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1820 Artillerie à Cheval Shako Colonel Draguignan



1820 Artillerie à Cheval  Shako Colonel Draguignan
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L’ARTILLERIE A CHEVAL - LES VOLANTS
À l’époque de la traction animale "l’Artillerie de campagne" se composait de canons et d’obusiers d’une mobilité suffisante pour accompagner les troupes en campagne. Les pièces et les caissons étaient tirés par des chevaux, des mulets, voire des boeufs. La plupart des servants suivaient à pied.
L’ARTILLERIE A CHEVAL apparaissait alors comme un corps spécialisé où tous les servants étaient montés, ce qui lui permettait d’opérer avec la cavalerie et de parcourir de longues étapes. En effet, lorsque les chevaux des attelages étaient fatigués, ils étaient aussitôt remplacés par ceux des servants. Cette grande mobilité, pour l’époque, lui permettait d’apporter rapidement sa puissance de feu en tout point du champ de bataille et de voler au secours d’unités menacées.
Le texte qui suit reproduit un chapitre de l’ouvrage du chef d’escadron (e.r) Charles LETRAIT sur "l’Artillerie française et ses insignes".
 
L’Artillerie à Cheval apparut pour la première fois dans l’Armée française en 1791. Mais l’idée était dans l’air depuis longtemps, car l’artillerie à cheval, ou plutôt légère, avait été expérimentée en Autriche dès 1778, et aussi en Prusse. Les servants étaient transportés sur les affûts et les caissons, un peu comme le sera à partir de 1829 1’artillerie montée.
Cette nouveauté se concrétisa en France par le décret du 29 avril 1791 qui prescrivait la formation de neuf compagnies d’Artillerie à Cheval, appelée aussi : Artillerie légère ou Artillerie Volante. Les officiers, sous-officiers et canonniers furent pris dans les régiments de Canonniers (que l’on commence à appeler régiments d’artillerie à pied), les fourriers et les trompettes furent tirés de la cavalerie. Néanmoins, la pénurie des chevaux était telle qu’au début les canonniers, dépourvus de montures, furent transportés sur des véhicules spéciaux appelés "Würtz". Ces derniers comportaient un long fût sur lequel les canonniers étaient à califourchon, les uns derrière les autres, se tenant par la taille. Celui de l’avant disposait de poignées. Ce système, peu confortable et fort incommode, fut abandonné dès que des chevaux furent affectés à l’artillerie légère.
En février 1793, le nombre des compagnies est porté à vingt en juin à vingt-huit. C’est en février 1794 que fut décidé la création de 9 Régiments d’Artillerie à Cheval, chacun à six compagnies. Cette fois-ci un prélèvement fut effectué sur la cavalerie, chaque compagnie reçut trente cavaliers qui devinrent "seconds canonniers". Les dépôts des régiments devaient être créés auprès des écoles régimentaires, mais leur organisation fut laborieuse, par exemple le dépôt du 1er Régiment ne fut créé qu’en 1800.
C’est à cette époque que l’Artillerie à Cheval prit les appellations de grade de la cavalerie. D’ailleurs la loi du 7 février 1794 parle de cavaliers-canonniers, et ce qui est plus curieux, les chefs de brigade (Colonels) rouleront pour l’avancement avec ceux de la cavalerie légère. En même temps l’uniforme prend la coupe et l’allure de celui de cette cavalerie légère.
Il semble qu’à cette occasion on ait tenté la militarisation des charretiers. La loi prescrit que leur instruction serait assurée dans les dépôts et que leur solde serait celle des seconds canonniers. Il ne semble pas que ces dispositions eurent beaucoup d’effet, car on cite de nombreux cas où les canonniers durent, sous le feu, prendre la place des charretiers. Ce n’est qu’avec la création du Train d’Artillerie que l’Artillerie Volante prit toute son efficacité.
En 1801, le nombre des régiments est réduit à six, et ce sont ces six régiments qui vont se couvrir de gloire durant les guerres de l’Empire. A la première Restauration leur nombre est réduit à quatre, toujours à six compagnies, même nombre pendant les cent-jours. En 1816 quatre régiments sont constitués, ils portent le nom de la ville où se trouve l’école de rattachement, puis en 1820 ils reprennent les numéros.
En 1829, l’artillerie à cheval disparaît en tant que subdivision d’arme, mais les batteries à cheval, nées de la fusion d’une compagnie d’Artillerie à Cheval et d’une compagnie d’Artillerie, sont maintenues à raison de trois dans chacun des dix régiments de la Ligne et dans celui de la Garde Royale.
En 1854, une nouvelle réorganisation fait renaître les régiments à cheval, mais ils reçoivent des numéros dans la série unique, il y aura donc, les 14e, 15e, 16e, 17e, chacun à huit batteries, plus le régiment de la Garde Impériale.
En 1860, les 14e, 15e, 16e, 17e deviennent respectivement 17e, 18e, 19e, 20e. On voit que la valse des numéros ne date pas d’aujourd’hui. [1992]