Aude Carcassone Chateau Comtal
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Enceinte intérieure.
Quel que soit le côté par lequel on l'aborde, le Château Comtal est impressionnant ! Véritable forteresse dans la forteresse, il résume à lui seul 900 d'histoire de la Cité, des premiers vicomtes Trencavel aux restaurations du XIXe siècle..
Les premiers maîtres de la ville logeaient dans le Château Narbonnais, dont il ne reste absolument plus rien aujourd'hui. Il devait se trouver là où se dressent maintenant les Portes du même nom… Ce sont les Trencavel qui décidèrent d'édifier leur demeure seigneuriale sur le point le plus haut de la butte de Carcassonne. Ce premier château fut édifié vers 1150 par Bernard Aton. L'ensemble fut élevé sur des bâtiments beaucoup plus anciens, car on a retrouvé des restes de mosaïques gallo-romaines sous les murs !
Il était bien moins étendu que de nos jours, et ce sont les Français, qui, après la conquête, en firent le monument qui nous impressionne tant aujourd'hui ! Les parties les plus anciennes, datant des Trencavel se trouvent à l'intérieur : les deux corps de logis en équerre, et la fameuse Tour Pinte, qui est une tour de guet et non pas le donjon.
La Tour Pinte, haute et étroite, et qui selon la légende se serait inclinée devant Charlemagne (dommage pour la légende, mais elle n'existait pas encore sous Charlemagne…) mesure plus de 30 mètres et surplombe toute la ville et la région.
De cette époque ne subsistent que peu d'éléments, tant le château a été remanié au cours des siècles. La chapelle Ste Marie qui était accolée aux bâtiments datait aussi de cette première époque, mais elle fut démolie au 18e siècle. On a retrouvé dans son sous-sol les corps d'une vingtaine de bébés inhumés là, sans qu'on en connaisse la raison.
La Chambre Ronde, au coeur du bâtiment, possède encore de superbes fresques. C'est une des rares pièces qui a gardé sa configuration médiévale. Elle constitue un témoignage unique, relatant des combats entre chevaliers francs et sarrasins. L’interprétation de ce cycle ornemental reste toutefois délicate : illustration des faits de La chanson de Roland ou commémoration des croisades en Terre Sainte auxquelles ont participé les comtes Trencavel ? Découverte en 1926, restaurée dans les années cinquante, cette oeuvre magnifique remonterait au plus tôt à la première moitié du XIIe siècle, au plus tard au début du XIIIe siècle.
Le nom de cette pièce viendrait du fait qu'on y siégeait en rond, autour du seigneur.
Les conquérants français arrivèrent à Carcassonne après la Croisade, sur une terre qui leur était largement hostile. Les sénéchaux, représentants du Roi de France s'installèrent au Château, mais ne faisant pas vraiment confiance à la population locale (à juste titre), ils firent considérablement renforcer l'ensemble, en créant la "chemise" fortifiée, élevée dans les années 1230. Le château devenait ainsi totalement autonome, "forteresse dans la forteresse"...
Ainsi, une grande barbacane protège le château contre la ville. Le pont reliant l'esplanade de la barbacane à l'entrée du château date en partie du 19e siècle, il était autrefois composé de 3 ponts différents : un pont-levis, un pont en bois, et une petite partie seulement en pierre ! Cela multipliait les obstacles pour un éventuel assaillant venant de la ville même. Enfin, deux hautes tours avec herses, vantaux, mâchicoulis protègent l'accès à la cour.
Cette cour est un résumé d'histoire de l'architecture à elle seule : on y retrouve les traces médiévales des Trencavel, puis des sénéchaux, la Renaissance y a laissé de grandes fenêtres à meneaux, le 19e siècle quelques rénovations (en particulier le donjon), et même le 20e siècle y a ajouté sa touche, avec les hourds de bois qui assuraient la défense verticale des murailles, reconstitués dans les années 50, ainsi qu'un large pan de mur à colombages et briquettes. De cette grande cour ombragée, on accède à la seconde cour du château, qui était autrefois une immense salle couverte. On aperçoit parfaitement la cheminée monumentale qui aujourd'hui trône à mi-hauteur des murs, et les traces de plancher soutenus par les "corbeaux" de pierre.
Elle aurait été démolie vers le 15e siècle, et on organise désormais des concerts en été pendant le festival dans cette cour. Un lieu bien plus intime que le Grand Théâtre à l'antique ! Mais les impressionnantes défenses du Château ne s'arrêtent pas là ! Côté extérieur, la forteresse donne sur la partie la plus abrupte de la butte, et domine la Ville Basse et le fleuve Aude, auquel il était relié par le chemin couvert et la Barbacane.
Une succession de portes et de herses barrent inexorablement la route à tout ennemi qui oserait attaquer ce colosse, qu'il vienne des Lices ou de la Porte d'Aude...
A l'intérieur du château, le musée lapidaire présente une très belle collection de statues, de sarcophages, de croix et autres vestiges antiques et médiévaux trouvés dans la région. La grande salle de l'étage présente en continu, sur grand écran un film d'une dizaine de minutes sur l'histoire du château à travers les âges et les rénovations de Viollet-le-Duc au 19e siècle. Les reconstitutions en 3D des différents aspects du château à travers les siècles sont impressionnantes. De plus, les nouveaux parcours de visite des remparts nord à partir du Château, proposés par les Monuments Historiques sont passionnant et permettent d'avoir des points de vue sur la Cité et les alentours assez exceptionnels !
Des fouilles ont encore lieu dans le Château même, qui nous réserve peut être de belles surprises... Successivement logis seigneurial, siège de la sénéchaussée, place militaire, prison, puis musée, il conserve certainement encore des trésors bien enfouis, accumulés là depuis près de 900 ans...