Quels gaz ont été utilisés pendant la Première Guerre mondiale ?
La Première Guerre mondiale est une guerre qui a vu le développement de nombreuses armes nouvelles. Les gaz n’y font pas exception et de nombreux produits ont été développés et utilisés spécifiquement pour le conflit.
En août 1914, les Français sont les premiers à utiliser le gaz lacrymogène dans des grenades. Les Allemands, quant à eux, lancent, en octobre 1914, des obus à fragmentation remplis d’agents irritants contre les troupes britanniques.
En 1915, malgré les lois internationales, les Allemands utilisent à plusieurs reprises du dichlore. Il s’agit d’un gaz jaune-vert, 2,5 fois plus dense que l’air, avec une odeur suffocante et extrêmement toxique. Il réagit avec l’eau présente dans les muqueuses et les poumons pour former des acides qui détruisent les tissus.
En 1916, l’armée française décide d’allier le phosgène au chlore pour attaquer ses ennemis. Difficilement détectable, du fait de son odeur très similaire à celle de la terre, ce mélange de gaz est une arme efficace pour asphyxier les troupes adverses. Surnommée “l’Étoile blanche”, cette combinaison est plus mortelle que le chlore. Le phosgène est responsable de 85 % des tués par arme chimique au cours de la Première Guerre mondiale.
En juillet 1917, le gaz moutarde est utilisé par les Allemands avant la bataille de Passchendaele. Surnommé “gaz croix jaune” par les Allemands et “ypérite” par les Français, il est inventé par Fritz Haber. Cette arme a pour vocation d’infliger de graves brûlures chimiques aux yeux, à la peau et aux muqueuses, y compris à travers les vêtements et le caoutchouc des bottes et masques.
L’impact des gaz n’est pas seulement physique, mais aussi psychologique. L’infirmière Vera Brittain, écrit au sujet de l’utilisation des gaz pendant la Première Guerre mondiale : « Je souhaite que les personnes qui parlent de continuer cette guerre quel qu’en soit le prix puissent voir les soldats souffrant du gaz moutarde. De larges cloques jaunâtres, des yeux fermés aux paupières collantes et collées ensemble, se battant pour chaque bouffée d’air, murmurant que leur gorge se fermait et qu’ils savaient qu’ils allaient étouffer. »
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Entraînement avec masques à gaz en 1915
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