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Arquus VBAE Scarabée Eurosatory 2024
Arquus VBAE Scarabée Eurosatory 2024
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Afin de remplacer les Véhicules blindés légers [VBL] dans le cadre du programme SCORPION de l’armée de Terre, la Direction générale de l’armement [DGA] a lancé le programme VBAE, pour « Véhicule blindé d’aide à l’engagement ».
Celui doit faire l’objet d’une coopération européenne, via, pour commencer, le projet FAMOUS [« Futurs systèmes blindés augmentés européens à haute mobilité »] qui, financé à hauteur de 10 millions d’euros au titre du programme européen de développement industriel dans le domaine de la défense [PEDID], vise à développer des briques technologiques susceptibles d’être intégrées à différents types de véhicules, du blindé léger au char de combat. Deux groupes français y participent, à savoir Nexter et Arquus.
Par ailleurs, en novembre dernier, le Délégué général pour l’armement, Joël Barre, avait indiqué que le Belgique venait de donner son accord pour « engager le développement du futur véhicule blindé d’aide à l’engagement ».
Cependant, des ébauches de solutions existent déjà, comme le Hawkei de Thales et le Scarabée d’Arquus. À noter que Soframe est également sur les rangs pour le programme VBAE, avec le concept « Mosaic », dévoilé en 2021.
Cela étant, Arquus fonde ses espoirs sur le Scarabée, blindé « conçu pour les missions de reconnaissance, d’aide à l’engagement et d’appui au contact ou dans la profondeur », qu’il a dévoilé lors de l’édition 2018 du salon de l’armement terrestre EuroSatory.
Nativement hybride, avec sa motorisation thermique [moteur de 300 ch] et électrique [103 ch, avec deux batteries] qui permet différents modes d’action selon le profil des missions, le Scarabée est doté de deux directions indépendantes l’une de l’autre [le train arrière étant dirigé avec un joystick], ce qui lui donne un rayon de braquage inférieur à 5 mètres… pour une masse de près de 8 tonnes. Ce qui est particulièrement intéressant pour le combat en zone urbaine. Aérotransportable, il a évidemment été conçu pour le combat collaboratif.
Depuis sa présentation en 2018 – et sa commercialisation trois ans plus tard -, le Scarabée a fait l’objet de corrections et d’améliorations. Et c’est donc un nouveau modèle qui a été présenté lors d’EuroSatory 2022.
Ainsi, toute « innovation » n’étant pas forcément bonne à prendre, Arquus a corrigé le tir en abadonnant les portières coulissantes… Qui étaient une fausse bonne idée puisqu’une portière « classique » peut offrir une protection supplémentaire en combat débarqué.
Autre détail, le Scarabée est équipé de nouveaux pneus Michelin « à la pointe de la technologie » qui « augmentent sa furtivité et réduisent son empreinte ». À noter qu’Arquus vient de nouer avec l’équipementier clermontois pour les technologies un partenariat de de recherche & développement concernant les pneus sans air « Tweel » et les systèmes de variation de pression de gonflage [VPG].
En outre, le Scarabée est désormais équipé de nouvelles caméras qui, développées par Bertin Technologies, lui « confèrent des capacités uniques de vision nocturne et de conduite ». Et, souligne Arquus, « couplées au mode tout électrique qui offre une mobilité extrêmement silencieuse et une faible signature thermique à basse vitesse », ces capacités le « redéfinissent comme un véhicule très bien adapté au combat de nuit ». Capacités qui peuvent « être encore améliorées grâce aux modes de combat collaboratifs », insiste-t-il.
Jusqu’à présent, le Scarabée était proposé avec le tourelleau téléopéré « Hornet » équipé d’une mitrailleuse de 12,7 mm, ou avec un canon de 30 mm. Lors d’EuroSatory 2022, et à l’image du VBL « Milan », Arquus a dévoilé une version « anti-char » de son blindé léger, grâce à l’intégration du missile Akeron MP [ex-Missile Moyenne Portée, ou MMP], développé par MBDA.
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Eurosatory 2022 |
Eurosatory 2024 |
Plus précisément, l’Akeron MP est intégré sur un des côté du tourelleau Hornet, ce qui préserve « la taille compacte » de celui-ci ainsi que sa « furtivité ». Le Scarabée pourra en emporter jusqu’à cinq exemplaires, selon sa configuration. Il sera possible d’effectuer des « repérages [de cibles] en mouvement » et de « tirer un missile depuis l’intérieur du véhicule », insiste Arquus.
Avec le tourelleau « Hornet Akeron », sa grande mobilité, sa propulsion silencieuse et son profil compact, le Scarabée « peut être utilisé comme un tueur de char furtif », souligne encore l’industriel.
D’autant plus que l’Akeron MP est très performant. Dit de « cinquième génération », et utilisant des technologies liées au traitement d’image ainsi qu’à la liaison de données haute performance par fibre optique, il est doté d’une charge militaire polyvalente et d’un autodirecteur bi-bande visible/infrarouge non refroidi, ce qui lui permet de « traiter » des cibles chaudes ou froides situées à cinq kilomètres de distance.
Comme l’a montré l’invasion de l’Ukraine par la Russie [du moins, lors de sa première phase], les capacités anti-char sont essentielles. « Le grand nombre de cibles et le rythme des combats nécessitent l’intégration de plusieurs armes antichars sur des véhicules blindés », que ce soit pour faire la « chasse aux chars » ou pour « fournir des options d’autodéfense en cas de rencontre imprévue avec l’ennemi », souligne Arquus.
et il est proposé à l export
Exit le prototype futuriste réservé à quelques happy few et uniquement sur sol français, le Scarabee d’Arquus est aujourd’hui une solution mature qui s’exposait pour la première fois à l’étranger lors du salon IDEX (Émirats arabes unis). Faute de débouché national immédiat, le dernier-né de la gamme tentera d’accrocher le marché export sur base de trois versions principales et d’une série de briques « maison ».
Développé depuis 2018 sur fonds propres, le Scarabee envisage d’ « équiper des unités légères, très mobiles avec les systèmes d’arme performants à leur disposition. Dès lors, ces unités bénéficieront d’un avantage tactique fourni par les dernières technologies : propulsion hybride, innovations dans les liaisons terrestres, cellule de survie, manœuvre à distance, ainsi qu’une réduction de la charge cognitive pour l’équipage », commente le PDG d’Arquus, Emmanuel Levacher, dans une revue que l’entreprise a consacré à l’engin.
Arquus visait alors en priorité le remplacement des VBL de l’armée de Terre au travers du programme de Véhicule blindé d’aide à l’engagement (VBAE). Et tant pis si l’industriel a trop anticipé le sujet, potentiellement repoussé à la prochaine loi de programmation militaire, son Scarabee dispose désormais d’un argumentaire suffisamment solide que pour tenter sa chance à l’export, notamment auprès de clients moyen-orientaux exigeants.
Le Scarabee s’adresse non seulement au club d’utilisateurs VBL, à commencer par le Koweït et le Qatar, mais aussi à tout pays à la recherche d’une plateforme blindée de nouvelle génération. Bien qu’ayant validé les principales caractéristiques, Arquus se dit ouvert aux partenariats régionaux afin de finaliser l’industrialisation du véhicule.
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Le Scarabee PATSAS/FS, l’un des trois usages suggérés par Arquus (Crédits : Arquus) |
Pour brasser large en terme de besoin, Arquus suggère trois usages principaux auprès des clients potentiels : reconnaissance, PATSAS et sécurité/contre-terrorisme. La première conserve la configuration déjà avancée auparavant, à savoir un tourelleau téléopéré (TTOP) Hornet armé d’une mitrailleuse de 12,7 mm ou d’un canon de 30 mm, l’emport de trois ou quatre personnels et un véhicule in fine taillé pour l’agilité, la vitesse et la discrétion.
Ses batteries Li-ion haute capacité (12 KWh) offrent une puissance énergétique suffisante pour envisager l’intégration de sous-systèmes trop gourmands pour les véhicules blindés légers actuels, tels qu’un radar, une arme laser ou des systèmes de guerre électronique. Dès le salon SOFINS 2019, Arquus présentait un Scarabee équipé d’un radar léger multimission Giraffe 1X de Saab qui, une fois couplé au TTOP, lui confère une capacité de lutte-anti drones.Dédiée aux forces spéciales, le Scarabee PATSAS apporte essentiellement un surplus de puissance de feu et de protection. En plus du TTOP Hornet, à présent doté de sa propre Business Unit, cette version embarque les missiles antichars de dernière génération. Selon Arquus, jusqu’à quatre missiles peuvent être installés en tourelle, complétés par des munitions supplémentaires entreposées dans l’espace de rangement. L’industriel propose en outre des systèmes d’autoprotection passif type Galix, un système d’alerte laser et un détecteur acoustique type Pilar V. « Optimisée pour les forces spéciales », cette configuration « soutiendra l’infanterie au travers des lignes ennemies ou harcèlera les convois adverses », explique Arquus.
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Le Scarabee sécurité/CT (Crédits : Arquus) |
Enfin, Arquus sort du seul cadre militaire pour proposer une version sécurité/contre-terrorisme, segment bien connu d’Arquus, qui fournit son Dagger (PVP) au RAID et son Sherpa au GIGN ainsi qu’à plusieurs forces de sécurité intérieure étrangères, en Inde et au Liban notamment. Les différences tiennent principalement en la réduction de l’armement, limité à un TTOP de calibre 12,7 mm, un équipage limité à trois personnels et l’intégration native du système de gestion du champ de bataille « maison » Battlenet. Intégrable sur n’importe quelle plateforme, celui-ci comprend notamment une vue tactique, le positionnement, la vision périmétrique grâce aux modules caméra PeriSight de Bertin Technologies et la cartographie 3D. La compacité du Scarabee (5,2 m x 2 m), son train arrière indépendant et sa capacité de franchissement sont autant d’atouts mis en avant pour des missions en milieu urbain ou autre environnement « fermé ».
À ces trois usages, Arquus ajoute deux modes opératoires innovants : furtif et robot. Avec le premier, les signatures acoustique, thermale, visuelle, etc. sont considérablement réduites. La motorisation hybride, par exemple, rend possible la bascule vers un mode 100% électrique, présenté pour la première fois en octobre 2020. Grâce sa machine électrique de 70 kW (100 ch), le Scarabee peut rouler une dizaine de kilomètres de manière silencieuse et en diminuant considérablement sa signature thermique. Dans le second, les fonctions de mobilité, feu et observation ne requièrent d’embarquer un équipage. Le Scarabee et ses fonctionnalités peuvent dès lors être manœuvrées à distance comme n’importe quel robot terrestre.