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Mosaïque Rome Turquie Antakya Antioche /Oronte Mosaique des Saisons Paris



Mosaïque Rome Antakya Antioche /Oronte Mosaique des Saisons  Paris
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Article (modifié) tiré de ce site

 

Au IVe siècle de notre ère, ce vaste pavement décorait la salle de réception d’une riche villa romaine d’un faubourg résidentiel d’Antioche. Il présente une composition très élaborée, héritière de la tradition grecque des périodes classique et hellénistique : une végétation luxuriante sert d’écrin aux allégories des Saisons et à quatre grands tableaux illustrant des scènes de chasse réelles ou mythiques. La bordure est ornée de scènes de genre ponctuées aux angles par des figures de Vertus.

Le pavement d'une salle de réception

Les fouilles menées à Daphné en 1935, dans le faubourg résidentiel d’Antioche (actuelle Antakya, en Turquie) ont conduit à la découverte fortuite de cette mosaïque dans une riche maison romaine du IVe siècle ap. J.-C. Vaste tapis de 8 m de côté, elle ornait le sol d’une pièce de réception, sans doute à ciel ouvert, au centre de laquelle se trouvait une fontaine octogonale qui déterminait l’agencement d’un somptueux décor. À l’origine, le pavement comprenait également, dans la partie ouest de la salle, un immense damier en mosaïque habité de personnages dionysiaques.

Allégories des Saisons et scènes de chasse

Le panneau du Louvre est composé à la manière d’un tapis de verdure servant d’écrin à des tableaux figurés et aux allégories des Saisons. De riches rinceaux végétaux s’épanouissent à partir de culots d’acanthe, alourdis de fruits et ponctués de masques bachiques.
 


La bordure extérieure est ornée d’une alternance de saynètes champêtres sur fond de méandres, des scènes de genre héritées de l’art hellénistique : des bergers et leur troupeau, des paysans confectionnant des guirlandes de fleurs, des Amours banquetant et des oiseaux. Dans les angles, quatre bustes féminins – représentant probablement des Vertus − sont accompagnés d’inscriptions en grec qui désignent les figures des Saisons. L’, la tête ceinte de roseaux, est emmitouflée dans un ample manteau. Le Printemps ([Anané]osis) lui succède, sous les traits d’une jeune femme légèrement vêtue et couronnée de fleurs. L’allégorie de l’Été (Evandria) est coiffée du chapeau des moissonneurs et porte une gerbe d’épis. Quant à l’Automne (Dunamis), elle tient devant elle une écharpe emplie de fruits. Ces figures encadrent quatre tableaux trapézoïdaux qui illustrent des scènes de chasse. Deux d’entre elles reproduisent des affrontements réels entre des cavaliers et des fauves, tandis qu’une autre, empruntée à la mythologie grecque, montre Méléagre et Atalante (ou Diane, la déesse de la Chasse ?) aux prises avec un lion. Le quatrième tableau décrit une scène d’offrande à Diane, dans un sanctuaire rustique.

Printemps ([Anané]osis Été (Evandria)
Automne (Dunamis) Hiver (Ktisis)

Inspiration des modèles grecs classiques et hellénistiques

Cette œuvre est datée vers 325 ap. J.-C., une époque de stabilité politique marquée par un renouveau des traditions artistiques grecques, très présentes encore dans l’Empire romain, surtout dans l’Orient hellénisé. L’artiste a abondamment puisé dans le répertoire dont il a hérité : les dégradés de couleurs créent le modelé et ombrent les drapés ; les rinceaux d'acanthe et les attributs des Saisons s’inspirent des modèles classiques des Ve et IVe siècles av. J.-C. ; l’élongation des figures rappelle le canon des créations hellénistiques. Certains traits témoignent toutefois de l’existence de tendances nouvelles. L’abandon progressif du naturalisme est sensible par exemple dans les représentations de cavaliers, des personnages trapus montés sur des chevaux trop petits et qui semblent parfois flotter.