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Religion Autel XII siècle Comminges Paris Musée de Cluny



Religion Autel XII siècle Comminges Paris Musée de Cluny
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Cet autel en Marbre mesure  97 cm de haut pour 117 cm de long et  78 cm de large
Il a été acheté en 1928 par Paul Gouvert, antiquaire, au baron de Lassus comme « trouvé à l’emplacement de l’ancien couvent des Augustins de Montréjeau ». Acquis par le musée de Cluny en 1943 (comité du 6 mars 1943, conseil du 12 mars 1943, arrêté du 5 juin 1943) à Paul Gouvert.
Cet autel est formé d’un massif cubique en marbre blanc, flanqué aux quatre angles de colonnettes engagées, surmonté d’une table débordante. Il repose sur un soubassement rectangulaire dont l’arrête supérieure a été abattue en doucine renversée. Sur de petits socles carrés, un tore large, séparé d’un tore mince par un rang d’oves stylisés, forme les bases des colonnettes à fût lisse. Les chapiteaux sont formés d’un astragale en tore, d’une corbeille cylindrique et d’un abaque carré. Deux rangs de feuilles d’acanthe très stylisées occupent la corbeille. Trois des faces de l’autel sont vierges, la quatrième, probablement la face antérieure, porte un grand chrisme, flanqué de l’alpha et de l’oméga. L’alpha a été mutilé et a pratiquement disparu. Le chrisme est cerné d’un cercle formé de trois brins séparés par des gorges, réunis à la base en un large nœud et par une frette avec deux lanières de suspension au sommet. La table est décorée sur ses quatre faces : la partie inférieure, chanfreinée, est profilée d’un cavet, d’un tore, d’un onglet et d’une douaire surmontée par une torsade. Le flanc vertical porte, quant à lui, un ruban souple arrangé en grecque sur un fond rehaussé de pointillés. La partie supérieure est évidée et le bord, creusé de trois onglets, rejoint le niveau inférieur par une doucine renversée. Trouvé en éléments épars, cet autel a été remonté : ainsi, le chapiteau et le fût de la colonnette antérieure senestre ont été rescellés, et la table est brisée sur toute sa profondeur en trois endroits et partiellement sur un quatrième.

Quoique l’histoire de cet autel depuis 1928 semble assurée, il n’en faut pas moins rejeter l’idée qu’il puisse provenir du couvent des Augustins de Montréjeau, et ce pour deux raisons : ce couvent n’a été fondé qu’à la fin du xive siècle1, et la bastide de Montréjeau ne l’a été qu’en 1272 par Eustache de Beaumarchais. Si le lieu-dit est bien évidemment antérieur, il est cependant difficile de se faire une idée précise de son état de construction. Il semble bien improbable, en tout cas, qu’il ait abrité un établissement religieux susceptible de commander un ouvrage tel que cet autel. Le marbre était certes abondant dans les Pyrénées, sans être pour autant le principal support de la sculpture romane de Comminges. Et pourtant, il ne fait aucun doute que cet autel soit à rattacher au xiie siècle. Tant le décor des chapiteaux que le motif iconographique principal, aux sources paléochrétiennes évidentes, nous ramènent à cette époque. La question de l’origine première de cet autel est donc ouverte. Une hypothèse plausible serait qu’il s’agisse là d’un autel de l’abbaye de Bonnefont. Toute proche, fondée en 1137, elle possédait, à partir de 1215, une partie du territoire sur lequel a été fondée la bastide. Elle fut démantelée à la Révolution, et il n’en reste aujourd’hui que le cloître et le portail. On s’expliquerait ainsi assez facilement la présence de cet autel parmi les débris lapidaires entreposés dans l’ancien couvent des Augustins de Montréjeau.