Guerrier de Lattes
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Lattara Avec L'autorisation de Jean Claude Golvin |
Texte tiré de ce site
LE « GUERRIER DE LATTES » : RÉFLEXIONS SUR LA SIGNIFICATION D’UNE STATUE ARCHAÏQUE
© CNRS ÉDITIONS, Paris, 2008
Gallia 65, 2008
LE « GUERRIER DE LATTES » :
RÉFLEXIONS SUR LA SIGNIFICATION D’UNE STATUE ARCHAÏQUE
Thierry Janin et Michel Py
Résumé. En 2002, une statue en ronde-bosse a été découverte dans la ville antique de Lattes. L’œuvre ayant déjà fait l’objet d’une publication descriptive détaillée, on s’attache ici à en discuter la signification dans le contexte de la fondation de la cité. Réemployée comme piédroit de porte dans un mur du milieu du IIIe s., cette statue de guerrier porte un riche équipement militaire (cardiophylax maintenu par des lanières, protège-épaules croisé dans le dos et passant sous les bras, casque à cimier, large ceinture avec agrafe à trois crochets, cnémide) dont les caractéristiques typologiques permettent de faire remonter l’élaboration de l’œuvre aux environs de 500 av. n. è. Bien que très proches des panoplies guerrières visibles sur les statues et retrouvées dans les tombes du monde ibérique et ibéro-languedocien, ces équipements suscitent également des comparaisons dans la sphère italique et notamment étrusque qui permettent d’ouvrir le contexte stylistique à l’ensemble de la Méditerranée nord-occidentale. La probable insertion de cette représentation de guerrier dans un groupe sculptural et peut-être dans un sanctuaire, la synchronie de son élaboration avec l’occupation étrusque et plus hypothétiquement de sa destruction avec le passage sous contrôle massaliète, permettent de discuter de la signification de cette statue dans le cadre de l’histoire des origines de Lattara
En 2002, une statue en ronde-bosse a été découverte dans la ville antique de Lattara . L’œuvre ayant déjà fait l’objet d’une publication descriptive détaillée (Py, Dietler 2003 ; Dietler, Py 2003), on s’attachera ici à en discuter la signification dans le con
texte de la fondation de la cité.
Le bloc sculpté (Us 52229) était en réemploi dans le mur d’une grande maison à cour construite dans la partie méridionale de la ville et dont on trouvera la description ci-après (Dietler et al., ce volume, maison 52101, pièce 5). Il faisait office de piédroit pour une porte (PR52329), progressivement englobé par le surhaussement du seuil de cette ouverture (fig. 1). L’étude du mobilier associé aux niveaux correspondants a permis de situer avec certitude le réemploi du bloc aux environs du milieu du IIIe s. av. n. è. Cette réutilisation a nécessité de retailler certaines parties de l’œuvre pour la mettre d’aplomb avec les parements du mur c’est ce qu’indiquent les traces de marteau-taillant relevées au niveau de l’épaule droite et de la jambe gauche. En revanche, les autres amputations (tête, bras gauche, genoux droit, base) sont à l’évidence plus anciennes. Nous y reviendrons. Malgré ces mutilations, les mesures relevées au niveau du torse montrent que la statue était proche de la grandeur naturelle. Il s’agit sans conteste une statue de guerrier ; les attributs qu’elle porte renvoient clairement à la sphère martiale : cardiophylax composé de deux disques maintenus par des lanières sans doute en cuir, possible protège-épaules croisé dans le dos et passant sous les bras, casque dont il ne subsiste que la trace du cimier dans le dos, cnémide, large ceinture avec agrafe à trois crochets ; une trace d’arrachement sur le côté droit, au niveau de la ceinture, a fait supposer la présence éventuelle d’un poignard, hypothèse néanmoins sujette à caution ; le guerrier est par ailleurs habillé d’une jupe courte à plis serrés (fig.2 et 3). Une des originalités de cette statue est la pose que le sculpteur a fait adopter au sujet : contrairement aux autres représentations préromaines de guerriers de Gaule méridionale, dont la plupart sont assis en tailleur, le personnage est ici à demi agenouillé sur la jambe droite et le torse montre une légère rotation vers la droite (fig. 2). On a proposé, pour illustrer cette pose, de la rapprocher de celle de l’archer figuré sur le fronton oriental du temple d’Aphaia à Égine (Dietler Py 2003, p. 785, fig. 6). Il n’est cependant pas certain, comme cela a déjà été souligné, que l’on soit en présence d’un archer ; il pourrait s’agir d’un lancier. L’arc est en effet quasiment inconnu dans les assemblages méridionaux, au contraire de la lance, bien présente dans nombre de sépultures languedociennes. La question de la datation de l’œuvre est essentielle ; le réemploi dans un mur construit au milieu du IIIe s. av. n. è. apporte certes un terminus ante quem incontestable, mais les équipements métalliques dont la statue est munie permettent de faire remonter nettement plus haut la date de sa création
Cardiophylax | Guerrier du Ve siecle |
Merci au Directeur du Musée de Lattes et à son équipe
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