Aérospatiale 1965 SA.321H Super Frelon Irak Orange
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Dans un marché pourtant dominé par les Soviétiques et les Américains, la société française Sud Aviation se lance, à la fin des années 50, dans la conception d’un hélicoptère de transport lourd polyvalent. Conçu autour de spécifications interarmées, un premier prototype voit le jour et effectue son premier vol le 10 juin 1959. Il s’agit du SE 3200-01 immatriculé F-WZUS dénommé « Frelon 001 ».
Un deuxième prototype voit rapidement le jour en octobre de la même année. Il s’agit du SE 3200-02 immatriculée (F-ZWUT) dont la principale modification par rapport au numéro 1 est une poutre de queue rallongée munie d'un rotor arrière de 2,50 m de diamètre avec 5 pales empruntées sur des rotors de Sikorsky S-58.
Malgré l’enchaînement des vols d’essais et les nombreuses modifications apportées aux deux prototypes, des imperfections rédhibitoires et surtout la non réponse aux exigences du cahier des charges eurent raison du Frelon. Partant des leçons de cet échec, trois nouvelles configurations furent étudiées : Le SA.3210, le SA.3220 et le SA.3230. Très rapidement, seul le SA.3210 resta en lice et fut retenue pour le développement de prototypes.
Il s’agissait d’une version plus puissante, amphibie, disposant d’un nouveau rotor à 6 pales développée avec l’aide de Sikorsky (notamment pour le rotor) et de Fiat (transmission). Cette version ne reprenait du Frelon que la formule trimoteur. Deux prototypes du désormais SA321 ou « SUPER FRELON » furent ainsi mis en chantier à partir de septembre 1961.
Le SA 3210-01 [F-ZWWE] fut achevé en version « Armée de l’air », avec une coque hydravion permettant un amerrissage en toute sécurité, mais sans flotteurs. Équipé de turbines Turbomeca Turmo III C-2 de 1 300 ch et d’un train fixe, il effectua son premier vol à Marignane le 7 décembre 1962. Devant les bons résultats obtenus lors des essais en vol, Sud Aviation se lança dans la course aux records. L’appareil fut donc préparé, affiné, allégé et le 19 juillet 1963, le record sur base de 3 km était porté à 341,23 km/h au-dessus de la base d’Istres. Vint s’ajouter ensuite, le 23 juillet 1963, le record sur base de 15 à 25 km qui passa de 320,39 à 350,47 km/h. Le même jour, le record sur 100 km en circuit fermé tombe également dans l’escarcelle du Super Frelon : 334,28 km/h à 1000m d’altitude. Le n°01 participa également aux essais du missile air-mer Exocet en 1973 avant de rejoindre le Musée de l’air et de l’espace du Bourget le 14 mars 1974.
Sud-Aviation SA 321L Super Frelon sud-africains |
Le SA 3210-02 [F-ZWWF] représentait la version « Marine » et disposait donc de flotteurs latéraux dans lesquels s’escamotaient les trains principaux. Cet appareil effectua son premier vol le 28 mai 1963. Le 02 fût utilisé pour des essais marins sur le lac du Bourget puis sur l’étang de Berre. Il participa également aux premiers appontages sur le porte-hélicoptères Jeanne d’Arc. Il termina sa carrière au CEV (cabine transformée en simulateur et fuselage utilisé pour des essais incendie).
Les prototypes furent suivis de 4 appareils de présérie :
Le numéro 3 F-ZWWH : Le n°03 (premier vol le 31 janvier 1964) servit aux essais d’endurance et à la mise au point des turbines avant d’être confié à l’Aéronautique navale. Le 30 mai 1965, il fut victime d’une rupture de l’arbre de transmission du rotor anti-couple et s’écrasa dans le Golfe de Saint-Tropez. Remplacé par le 07 (F-WMCU) à partir des éléments de cellule du N°107). Affecté à l’Ecole des mécaniciens de Sud Aviation.
Le numéro 4 F-ZWWI : (premier vol le 4 mai 1964) Le seul étant en configuration Armée de l’Air. Il servit à des essais radio, puis fut finalement équipé de flotteurs et livré à la Marine nationale en 1969 et affecté à la 10S puis à la 20S. Réformé en octobre 1995.
Le numéro 5 F-ZWWJ : (premier vol le 28 juillet 1964) fut utilisé pour les essais de pliage des pales et de la poutre de queue, puis des essais de moteur au CEV, avant d’être livré à la Marine en mai 1984 à la 10S puis à la 20S. Réformé en octobre 1995.
Le numéro 6 F-ZWWK : (premier vol le 9 janvier 1965) était équipé d’un sonar pour les essais de lutte ASM. Il se distinguait par un radar à l’avant du nez qui lui valut, au CEV, le surnom de Pinocchio. Livré à la Marine le 9 octobre 1969, affecté à la 20S, il sera réformé après avoir coulé suite à un amerrissage d’urgence près de l'îlot de la Giraglia le 19 octobre 1989.
La production de série fut lancée en septembre 1964 et le premier Super Frelon de série prit l’air le 30 novembre 1965. Au total, 110 Super Frelon ont été construits en incluant les prototypes, pré-séries et cellules n’ayant jamais volées.
Sud-Aviation SA 321L Super Frelon sud-africain exposé |
La France reçue 28 appareils (3 de pré-séries et 25 de production). Au départ, l’appareil était destiné aux 3 armes mais après la fin de la guerre d’Algérie, les besoins ont changé et seule la Royale fut livrée en SA-321.
Les Super Frelon de l’Aéronautique navale ont été conçu pour la lutte anti-sous-marine, l'assaut héliporté et le service public. Toutefois, le début de la carrière des Super Frelon sera marqué par leur déploiement en Polynésie française, où vient d'être créé le centre d'essais nucléaires du Pacifique (CEP). Embarqué avec la force Alpha constituée autour du Clemenceau, 4 puis 5 Super Frelon de la 27 S arrivent avec le porte-avions et stationnée à Hao.
Outre leur rôle de transport, de missions de soutien ou encore d'évacuations sanitaires, les Super Frelon sont notamment chargés de récupérer les « têtes Matra », engins tirés par des Vautour à travers les nuages et permettant de réaliser des prélèvements lors des tirs. La présence des SA321 français en Polynésie durera près de 10 ans (1968-1978).
A sa mise en service, le Super Frelon dans sa version marine (SA321G) est, avant tout, un hélicoptère de lutte anti-sous-marine. Sa principale mission à la 32F est de protéger les nouveaux SNLE qui entrent en service au début des années 70. Son armement est constitué par 4 torpilles Mk 44 et 4 grenades sous-marines Mk 54. Mais avec l’arrivée du WG-13 Lynx en 1978, cette mission est progressivement abandonnée et seuls seront conservées les missions de soutien et de transport opérationnel puis de service public. A noter que la capacité de tir du missile Exocet AM39 n’a jamais été utilisée par la marine française.
Avec leur arrivée sur la façade méditerranéenne en 1979 à Saint-Mandrier, les Super Frelons développent leurs domaines d’activité. Initialement prévus pour la lutte anti-sous-marine et les grands sauvetages hauturiers, les Super Frelons se spécialise dans les missions d'assaut au sein de la 33F et ensuite de la 35F.
Des améliorations sont effectués pour répondre aux nouveaux besoins opérationnels : ajout d’un radar, d’un calculateur de navigation, d’un blindage, de l'utilisation de jumelles de vision nocturne et emport en sabord d'un canon de 20mm. Le super Frelon pouvait alors projeter jusqu'à 27 hommes, ou 3 tonnes de matériel, larguer des plongeurs, des parachutistes à haute altitude, effectuer des assauts à terre ou contre un navire détourné…Les Super Frelon devaient aussi, à partir de la mer, pouvoir effectuer des missions de récupération d'unités en terrain ennemi. Récupération de commandos, évacuation de ressortissants, mission CSAR. De ce fait, les super Frelons étaient systématiquement déployés avec les porte-avions (généralement 2 appareils) ou à partir des TCD Ouragan et Orage.
Sud-Aviation SA 321L Super Frelon préservé |
A partir de juin 2001, les Super Frelons abandonnent une grande partie de leurs missions pour ne conserver essentiellement que celles de service public sur la façade atlantique et méditerranéenne. Ainsi, depuis 1970, plus de 2000 personnes ont été sauvées par ces « Saint Bernard de la mer ».
Cependant les Super Frelons affichent un faible taux de disponibilité au point de se retrouver en situation de rupture capacitaire. Les WG-13 « Lynx » ne pouvant pallier ce déficit de part leur capacité nettement inférieur, il fût décider en 2008 d’intégrer un EC-725 Caracal de l'escadron de l’armée de l’air 1/67 « Pyrénées » de Cazaux . Avec le retard du programme NH90 NFH « Caïman », remplaçant du SA-321, il a été décidé d’acheter 2 EC-225 afin de faire la jointure. Dès l’arrivée du premier appareil au sein de la 32F, les derniers Super Frelon ont été retirés du service le 30 avril 2010.
Les autres clients du Super Frelon furent :
Israel : 12 appareils SA-321K affectés à l’escadron 114 durant la période 1966-1991 (2 appareils ont été détruits avant livraison : N°117 ? et N°145 ?)
Afrique du Sud : 17 appareils SA-321L affectés à l’escadron 15 « Aquila Petit » et à l’escadron 30 « Lunar Ops » durant la période 1967 -1991.
Libye : 14 appareils : 8 SA-321M et 6 SA-321GM.
Irak : 10 appareils SA-321H dont certains équipés de radar de nez et filtres à sable et capacité de tir du missile AM 39 Exocet, et 6 SA-321GV. (Ont équipé l’aéronavale irakienne basée à Shaibah).
Chine : 12 exemplaires de type SA321JA affectés au 6e Régiment Autonome de Jiaodong.
Autre pays généralement cités comme clients :
L’Argentine aurait acquis en 1989, 6 appareils ex-israéliens. Or les restes de la flotte israélienne sont toujours stockés dans leur pays d’origine.
Malte: Depuis 1972, les forces armées de Malte disposent de leurs propres moyens aériens. La Libye, entre 1978 et 1980, participa à la défense des îles ainsi qu'aux missions SAR avec un détachement de 3 hélicoptères Alouette III et 2 Super Frelons. En 1981, la Libye quitta l’île en laissant définitivement à Malte les 3 Alouettes, mais en récupérant ses SA-321.
Norvège : Rachat du Super frelon n°113 par la société norvégienne de transport « DAT ». A noter qu’en 1968, le Super Frelon n°116 passa ses essais « grands froids » en Norvège.
Pays bas : D’après de nombreux sites, les Pays Bas auraient posséder 3 SA-321. Je n’ai trouvé aucune confirmation de ceci dans mes recherches. Par contre une demande d’intention avait été formulée lors de l’achat d’Alouette III en 1965.
Syrie : aucune trace de SA 321 syriens.
Liban : aucune trace de SA 321 libanais.
Iran : Aucune trace de SA 321 iraniens, cependant quelques exemplaires ont pu s’y réfugier lors de la première guerre du Golfe.
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Le superfrelon d'orange a eut une vie compliquée car toute trace de son appartenance à la force Irakienne a été scrupuleusement effacée