1124 Oriflamme de St Denis Replique St Denis
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Différentes représentations de cet Oriflamme
1127 |
PORTE-ORIFLAMME DE FRANCE.
L'Oriflamme était la bannière ordinaire de l'abbaye de Saint-Denis ; l'avoué de cette église la portait, parce qu'il en était le défenseur, et il commandait les vassaux de l'abbaye, lorsqu'ils étaient obligés de marcher pour la défense de ses droits, et d'y porter leur enseigne : c'est de là qu'ils sont appelés communément les porte-enseignes des églises. Les comtes de Vexin et de Pontoise avaient ce titre dans l'abbaye de Saint-Denis ; ils en étaient les avoués et les protecteurs : c'est en cette qualité qu'ils portaient l'Oriflamme dans les guerres qui s'entreprenaient pour la défense de ses biens. En temps de paix, cet étendard était suspendu sur le tombeau de Saint-Denis, et en temps de guerre, l'abbé le mettait entres les mains de son abbé ou de son premier vassal, qui était le comte de Vexin, après l'avoir béni avec quelques prières particulières, que l'on voit encore dans les anciens rituels de Saint-Denis. Cette bannière n'a été portée dans les guerres de nos rois qu'après qu'ils sont devenus propriétaires des comtés de Pontoise et de Mantes, c'est-à-dire du Vexin. Le roi Louis le Gros, le premier de nos rois qui a possédé ce comté par la réunion que Philippe ii son père en avait faite à la couronne, a le premier tiré l'Oriflamme de l'autel de l'église de Saint-Denis ; il la fit porter dans les armées lorsqu'il marcha contre l'empereur Henri v, en 1124, avec ses troupes et celles que l'abbé Suger avait ramassées, et en fit expédier une charte, conservée encore dans cette abbaye. Son fils Louis le Jeune, ayant entrepris le voyage d'outre-mer, en 1147, la prit aussi dans l'église de Saint-Denis ; et Philippe-Auguste, roi de France, ayant déclaré la guerre, en 1183, à Philippes, comte de Flandres, se mit en campagne avec l'Oriflamme, au récit de Gervais Derobernensis, historien anglais qui, sous l'an 1184, lui donne le nom de Bannière de Charlemagne, écrivant que depuis le temps des empereurs jusqu'alors, on la tenait pour un signe certain d'une défaite entière ou de victoire, c'est-à-dire qu'on ne la déployait jamais que dans la dernière nécessité des batailles. Le moine Richer, dans sa chronique de Sens, liv. 3, chap. 15, donne aussi à l'Oriflamme le nom de Bannière de Charlemagne, et fait la même remarque que l'historien anglais, écrivant comme lui, qu'on ne la déployait que dans les grandes nécessités de l'État. Le roi Philippe Auguste, étant sur le point de faire un voyage d'outre-mer, en 1190 fut prendre en l'abbaye de Saint-Denis l'Oriflamme, et la fit porter en la bataille de Bouvines, en 1214.
Dans l'histoire de l'abbaye de Saint-Denis, par le P. Felibien, page 154, année 1124, il y est dit que le roi prit sur l'autel l'étendard ou enseigne de Saint-Denis, dit l'Oriflamme, fait en forme de bannière ancienne ou gonfalon à trois pointes, ou queues, avec des houppes vertes sans franges d'or, etc. On lit, page 328, que Charles vi alla prendre l'Oriflamme à Saint-Denis, en 1412, la donna à Hutin d'Aumont, lui passant au cou, pour la porter ainsi jusqu'à ce qu'une occasion de guerre l'obligeât de la déployer et de l'arborer au bout d'une lance d'or ; ce qui fait juger que cet étendard n'était pas grand, page 332. Après la mort d'Hutin d'Aumont, Guillaume Martel, seigneur de Bacqueville, lui succéda, et porta l'Oriflamme à son cou devant le roi, comme il est dit page 333. L'Oriflamme fut rapportée à Saint-Denis, page 335 ; le roi la reçut. En 1415, le seigneur de Bacqueville fut tué à la bataille d'Azincourt.
Les rois ne l'ont point fait porter depuis, dit cet auteur : il en est seulement fait mention dans deux inventaires du trésor de Saint-Denis, faits en 1534 et 1594. Il ignorait ce qui est rapporté de l'an 1465. Voyez La Roque, sur Harcourt et Gaillon. Palliot, page 508, dit que l'Oriflamme était le sandal ou taffetas rouge, semé de flammes d'or à deux queues, bordée de frange verte, et attachée au bout d'une lance. Voyez le Traité des anciennes Enseignes et Étendards de France, de la chape de Saint-Martin et de dignité du grand sénéchal, ou Dapifer, qui portait cette chape aux batailles, de l'oriflamme, bannière de France et cornette blanche, in-4°, imprimé à Paris, chez Étienne Richer, en 1637. On attribue cet ouvrage à Auguste Gallant, oeuvres mêlées de Loysel, page 60.
Quelquefois nos rois la portaient eux-même autour du cou sans la déployer, d'autrefois ils choisissaient un des plus nobles et des plus vaillants chevaliers de leurs amis pour la porter déployée devant eux, et le chevalier faisait serment de la conserver aux dépens de sa vie, et de la rapporter au même lieu ; c'est de ce chevalier qui portait l'Oriflamme devant le roi que l'on a fait un Grand Officier de la Couronne ; nous ne savons, dit l'auteur de la vie de l'abbé Suger, imprimée en 1721, tome ii, liv. iv, p. 268, et suiv. sur quel fondement, puisqu'il est certain que cet étendard n'était point celui de la couronne, en étant fort différent par la couleur, la figure et la grandeur. La bannière de France était, continue le même auteur, d'un velours violet ou bleu céleste à deux endroits, semé de fleurs de lys d'or plus plein que vuide, de forme quarrée sans aucunes franges par le bas ; enfin ce n'était pas en qualité de rois qu'ils s'en sont servis ; il ajoute que c'était une preuve que l'Oriflamme ne pouvait être la bannière du royaume, et finit par assurer que l'Oriflamme disparut à la bataille de Rosbecque, et que l'histoire n'en a pas fait depuis mention, et cite Angusle Galand et Ducange aux traités qu'ils ont faits de l'Oriflamme.
Le roi Louis XI reçut l'Oriflamme des mains du cardinal d'Alby, abbé de Saint-Denis, après avoir ouï la messe, dans l'église de Sainte-Catherine, du Val-des-Écoliers, à Paris, le vendredi 3o août 1465, pour aller combattre les Bourguignons, comme on l'apprend d'un manuscrit contemporain du père Maupoint, prieur de cette église. On ne trouve plus depuis que nos rois s'en soient servis dans leurs guerres. Il est fait mention d'une Oriflamme dans l'inventaire du trésor de Saint-Denis, fait en 1534, et dans un autre fait en 1594. Il était d'un cendal fort épais, fendu par le milieu en façon d'un gonfanon fort caduc, enveloppé autour d'un bâton couleur de cuivre doré, et un fer longuet et aigu au bout. Les marquis de Thury prétendaient l'avoir en 1677, et qu'il leur était échu comme issus de la maison de Gaillon.
Vitrail cathedrale de Chartres |
Présenté comme guidon |
Philippe Auguste 1214 |
Ce qui est sur c'est que l'Oriflamme de St Denis a disparu lors de la Bataille d'Azincourt . Le seigneur de Bacqueville qui le portait ayant été lui aussi Tué
Azincourt |