Rome 200 Patère de Rennes Paris BnF
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Cet objet a été découvert à Rennes le 26/03/1774 lors de la démolition d’une maison du chapitre de la ville. La patère était enfouie à 6 pieds de profondeur, avec des monnaies romaines de Néron à Aurélien, une chaîne en or (inv.56.131), 4 monnaies de Postume (inv.56.147, 148, 149) serties à jour, une fibule en or (inv.56.272) ainsi que des ossements humains. Tous ces objets avaient été volés en 1831 et déposés dans la Seine, sous une des arches du Pont Marie.Le choix des monnaies, toutes de poids fort, avec une majorité de pièces antérieures à la réforme monétaire de Caracalla, en 215, montre qu'il s'agit d'une thésaurisation volontaire et non d'un dépôt hâtif. Un lot de quinze monnaies d'Aurélien, frappées entre 273 et 275, atteste que le trésor a été enfoui après cette date, peut-être lors du déferlement des hordes barbares des Francs et des Alamans en 276.
Elle est en or massif, martelé, repoussé ciselé et mesure H. 3,4 cm, D. 25,2 cm pour un Poids de 1,315 Kgs
D. médaillon central : 14 cm ; D. médaillons du marli : 3,5 cm ; D. aurei 1,9 à 2 cm
D. pied 8,6 cm
Description :
médaillon :
L’emblema représente un défi entre Bacchus et Hercule ou plutôt une allégorie illustrant le triomphe du vin sur la force. Bacchus, couronné de lierre et de pampres, est assis sur son trône, au pied duquel se trouve une panthère; le dieu tient de la main gauche son thyrse et de la droite un rhyton en forme de pavot qu’il lève fièrement. Il est accompagné de Silène, Pan jouant de la syrinx, un bacchant jouant de l'aulos et trois ménades couronnées de feuilles de vigne. Aux côtés de Bacchus, Hercule, assis sur un rocher, partiellement couvert de la léonté, tient dans sa main droite un canthare tandis qu'il s'agrippe de sa main gauche au rocher sur lequel il est assis comme s'il allait en tombe
Autour du médaillon :
Une frise encadre le sujet principal et complète la composition: c’est Bacchus triomphant d’Hercule. Bacchus représenté à demi-couché dans son char, traîné par deux panthères, est précédé par Hercule, complètement ivre, qui s’avance en chancelant, soutenu par deux bacchants.
Un défilé de bacchantes et de bacchants.
Une couronne de laurier entoure l’emblema.
Bordure :
Seize monnaies romaines encastrées au milieu de couronnes. Ces monnaies sont des aurei d’empereurs ou d’impératrices de la famille des Antonins et des Sévères, d’Hadrien à Géta. L'artiste a fait alterner les têtes d'empereurs barbus, serties dans des couronnes de laurier avec celles d'impératrices et de princes imberbes, dans des couronnes d'acanthe.
La coupe est vraisemblablement un donum, cadeau impérial à un fidèle serviteur, spécialement un soldat. Elle est postérieure à la monnaie la plus récente, datée du deuxième consulat de Géta, fin 208 – début 209 et antérieure à l’assassinat de Géta, fin 211, et à sa damnatio memoriae qui aurait interdit l’emploi d’un aureus à son image. Elle doit cependant dater d’avant la nomination de Géta comme Auguste, fin 209, évènement d’importance qui aurait été répercuté . Le fait que la personne qui a commandité la coupe ait pu avoir le choix des émissions et qu’il s’agisse de frappes d’une fraicheur parfaite, suggère un atelier impérial ; comme le montre la cohérence et la complexité de son programme iconographique, reflet de l’idéologie sévérienne, elle résulte d’une commande officielle, peut-être de Septime Sévère lui-même. La répartition des monnaies a une visée symbolique et politique: l'alternance des monnaies de la dynastie sévérienne et des monnaies de la dynastie antonine correspond à la volonté de Septime Sévère de se représenter en héritier direct des Antonins.