Gaule Dieu Bouray-sur-Juine SGL MAN
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La statuette fut découverte vers 1845 dans la rivière Juine. Le personnage représenté est un jeune homme nu et imberbe, assis « en tailleur », portant un torque autour du cou. Les bras, rapportés, manquent, mais des traces indiquent qu’ils reposaient sur les cuisses. L’attention est attirée par la tête, très disproportionnée par rapport au corps, schématique. Au contraire, la tête est traitée dans le détail avec une grande force mêlée de raffinement.
Ces caractéristiques relèvent de l’esthétique gauloise, même si une influence gréco-romaine pourrait se faire sentir dans le traitement de la chevelure. L’identité du personnage reste incertaine. S’agit-il de l’un des très nombreux dieux gaulois, dont on ignore en général le nom et les pouvoirs, ou d’un héros divinisé, ou encore d’un ancêtre ?
La tête, formée de deux coques en bronze au plomb coulé, est soudée au corps, composée de deux parties en laiton mises en forme par un martelage. Des yeux en verre bleu et blanc, dont un seul subsiste, ont été placés dans la tête avant assemblage.
La technique de la fonte a sans doute été retenue par le bronzier qui fabriqua cette statuette parce qu’elle lui permettait de rendre avec beaucoup plus de qualité et de finesse les détails de la tête, essentielle dans l’esthétique gauloise, que ne l’aurait fait le martelage. Le choix de techniques et d’alliages appropriés révèle la grande maîtrise des artisans du métal en Gaule.
Le jeune homme porte au cou un torque fermé à crochet et œillet. À la fin de la période de l’indépendance et au début de l’époque gallo-romaine, ce collier rigide en métal des Gaulois est souvent porté par les divinités indigènes, soit autour du cou, soit à la main, comme un attribut divin, ce qu’il semble bien être.
La pose en tailleur est celle d’un certain nombre de dieux indigènes à la fin de l’époque de l’indépendance et au début de l’époque gallo-romaine. C’est ainsi qu’est représenté Cernunnos, le dieu aux bois de cerf. Mais certaines statues en pierre plus anciennes du sud de la France, représentant des guerriers, peut-être divinisés, adoptent aussi la même pose, que l’on ne retrouve pas dans le monde méditerranéen.