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5 Statuaire XIXe Départ des Volontaires Paris



Rude Départ des Volontaires Paris
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Célèbre grâce à l’« icône » républicaine qu’il créa pour l’Arc de Triomphe de l’Étoile, Rude eut une carrière atypique due aux événements politiques et à ses engagements personnels. Formé à la fameuse école de dessin de François Devosges à Dijon, Rude monta à Paris en 1807 avec une recomman-dation pour Denon, directeur des musées et presque ministre des Beaux-Arts et une petite figure en bronze qu’il conserva jusqu’à la fin de ses jours : Thésée ramassant les armes de son père (musée du Louvre) qui montre déjà son goût -particulier pour l’efficacité du geste. Il travailla à la colonne Vendôme tout en s’inscrivant à l’École des Beaux-Arts en 1809. Il concourut pour le prix de Rome et obtint le premier grand prix en 1812 mais ne put partir. Avec le retour des Bourbons, Rude dut s’exiler ; il épousa Sophie Frémiet, la fille de son protecteur, une élève du peintre David qu’ils retrouvèrent à Bruxelles. Il y obtint quelques commandes officielles pour les décors du Théâtre royal et du palais de Tervueren. Il y fit un magnifique portrait de Louis David (musée du Louvre). Il rentra à Paris en 1827 et prit part aux expositions avec Mercure attachant ses talonnières dont le bronze fut immédiatement comparé à celui de Jean Bologne.

C’est au Salon de 1831 que Rude fut remarqué par la presse : son Jeune pêcheur napolitain (marbre 1833, musée du Louvre) frappa la critique par sa pose naturelle et par la jeunesse et la liberté du thème. Dès lors, Rude fut considéré comme l’un des chefs de file de cette nouvelle école de sculpture que l’on -n’appelait pas encore « romantique ». Thiers s’adressa à lui pour le décor de l’Arc de Triomphe de l’Étoile, commencé sous Napoléon mais dont le décor fut -exécuté sous Louis-Philippe. Le relief du Départ des Volontaires en 1792 qui orne la pile nord de la face est, vers les Champs-Élysées, entre dans le programme voulu par Louis-Philippe : rassembler tous les Français, qu’ils soient révolutionnaires, bonapartistes ou royalistes. À l’étage inférieur sont représentés des soldats, jeunes et vieux qui partent au combat, entraînés par une Victoire -reconnaissable à ses ailes, mais qui fut rapidement vue comme une allégorie de la Patrie.

Du point de vue stylistique, Rude y mêle très habilement les figures nues à l’antique et des détails plus pittoresques comme le costume du vieux guerrier gaulois. Toutefois, malgré le vocabulaire antique de cette Victoire ailée, casquée et portant l’égide sur la poitrine, telle une Minerve, la violence du geste, le visage aux yeux exorbités, à la bouche déformée par le cri qu’elle hurle à l’avant des troupes, font de cette figure un des chefs-d’œuvre de la sculpture romantique. Finalement cette allégorie de la Patrie a trouvé une telle résonance dans la sensibilité populaire que le relief est désormais connu sous le nom de « La Marseillaise » ; cette image a été utilisée par tous les partis politiques.

D’autres statues de grands hommes : Monge (à Beaune), le maréchal Ney (place de l’Observatoire à Paris), le général Bertrand (à Châteauroux) ou Jeanne d’Arc pour les jardins du Luxembourg (Louvre) prouvent le travail constant de Rude sur le geste signifiant. Les musées du Louvre et de Dijon présentent un bon échantillonnage de son œuvre. Mais il faut aller voir à Fixin (Côte-d’Or), Napoléon s’éveillant à l’immortalité. Rude y dévoile le Napoléon de la légende, sortant de son linceul, au-dessus du rocher de Sainte-Hélène. Mis à part son Jeune pêcheur napolitain, les œuvres de Rude : le maréchal Ney, Napoléon s’éveillant à l’immortalité, le gisant du général Cavaignac (Paris, cimetière Montmartre) et « la Marseillaise » ont toutes des sujets en accord avec ses idéaux politiques.
Rude est resté toute sa vie un homme très discret mais son enseignement était très apprécié des sculpteurs ; son élève le plus célèbre, Carpeaux, lui rendra plusieurs hommages sculptés.
Isabelle Leroy-Jay Lemaistre
conservateur en chef
département des sculptures
musée du Louvre

 

 



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