1940 Regio Esercito Officier Tenente del Corpo Automobilistico Tenue M 1934 Rome
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Histoire et organisation pendant l'entre-deux-guerres
Les origines de l'équivalent italien du Service Automobile des Armées (l'actuelle Arme du Train en France) remontent à 1903, lorsque le MdG décida de sélectionner au sein de la brigade ferroviaire du Génie un groupe de militaires spécialisé dans la conduite des véhicules automobiles. Cette entité disparate fut réorganisée pour donner naissance à la Sezione Automobilistica par le décret ministériel du 18 juillet 1906. Le premier battaglione automobilisti du Génie fut créé sur deux compagnies en 1910. Plusieurs fois amplifié et renommé, ce service fut détaché du Génie en 1926 pour devenir le Servizio Automobilistico Militare puis le Corpo Automobilistico par le décret n°2171 du 27 décembre 1935. À cette époque, le corps comptait environ 37 000 camions.
En temps de paix, le Corpo Automobilistico comprenait les entités suivantes :
Direzione Superiore Servizio Tecnico della Motorizzazione (DSSTM) ;
Direzione Generale della Motorizzazione (DGM) ;
Centro Studi della Motorizzazione (CSM) ;
Officina Automobilistica Regio Esercito (OARE) ;
Ufficio Autonomo Approvvigionamenti Automobilistici Regio Esercito (UAAARE) ;
Centri Automobilistici.
Organe central du Corpo Automobilistico, la DSSTM était chargée des missions suivantes :
établissement des cahiers des charges techniques des nouveaux véhicules motorisés en vue de leur éventuelle adoption ;
examen des projets de nouveaux véhicules motorisés ;
veille technique de l'industrie automobile italienne et étrangère ;
évaluation des nouvelles inventions intéressant la motorisation de l'armée ;
recrutement, avancement et transfert des officiers, sous-officiers et hommes de troupe du Corpo Automobilistico ;
entraînement et emploi des unités motorisées et du Corpo Automobilistico ;
élaboration du cours supérieur automobile ;
élaboration du cours d'instruction et de spécialisation automobile pour officiers, sous-officiers et hommes de troupe (programmes et supports didactiques) ;
réglementation relative au matériel automobile et à l'entraînement ;
inspections techniques ;
délivrance des certificats d'aptitude pour la conduite de véhicules militaires.
Constitué en 1934, l'Ispettorato del Materiale Automobilistico devint l'Ispettorato della Motorizzazione en 1936 et enfin la Dirizione Generale della Motorizzazione en juillet 1940. La DGM était l'organisme du MdG chargé des missions suivantes :
approvisionnement, manutention et réparation du matériel automobile ;
approvisionnement, conservation et allocation des carburants et lubrifiants ;
constitution et gestion des dépôts de grande capacité ;
organisation technique des établissements du Corpo Automobilistico et des différents ateliers régimentaires ;
cession, affectation et mouvements du matériel automobile ;
déclaration hors service du matériel automobile ;
gestion de la mobilisation du matériel automobile ;
organisation du service de réparations pour la mobilisation ;
contrôle de la comptabilité des différentes entités ayant en charge le matériel automobile.
Le CSM était l'organe chargé des études et expérimentations des matériels, avec les missions suivantes :
veille technique de l'industrie automobile italienne et étrangère ;
étude des caractéristiques des nouveaux matériels automobiles, élaboration des notices techniques et homologation des prototypes ;
examen et essais expérimentaux de tous les matériels automobiles intéressant l'armée ;
dispense du cours supérieur automobile et des cours de vulgarisation technique demandés par la DSSTM.
Les origines du CSM remontent à 1931, lorsque l'Autodrappello Esperienze (détachement automobile d'expérimentation) et le Laboratorio Sperimentale (laboratoire expérimental) furent transférés de Turin à Rome et réunis au sein de l'Ufficio Studi ed Esperienze (bureau d'études et d'expérimentation). Avec le transfert de Turin à Rome du Corso Superiore Automobilistico (cours supérieur automobile) en 1938, l’organisme fut rebaptisé Centro Studi Motorizzazione, désignation qu'il conserva jusqu'en 1948.
L'OARE était implanté à Bologne et avait pour mission les travaux de réparation qui n'étaient pas réalisables par les ateliers de campagne et n'entraient pas dans le giron des entreprises automobiles. Cet organisme gérait également les contrats d'achat de consommables (carburants, combustibles, lubrifiants, pneumatiques) et de pièces détachées pour les véhicules en dotation au sein du Regio Esercito. Deux dépôts dépendaient de l'OARE, l'un à Bologne et l'autre à Plaisance.
De l'UAAARE de Turin dépendaient la rédaction et la gestion de tous les contrats relatifs à l'acquisition des matériels automobiles (consommables exclus). Cette entité se chargeait également des essais d'acceptation des matériels et des expéditions vers les dépôts.
Les Centri Automobilistici ou autocentri (centres automobiles) servaient de centres d'instruction et de mobilisation des unités automobiles pour les services généraux. Chaque CA possédait son propre autocentro qui assurait le transport sur le territoire assigné : le 1° à Turin, le 2° à Alexandrie, le 3° à Milan, le 4° à Vérone, le 5° à Trieste, le 6° à Bologne, le 7° à Florence, le 8° à Rome, le 9° à Bari, le 10° à Naples, le 11° à Udine, le 12° à Naples et le 13° à Cagliari. En 1939, le nombre d'autocentri fut porté à 18. Chaque autocentro comprenait :
un commandement ;
un dépôt ;
un bureau du matériel ;
un groupe automobile sur deux compagnies ou plus ;
un ou plusieurs dépôt(s) pour les véhicules de réserve.
Organisation en temps de guerre
En temps de guerre, le service automobile était représenté par les organes de direction suivants auprès des unités combattantes :
Direction du service automobile et direction des transports d'armée auprès des commandements d'armée ;
Bureau automobile et direction transports auprès des commandements de corps d'armée.
Aucun organe de direction spécifique n'était affecté aux commandements de division, mais les divisions motorisées et blindées se voyaient affectées un officier du corps automobile qui avait en charge la direction du service automobile de la division.
Les organes exécutifs étaient les suivants :
Drappello automobilistico (détachement automobile) : Unité dotée de quelques véhicules à disposition d'un utilisateur particulier.
Autosezione (Section automobile) : Unité dotée d'un maximum de 24 véhicules répartis en 4 squadre (escouades). On distinguait les autosezioni leggere, pesanti, autocarette, autoambulanze, autobotti, autobus et miste.
Autoreparto (Unité automobile) : Unité regroupant au moins quatre autosezioni homogènes. Cette unité était repérée par un numéro en chiffres arabes.
Autogruppo (Groupe automobile) : Unité regroupant au moins quatre autoreparti homogènes ou hétérogènes, plus un atelier mobile pour les réparations. Cette unité était repérée par un numéro en chiffres romains.
Autoraggruppamento (Groupement automobile) : Unité comprenant un nombre variable d'autogruppi, d'autosezioni ambulanze et autobotti ainsi qu'un nucleo movimento stradale ed assistenza automobilistico (détachement de circulation routière et d'assistance). Cette unité était repérée par un numéro en chiffres arabes.
Parco automobilistico d'armata (Parc automobile d'armée) : Unité assurant le ravitaillement et la réparation pour les véhicules non réparables par les ateliers de campagne.
Raggruppamento trattrici di armata (Groupement de tracteurs d'armée) : Unité assurant le transport de l'artillerie d'armée et des munitions.
Autoraggruppamento di manovra (Groupement automobile de manoeuvre) : Constitué de plusieurs autogruppi, il assurait le transport stratégique des divisions.
Autoraggruppamento di riserva (Groupement automobile de réserve) : La réserve constituait une force disponible à tout instant pour les transports non planifiés.
Parco automobilistico dello SMRE (Parc automobile d'état-major) : Constitué de magasins et laboratoires, il assurait les réparations et fournissait les pièces de rechange, consommables, carburants et lubrifiants des unités dépendant directement de l'état-major.
Deposito centrale automobilistico presso lo SMRE (Dépôt automobile central près l'état-major) : Organe de réserve comprenant véhicules, pièces de rechange, consommables, carburants et lubrifiants.
La distribution des produits pétroliers était assurée par les posti di distribuzione carburanti e lubrificanti (postes de distribution carburants et lubrifiants) auprès des commandements d'armée, de corps d'armée et de division.
Le 1er juillet 1942, les centri automobilistici furent renommés reggimenti autieri, désignation qu'ils conservèrent jusqu'en 1947. Toujours en 1942, une directive fixa le nombre d'officiers du corps automobile à 28 col., 59 ten.col., 82 magg., 261 cap. et 259 subalternes.
Le corps automobile au front
Lors de la bataille des Alpes en juin 1940, l'armée italienne mobilisa 6 autoraggruppamenti, 20 autogruppi, 5 parchi automobilistici, 7 ateliers et 93 autoreparti.
À partir de 1940 opérèrent dans les Balkans 4 autoraggruppamenti, 9 autogruppi autonomi, 2 battaglioni movieri (bataillon de circulation routière) , 4 parchi automobilistici, plusieurs ateliers mobiles, 71 autoreparti autonomi, des reparti di soccorso stradale (unités de dépannage) et différentes formations d'ambulances et de camions citernes.
En Afrique du Nord furent envoyés 2 autoraggruppamenti, 15 autogruppi autonomi, 5 parchi automobilistici, 9 ateliers mobiles et 91 autoreparti autonomi.
L'Afrique Orientale Italienne comptait 2 autoraggruppamenti, 19 autogruppi, 2 autoparchi, 3 ateliers et 63 autoreparti.
Enfin, 4 autoraggruppamenti, 3 parchi automobilistici, 11 autogruppi, 1 battaglione movieri (bataillon de circulation routière), 51 autoreparti, 19 ateliers mobiles et 3 reparti soccorso stradale (unités de dépannage) furent envoyés sur le front de l'Est.
Au 27 mai 1942, le Regio Esercito disposait de :
35 280 véhicules et 11 490 motocyclettes en Italie, Slovénie et Dalmatie ;
1790 véhicules et 460 motocyclettes au Monténégro ;
3776 véhicules et 983 motocyclettes en Albanie ;
7200 véhicules et 2040 motocyclettes en Grèce ;
Suite à l'offensive aérienne alliée sur les nœuds ferroviaires transalpins, SUPERESERCITO décida au 27 juillet 1943 de mettre en place un système de transport routier pour maintenir les liaisons entre le Nord et le Sud de la péninsule. L'itinéraire prévu reliait Bologne, Rome, Naples et Reggio Calabria en 1216 km, avec deux déviations possibles. Les formations automobiles assurant les liaisons étaient les suivantes :
5a A : 1 autogruppo sur 5 autoreparti (Poggibonsi-Montefiascone, avec 400 camions militaires, 50 civils et 50 véhicules spéciaux) ;
7a A : 1 autogruppo sur 6 autoreparti (Battipaglia, avec 400 camions militaires, 100 trains routiers militaires et entre 50 et 100 trains routiers civils) ;
Reggio Calabria : 3 autoreparti (avec 300 trains routiers).
En août 1943, la disponibilité des moyens de transports s'était nettement réduite, avec un total de 140 000 matériels y compris les motocyclettes et probablement les remorques. En rapportant ce total un effectif de 3 7000 000 hommes, on obtenait un rapport de 1 véhicule pour 26 hommes. À titre de comparaison, l'armée américaine disposait d'un véhicule pour 4 hommes. Il faut cependant avoir en tête que de nombreuses unités de l'armée italienne étaient des divisions de montagne faisant largement appel aux quadrupèdes.
Formation de guerre
Les formations des unités automobiles furent des plus variées. À titre d'exemple, voici la formation prévue en février 1942 pour l'autogruppo de la division motorisée Trieste en Afrique du Nord, comprenant le commandement, 3 commandements d'autoreparto, 11 autosezioni leggere, 1 autosezione pesante et la sezione carburanti di autopesanti :
Personnel : 26 officiers, 25 sous-officiers, 688 hommes de troupe ;
Matériel : 4 voitures, 69 camions lourds, 314 camions légers, 3 ateliers mobiles lourds, 35 motocyclettes, 4 fourgons, 6 mitrailleuses.
Toujours sur le front d'Afrique du Nord, un autoreparto misto de corps d'armée sur un commandement, 1 autosezione leggera, 1 autosezione mista autobotti e carburanti di autopesanti et 1 autosezione autoambulanze alignait :
Personnel : 5 officiers, 5 sous-officiers, 144 hommes de troupe ;
Matériel : 1 voiture, 24 camions légers, 17 camions lourds, 12 camions citernes, 1 fourgon, 1 autobus, 20 ambulances, 1 atelier mobile lourd, 2 motocyclettes et 2 mitrailleuses.
Avec la formation de 1942, le niveau de motorisation d'un division d'infanterie diminuait de 5 camions et 1 voiture, et ne comprenait plus que 69 motocyclettes, 12 voitures, 58 camions, 45 CL39, 6 autocarrette et 4 véhicules spéciaux, soit 1 véhicule pour 93,6 hommes.
La division d'infanterie type 1943 offrait en revanche un bien meilleur niveau de motorisation avec 1 véhicule pour 47 hommes (sur le papier bien entendu). Dans le détail, elle devait aligner 6 voitures, 11 camionnettes, 1 transport blindé, 145 CL39, 29 camions légers, 38 camions moyens, 162 camions lourds, 16 dovunque, 4 ateliers mobiles, 4 dépanneuses, 2 autobus, 28 chenillettes à remorque, 7 fourgons, 80 motocyclettes monoplace et 39 biplaces, 19 tricycles et 16 triporteurs. Ces chiffres ne tiennent pas compte des effectifs du régiment d'artillerie.
La division d'infanterie typa AS 42 était la mieux dotée, avec 979 véhicules et 387 motocyclettes, soit en théorie 1 véhicule pour 8,9 hommes. Cette dotation plus généreuse sur le papier s'expliquait par le climat de l'Afrique du Nord qui n'autorisait pas le recours à la traction animale.
La plupart du temps, les autogruppi étaient dotés de dizaines de véhicules différents, comme dans le cas emblématique du LI autogruppo formé le 1er août 1941 pour la division Torino affectée au CSIR. Cette unité alignait 366 véhicules de 12 modèles différents, dont 160 Ceirano 50 à bout de souffle contre 43 Lancia 3 Ro bien plus récents. Cette situation n'était pas sans poser de nombreux problèmes logistiques pour la fourniture et la distribution des pièces de rechange.
Sources :
Gli Autoveicoli tattici e logistici del Regio Esercito Italiano fino al 1943, tomo primo, Nicola Pignato & Filippo Cappellano, Stato Maggiore dell'Esercito, Ufficio Storico, 2005
Gli Autoveicoli del Regio Esercito nella Seconda Guerra Mondiale, Nicola Pignato, Storia Militare, 1998
La logistica dell'esercito italiano (1831-1981), volume III, Ferruccio Botti, Stato Maggiore dell'Esercito, Ufficio Storico, 1994
1945 1974 | A/c de 1974 |
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