnel de Adolf Hitler à l'Est. Commencée en 1940, la construction du complexe a été menée à bien par l'Organisation Todt, quelques kilomètres à l'est de la ville de Rastenburg (K?trzyn), en Prusse orientale - aujourd'hui en Pologne. Le site avait été soigneusement choisi pour sa proximité du futur théâtre d'opération de l'URSS, et sa logistique favorisée par les routes, le chemin de fer et la proximité d'un aérodrome.
De l'été 1941 à l'automne 1944, la présence de Hitler à la Wolfsschanze n'a été interrompue que par ses visites à Berlin ou de courtes vacances dans son chalet du Berghof, au dessus de Berchtesgaden.
La cinquantaine de bâtiments et bunkers était protégé des reconnaissances aériennes par la forêt environnante et un habile camouflage. Barbelés, miradors, tranchées et un champ de 50.000 mines entouraient l'ensemble, dont la surveillance était des plus élaborées.
Le 20 juillet 1944, le colonel Claus von Stauffenberg réussit à poser une bombe lors d'une conférence tenue par Hitler. Toutefois, la réunion ayant été déplacée du bunker habituel vers un baraquement en bois - aux fenêtres ouvertes à cause de la chaleur - le souffle fut bien moins redoutable que si la bombe avait explosé entre les parois de béton d'un espace confiné. C'est la cause principale de l'échec du complot.
A l'automne, craignant de se déplacer vers l'ouest, Hitler orchestre la contre-offensive des Ardennes depuis la Wolfsschanze. Fin 1944, devant l'avance soviétique, le génie allemand tente vainement de raser la redoute du Loup, se heurtant à la solidité des ouvrages. L'abandon définitif se fait le 27 janvier 1945. A leur grande surprise, les soldats russes occupent, sans combat, ce site essentiel de l'histoire mondiale.
La zone, classée, est désormais un musée de plein air. En sus des bunkers éventrés, on y voit les restes des casernements de la SS, la villa de Goering et un pavillon de thé.